La quotidienne

Perdre les pétales

Chères toutes et chers tous,



🍽️ Au menu de la quotidienne de Vert ce vendredi, des bouquets de fleurs aux pesticides, du pineau artisanal et un album pour enfants sur la nature.

Bonne lecture !


Des fleurs pleines de pesticides pour déclarer sa flamme ? Et là, c’est le drame.


L’UFC-Que choisir identifie de nombreux pesticides dangereux pour la santé sur les fleurs de la Saint-Valentin

C’est le bouquet ! Roses, gerbéras, chrysanthèmes… Les fleurs coupées contiennent de nombreux pesticides toxiques pour celles et ceux qui les vendent, révèle une analyse d’UFC Que Choisir, ce vendredi. Les bouquets français sont-ils aussi nocifs que ceux importés ? Vert fait le point.

Les fleurs sont dix fois plus contaminées par les pesticides que nos fruits et légumes. «Dans l’alimentaire, il y a une limite maximum quant à la quantité de pesticides autorisés, mais dans l’ornemental, il ne peut pas y avoir de risques de non-conformité puisqu’il n’y a pas de normes», explique à Vert François Veillerette, porte-parole de l’association Générations Futures.

En ce vendredi de Saint-Valentin, l’UFC Que choisir révèle les résultats de son analyse de 15 bouquets de fleurs aux origines variées. Achetés sur internet, en boutique ou dans la grande distribution, tous sont contaminés en moyenne par 22 résidus de pesticides dont douze substances suspectées ou avérées dangereuses pour la santé.

Selon une étude scientifique belge, les fleuristes sont encore plus exposé·es aux pesticides que les agriculteur·ices. © Ellicia/Unsplash

Une étude scientifique belge, publiée en 2019, montre le risque que représentent les pesticides pour les fleuristes. Selon cette analyse, ces travailleur·euses sont plus vulnérables que les agriculteur·ices en raison du cocktail de fleurs différentes auquel elles et ils sont exposé·es. Ces salarié·es n’ont aucun équipement de prévu pour s’en protéger et sont très peu informé·es sur la menace que constitue leur environnement de travail.

Certains labels existent, mais ne revendiquent pas l’absence d’utilisation de ces produits phytosanitaires. Vous pouvez retrouver, sur cette carte, les fleuristes dits écoresponsables ou labellisés. Attention toutefois, ces professionnel·les ne vendent pas pour autant des fleurs zéro chimie.

👉 Fleur de France, Fairtrade ou appellations écoresponsables… Cliquez ici pour en savoir plus sur l’utilité de ces labels et lire l’intégralité de l’article de Mathilde Picard.

· Les vagues de froid intense sont vouées à disparaître sous nos latitudes avec l’effet du réchauffement du climat, a révélé une récente étude publiée dans la revue Bulletin of the american meteorological society. En étudiant l’épisode de froid qui a touché l’Europe de l’ouest en février 2012, les quatre chercheurs ont conclu qu’il n'y avait qu'environ une chance sur dix pour qu’un tel événement se reproduise. - Vert

La Loire partiellement gelée à Orléans (Loiret), lors de la vague de froid de février 2012. ©  Météo-France

· Jeudi, la rapporteure publique en charge d’éclairer le débat sur la construction de l’autoroute A69 entre Castres (Tarn) et Toulouse (Haute-Garonne) a une nouvelle fois préconisé d’annuler l’autorisation environnementale du projet. Le tribunal administratif doit se réunir mardi matin pour statuer de manière définitive sur sa validité. S’il suit habituellement l’avis de la rapporteure, il avait toutefois refusé de se prononcer, en décembre dernier et rouvert le dossier. Le collectif La voie est libre appelle à un rassemblement mardi, juste avant le début de l’audience. - Vert

· Jeudi encore, la régie Eau de Paris a annoncé porter plainte contre X pour la pollution de son réseau d’eau potable. Le fournisseur de la capitale et celui de Loire-Atlantique, Atlantic’eau, ont présenté leurs mesures qui incluent la présence de PFAS, ces polluants très persistants. À Paris, les taux ne dépassent pas le seuil réglementaire prévu pour 2026 et ni le PFOS, ni le PFOA, très toxiques, n’ont été identifiés. Par contre, le TFA, le plus petit de cette famille de substances nocives, a été retrouvé en grande concentration par les deux fournisseurs. - Le Monde

«Je fais du ratafia, du pineau et de la trouspinette» : dans le sud-ouest, on redécouvre le plaisir de distiller son propre alcool

Fruits de leur passion. Parce que c’est facile, économique et écologique, des habitant·es du Lot et du Tarn-et-Garonne fabriquent eux-mêmes leurs boissons alcoolisées. Certain·es se rendent chez le bouilleur de cru depuis des années, d’autres commencent tout juste à le faire. Vert les a rencontré·es.

Sous le ciel menaçant de cette fin d’après-midi d’hiver, un pick-up blanc qui transporte deux tonneaux recouverts de cellophane noir entre sur un parking de Lauzerte, dans le Tarn-et-Garonne. «C’est lui, c’est Tony», signale Stéphane Busin, paysan bio dans une commune voisine. Cet adepte de la distillation est venu retrouver son ami au pied de la cité perchée, qui compte un peu moins de 1 500 habitant·es, pour transformer des prunes en alcool sur un site dédié.

Tony et Stéphane s’aident d’une bassine pour verser les prunes dans la cuve. © Elisa Centis/Vert

Ce n’est que la deuxième distillation de Tony : «Mes parents le faisaient, mais c’est quelque chose qui s’est perdu. Nous avons pris l’habitude d’acheter l’alcool en magasin, sous prétexte que nous ne voulions plus nous embêter, explique-t-il, sur un ton enjoué qui ne le quitte pas. Ce n’est pas compliqué, il faut juste ramasser les fruits l’été. Ensuite, je les mets dans un bidon alimentaire. Et après, j’attends.»

👉 Cliquez ici pour lire l’intégralité de ce reportage d’Elisa Centis.

«Naturoscope» : un livre d’infographies illustrées, pour les enfants qui veulent tout comprendre du monde qui les entoure

Nature au top. Dans ce bel ouvrage, l’éthologue et autrice Fleur Daugey éclaire par l’infographie les petites et grandes merveilles du monde. «Si on mettait sur une balance toutes les fourmis et tous les humains de la planète, ils feraient le même poids», «Quelle que soit la taille de sa vessie, tout mammifère qui pèse plus de 3 kilos met 21 secondes pour la vider». Tous les chiffres et les concepts sont expliqués à hauteur d’enfants, pour une lecture accessible dès l’âge de sept ans.

👉 Cliquez ici pour lire cette chronique de Rémy Calland.

«Naturoscope», de Fleur Daugey, illustré par Chiara Dattola, Actes Sud jeunesse, février 2025, 56 pages, 18 euros.

«Extrême-droite, médias, youtubeurs : enquête sur les faussaires du climat»

Extrême doute. La paléoclimatologue Valérie Masson-Delmotte et les journalistes Stéphane Foucart (spécialiste de la désinformation scientifique au Monde) et Lucie Delaporte (du pôle écologie de Mediapart) étaient réuni·es cette semaine sur le plateau d’«À l’air libre». Dans l’émission en direct de Mediapart, elles et ils ont analysé le grand basculement en cours dans les sphères réactionnaires. Menaces des trumpistes contre les scientifiques, dingueries climatosceptiques du youtubeur «Le Raptor», contrevérités du Point sur la biodiversité… quand le déni de la crise écologique devient un argument de vente.

© Médiapart

+  Rémy Calland, Elisa Centis, Esteban Grépinet, Antoine Poncet et Justine Prados ont contribué à ce numéro.