L’amer de glace

☀️ Tout l’été, Vert vous emmène à la découverte d’un site touristique emblématique percuté par le changement climatique. Gorges du Verdon, îles de Polynésie, châteaux de la Loire… découvrez comment ces endroits se transforment et essayent de s’adapter à un monde en surchauffe. Cette semaine, nous partons sur la Mer de glace (Haute-Savoie), qui pourrait disparaître à horizon 2100, et avec elle une partie de l’économie locale.

Quel est votre jeu de mots préféré cette semaine ?



🐑 Plus bêle la vie

🚲 La fête dans le guidon

💸 Budgète un froid

🔥 Bouillir sur scène


Le plus grand glacier de France métropolitaine se meurt, mais le tourisme demeure.


La Mer de glace, futur «champ de cailloux» : le plus grand glacier de l’Hexagone face à l’accélération du changement climatique

Comment Savoie ? Sur les hauteurs de Chamonix (Haute-Savoie), la Mer de glace devrait perdre encore au moins 80% de son volume d’ici la fin du siècle. Symbole de l’accélération du réchauffement climatique, la probable disparition de ce glacier historique bouleverse l’économie locale, et notamment le tourisme.

Son nom vient des écrits de l’explorateur britannique William Windham, un des premiers à l’explorer en 1741 : la «Mer de glace» fascine le grand public depuis des siècles. Historiquement, ce glacier – le plus grand de France métropolitaine – s’étendait jusqu’aux abords de la ville de Chamonix (Haute-Savoie), sur les contreforts du massif du Mont Blanc.

Avec le développement du tourisme de masse, son accès est facilité dès 1909 avec l’installation d’un train à crémaillère pour monter les visiteur·ses jusqu’au sommet du Montenvers. Depuis là, les touristes peuvent accéder au glacier (aujourd’hui en prenant une télécabine), à une grotte taillée chaque année dans la glace ou encore à plusieurs musées, hôtels ou restaurants.

Un siècle après des photographies aériennes de la Mer de glace prises par le pilote suisse Walter Mittelholzer, une équipe de recherche de l’université de Dundee (Grande-Bretagne) a refait les mêmes clichés en 2019. © ETH-Bibliothek Zürich et Dr Kieran Baxter/Université de Dundee/Montage Vert

Les images en noir et blanc de touristes marchant difficilement sur ces grandes vagues de glace semblent bien loin. «Aujourd’hui, les gens qui arrivent au Montenvers voient juste un champ de cailloux, même s’il y a encore un peu de glace en dessous», décrit Delphine Six, glaciologue à l’université Grenoble Alpes.

Selon les mesures effectuées par son équipe de recherche, la Mer de glace a «reculé» de 1,7km entre 1890 et 2024 : «Comme elle perd entre 15 et 20 mètres par an, le front se situera au niveau de la gare d’arrivée du Montenvers d’ici cinq ans», estime la spécialiste.

L’avenir de la Mer de glace dépendra de la vitesse de réduction de nos émissions mondiales de gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique : «Avec notre trajectoire actuelle, nous perdrons 80% du volume de glace actuel d’ici 2100», détaille Delphine Six.

👉 Cliquez ici pour lire le premier épisode de notre série d’été et en savoir plus sur la probable disparition du plus grand glacier de France métropolitaine.

· Jeudi, plusieurs incendies se sont déclarés à Martigues (Bouches-du-Rhône), dans la forêt de Brocéliande (Ille-et-Vilaine) et dans les Cévennes (Ardèche). Ce vendredi matin, les deux derniers étaient «fixés», c’est-à-dire que les pompiers avaient réussi à stopper leur progression, tandis que le feu de Martigues n’était pas encore tout à fait maîtrisé. Ces trois incendies ont brûlé près de 400 hectares de végétation. - Libération (AFP)

· Entre jeudi et vendredi, une pétition réclamant l’abrogation de la très controversée loi Duplomb est passée de 50 000 à plus de 175 000 signatures. Entre les interpellations d’élu·es, les marches et les recours, l’opposition contre ce texte ne faiblit pas. Vert a recensé cinq manières de poursuivre la mobilisation après l’adoption de la loi. - Vert

· Neuf activistes écologistes sur dix ont déjà subi des abus en ligne, allant du harcèlement à des cyberattaques en passant par des menaces de mort, a révélé l’ONG Global witness dans un rapport publié mercredi. Une situation qui génère de l’anxiété pour les militant·es comme pour leurs proches, et qui peut décourager un certain nombre de personnes de s’engager. Les trois quarts des répondant·es qui ont déjà subi des agressions physiques ou verbales considèrent d’ailleurs que le cyberharcèlement y a contribué. - Le Monde

«Avignon est sous tension» : au Festival de théâtre, techniciens et artistes tentent de s’adapter aux fortes chaleurs

Bouillir sur scène. Depuis le 5 et jusqu’au 26 juillet, l’un des plus grands festivals de théâtre au monde bat son plein à Avignon, dans le Vaucluse. Actrices et acteurs de la culture y affrontent l’explosion des températures liée au changement climatique… et les coupes budgétaires annoncées par Rachida Dati pour le secteur de la culture. Entre le développement de la climatisation et l’adaptation des heures de représentation pour supporter les canicules, le gigantisme de l’événement et les récits et imaginaires diffusés dans les pièces qui se jouent à Avignon, la question de l’écologie y est incontournable. Vert s’est rendu sur place.

Spectacle de magie en pleine chaleur, un après-midi pendant le festival d’Avignon. © Aurélie Delmas/Vert

Dans la Somme, il transforme un ancien golf en espace naturel protégé… et la biodiversité fait son trou

Swing des temps. À Grand-Laviers (Somme), le parcours de golf a laissé place à une riche biodiversité. Le nouveau propriétaire du terrain, un hôtelier, veut montrer que les projets d’espaces naturels protégés peuvent aussi être portés par des acteurs privés. Mais entre la dépollution des sols, la réimplantation de biodiversité et la renaturation de ces terrains exploités pendant trente ans, ce parcours est semé d’embûches. À terme, le propriétaire Xavier Mennesson espère utiliser cette réserve naturelle pour sensibiliser le public, mais sans en faire «un parc d’attraction». Rencontre.

Xavier Mennesson, le propriétaire du lieu, a aménagé un parcours de randonnée pour traverser l’ancien golf géré par sa famille. © Alban Leduc/Vert

Prix du livre jeunesse écolo : deux lectures estivales et optimistes pour s’inventer de nouveaux mondes

Lecteurs d’été. Des centaines d’élèves juré·es du prix du livre jeunesse écolo ont planché de janvier à juin sur la sélection proposée par l’association du festival du livre et de la presse d’écologie (Felipé) et ont récompensé deux d’entre eux : Sauver le monde, un jeu d’enfant ! et Sasha et les cabanes. Deux livres enthousiasmants qui ont en commun une certaine idée de la joie et de la liberté.

👉 Cliquez ici pour lire cet article de Rémy Calland et en savoir plus sur les deux ouvrages primés.

© Editions Sens dessus dessous et Cambourakis/Montage Vert

+ Rémy Calland, Aurélie Delmas, Margot Desmons, Alban Leduc, Caroline Peyronel, Antoine Poncet, Justine Prados et Sanaga ont contribué à ce numéro.