Chronique

«Les 4 âmes du coyote» : un conte animé bluffant pour interroger la place des humains sur Terre

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Canidé de génie. Un vieux sage, un coy­ote et deux humains. Le long métrage d’animation du Hon­grois Áron Caud­er nous plonge avec brio dans les légen­des amérin­di­ennes pour éclair­er les com­bats écologiques de notre époque.

Dako­ta du Nord (États-Unis), 2016. Dans la réserve amérin­di­enne de Stand­ing Rock, le face-à-face entre les com­mu­nautés autochtones et l’entreprise Ener­gy Trans­fer – qui veut con­stru­ire un oléo­duc pour trans­porter du gaz de schiste – fait rage. Au bout de plusieurs mois de mobil­i­sa­tion et d’affrontements, les pop­u­la­tions locales obti­en­nent gain de cause. L’oléoduc ne tra­versera pas la réserve.

Cette bagarre est le point de départ du film d’animation Les 4 âmes du coy­ote. Très vite, le long métrage du Hon­grois Áron Caud­er débor­de le cadre du réc­it des luttes écologiques actuelles pour nous embar­quer dans une folle tra­ver­sée cos­mique à la décou­verte des orig­ines.

C’est le charme fou de ce film : remon­ter aux temps de la créa­tion pour inter­roger la place de l’humanité sur Terre, en nous immergeant dans les mytholo­gies amérin­di­ennes.

Le vieux sage, maître de la créa­tion. © Euro­zoom

Nous voici donc en com­pag­nie du vieux sage, maître des créa­tures et de l’harmonie, qui donne vie au grand bison. Jusqu’à ce fameux rêve où lui appa­raît un coy­ote rou­blard, manip­u­la­teur, qui réclame de la viande et une femelle. Chas­sé du songe, le canidé s’empare d’un peu de terre pour don­ner au monde deux nou­velles créa­tures : une fille et un garçon… Plus rien ne sera jamais comme avant !

À l’aide de grandes scènes oniriques où l’eau, la terre, le feu jouent les pre­miers rôles, Les 4 âmes du coy­ote met en scène ce qui agite le monde depuis la nuit des temps : l’amour, la peur, la créa­tion, la pré­da­tion…

On ne rigole pas avec l’éclair ! © Euro­zoom

Du coy­ote dévo­rant une flopée de canards cré­d­ules aux cat­a­stro­phes provo­quées par les embardées d’un éclair indocile, en pas­sant par un con­cil­i­ab­ule inter-espèces sous un ciel étoilé, ce long métrage, qui aura néces­sité trois années de pro­duc­tion artis­tique, tient du (good) trip.

Le réal­isa­teur a con­fié que des vacances passées à l’adolescence au grand air et sous un tipi avaient en par­tie nour­ri Les 4 âmes du coy­ote. Pas de doute que son camp­ing était sauvage !

«Les qua­tre âmes du coy­ote» (Hon­grie), un film de Áron Caud­er (Hon­grie), 106 min­utes, à par­tir de 10 ans. En salle le 15 mai 2024.

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