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Contre des militants écolos, la justice requiert de la prison avec sursis ; en cause, leur action face au géant de la chimie.
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Prison avec sursis requise pour les militants d’Extinction rebellion qui avaient envahi l’usine Arkema près de Lyon
Un problème, une pollution. Huit membres d’Extinction rebellion ont comparu mardi 11 février devant la cour d’appel de Lyon. Elles et ils avaient participé à une action le 2 mars dernier, lorsqu’environ 300 personnes s’étaient introduites sur le site d’Arkema à Pierre-Bénite (Rhône) afin d’alerter sur la pollution du géant de la chimie.
Les PFAS ? «On va finir par y comprendre quelque chose», espère le président de l’audience, Jean-Hugues Gay, après des heures de débats rythmées par le style cabotin du magistrat de la cour d’appel de Lyon (Rhône). Mardi 11 février, il a été longuement question de ces polluants persistants dans l’environnement et le corps humain. D’abord, devant l’imposant palais de justice des 24 colonnes, avec fanfare, cantine et prises de parole. Une centaine de personnes avait fait le déplacement, malgré la pluie. Puis, dans l’enceinte du tribunal, à l’occasion du procès en appel de huit membres d’Extinction rebellion. Le groupe y est entré poings levés, sous les applaudissements nourris de leurs soutiens. L’une des militantes était absente.
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Les prévenu·es comparaissaient pour la deuxième fois, à la suite de leur participation à une vaste opération militante qui visait le géant de la chimie Arkema, à Pierre-Bénite (Rhône). Quatre à six mois de prison avec sursis ont été requis à leur encontre ainsi que 53 650 euros de dommages et intérêts. Le délibéré sera rendu le 15 mai.
Le 2 mars 2024, environ 300 personnes vêtues de blanc s’étaient introduites illégalement sur le site d’Arkema, classé «Seveso seuil haut», en raison de risques d’accidents majeurs (notre article). Cet industriel est accusé d’avoir contaminé le sud de Lyon aux PFAS, des substances toxiques pour les humains (elles favorisent cancers, choléstérol, baisse de la fertilité…). Huit personnes, entre la vingtaine et la quarantaine, avaient été interpellées.
👉 Cliquez ici pour lire la suite de ce compte-rendu d’audience de Lucas Martin-Brodzicki.
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· Mardi, le prix Tyler, ce «Nobel de l’environnement», a été décerné pour la première fois à deux chercheurs sud-américains : l’écologue argentine Sandra Díaz et l’anthropologue brésilo-américain Eduardo Brondízio. Le comité a souhaité valoriser leurs travaux qui relient l’humain à la biodiversité. La première plaide pour l’intégration de la nature dans tous les secteurs législatifs et économiques, tandis que le second est reconnu pour son expertise sur l’Amazonie. - Vert
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· Depuis dimanche, 27 000 saumons d’élevage sont en fuite au large de la Norvège, à la suite d’une tempête dans le nord du pays. Échappés de leur ferme, ils menacent la survie de l’espèce sauvage, car en s’accouplant avec elle, ils risquent de réduire sa diversité génétique. La multinationale Mowi a promis une récompense de 43 euros par spécimen aux pêcheurs qui les captureraient. La Norvège exporte 1,2 million de tonnes de saumons de ferme par an. L’année dernière, le taux de poissons sauvages a atteint un niveau historiquement bas dans le pays. - The Guardian
· Mardi encore, l’association Sea Shepherd a annoncé que les deux orques du Marineland d’Antibes (Alpes-Maritimes) allaient être transférées au delphinarium de Tenerife, une île de l’archipel espagnol des Canaries. À la suite d’une loi sur la maltraitance animale, le parc aquatique cherche un nouveau lieu pour accueillir les animaux. Pour l’association One Voice, «le stress de la captivité tue les orques à petit feu». Elle plaide pour leur placement en sanctuaire marin. - France 3 Provence-Alpes-Côte-d’Azur
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Premier de chambrée. La Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) a une nouvelle fois écrasé les élections professionnelles agricoles en remportant plus de 80% des chambres départementales. Malgré une percée remarquée de la Coordination rurale, la FNSEA reste le syndicat majoritaire dans le paysage agricole français. Un statut indétrôné depuis l’après-guerre et la création de ce syndicat pro-agriculture intensive et productiviste. Comment expliquer cette hégémonie ? Budget élevé, proximité avec l’État, réseaux locaux, soupçons de clientèlisme… Vert plonge dans les rouages de la puissante FNSEA avec Alexandre Hobeika, chercheur en sciences politiques spécialiste du syndicalisme agricole.
👉 Cliquez ici pour lire cet entretien mené par Esteban Grépinet.
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Des IA pour améliorer les sciences de l’environnement
IA plus qu’à. En parallèle du Sommet international sur l’intelligence artificielle (IA), une rencontre dédiée à l’«IA durable» était organisée par le ministère de la transition écologique, mardi. L’occasion de mettre en lumière des usages alternatifs de cette technologie, visant à améliorer la connaissance de l’environnement.
☀️ Mieux prévoir la météo. L’IA se développe depuis quelques années chez Météo-France. Elle a par exemple permis de suivre l’avancée en temps réel du cyclone Chido, qui a dévasté Mayotte en décembre dernier.
🌱 Cartographier plus facilement l’environnement. À l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN), l’IA est utilisée pour compiler des données sur l’artificialisation des sols, l’état des forêts ou des haies…
🔥 Repérer plus rapidement les incendies. En Allemagne, une équipe de scientifiques a mis au point un drone nourri à l'IA qui parcourt les forêts à la recherche de départs de feu.
👉 Cliquez ici pour en savoir plus sur ces innovations moins gourmandes en énergie.
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La banane Cavendish, une star en danger
Banana split. La variété de bananes que l’on mange au quotidien risque de disparaître et ce n’est pas si grave. Le média Food explique pourquoi la cavendish, ce croisement artificiel entre plusieurs espèces du fruit jaune, est de plus en plus fragile. Il rappelle dans cette courte vidéo pédagogique qu’il en existe 1 000 autres pour remplacer notre préférée, grande consommatrice de pesticides.
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+ Rémy Calland, Margot Desmons, Lucas Martin-Brodzicki, Mathilde Picard et Antoine Poncet ont contribué à ce numéro.