Qui sont-ils ?

Le prix Tyler, ce «Nobel de l’environnement», décerné pour la première fois à deux chercheurs sud-américains

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Nobel récompense. L’écologue argentine Sandra Díaz et l’anthropologue brésilo-américain Eduardo Brondízio sont récompensé·es pour leurs travaux qui relient l’humain à la nature, a dévoilé le comité du prix Tyler 2025, ce mardi. Vert fait les présentations.

C’est historique : Sandra Díaz et Eduardo Brondízio sont les deux premier·es scientifiques sud-américain·es à être distingué·es par le prestigieux prix Tyler pour la réalisation environnementale. Créée en 1973, cette récompense décernée chaque année a été le premier prix environnemental au monde. Depuis, elle est souvent comparée au Nobel. Parmi ses illustres lauréat·es, on compte notamment l’éthologue spécialiste des chimpanzés Jane Goodall, ou le climatologue et géophysicien Michael E. Mann, qui a inspiré le personnage principal du film Don’t look up.

Sandra Díaz est une écologue argentine réputée pour ses recherches sur les interactions entre biodiversité et humanité. Elle plaide pour l’intégration de la nature dans tous les secteurs législatifs et économiques. La scientifique est professeure d’écologie à l’Université nationale de Córdoba (Argentine), et membre senior du Conseil national de recherches scientifiques et techniques d’Argentine.

Sandra Díaz et Eduardo Brondízio, les deux lauréat·es de l’édition 2025 du prix Tyler pour l’environnement. © Diego Augusto Lima et James Vavrek/Montage Vert

Anthropologue brésilo-américain, Eduardo Brondízio est mondialement reconnu pour son expertise sur l’Amazonie. Il a longuement travaillé sur les transformations sociales et environnementales et les défis de gouvernance de la région amazonienne. Le chercheur dirige le Centre pour l’analyse des paysages socioécologiques à l’université d’Indiana-Bloomington (États-Unis).

Des travaux «essentiels» pour la biodiversité

Ensemble, les deux scientifiques ont coprésidé le rapport d’évaluation globale de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES, le «Giec de la biodiversité»), publié en 2019 – sorte d’état des lieux du monde vivant à travers le monde.

Cette distinction conjointe leur a été décernée pour leur «engagement à comprendre et à traiter la perte de la biodiversité et son impact sur les sociétés humaines», a expliqué le jury. «Les recherches d’Eduardo Brondízio ont mis en lumière le rôle vital des peuples autochtones et des communautés locales dans la conservation, tandis que les travaux de Sandra Díaz ont été essentiels pour redéfinir la manière dont la biodiversité est conceptualisée et valorisée dans les discussions politiques à travers le monde», a détaillé Julia Marton-Lefèvre, la présidente du prix Tyler.

«L’une des écologues les plus distinguées»

«La crise climatique, la crise de la biodiversité et les inégalités socioéconomiques scandaleuses dans le monde sont toutes interconnectées, liées par le tissu vivant de la planète. […] On ne peut résoudre l’une de ces crises sans considérer les deux autres», ont plaidé les deux lauréat·es.

Leur récompense a été saluée par de nombreux·ses spécialistes à travers le monde. «Une chose différencie Eduardo Brondízio des autres chercheurs renommés : son engagement indéfectible pour impliquer des organisations locales et des individus dans ses travaux», a commenté Kristen Anderson, professeure de sciences politiques à l’université du Colorado (États-Unis). «La métaphore de Sandra Díaz qui décrit la biodiversité comme “le tissu de la vie sur Terre” a profondément résonné dans de nombreux champs de recherche, a loué Anne Larigauderie, secrétaire exécutive de l’IPBES. C’est l’une des écologues les plus distinguées et influentes de notre époque.»

Sandra Díaz et Eduardo Brondízio se voient récompensé·es d’un prix de 250 000 dollars (environ 240 000 euros), qui leur sera remis lors d’une cérémonie en avril prochain à Los Angeles (États-Unis).

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