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Une raffinerie classée Seveso en zone inondable près de Bordeaux ? Nickel !

«Pourquoi s’obstinent-ils à choisir ce site ?» : près de Bordeaux, le projet de raffinerie de nickel en zone inondable inquiète les habitants
Nickel aubaine. La raffinerie de nickel et de cobalt Emme, destinée à la chaîne de production de batteries de voitures électriques, doit ouvrir en 2028 à Parempuyre, en Gironde. Des riverain·es s’inquiètent de l’impact écologique de cette usine classée «Seveso seuil haut», et des risques liés à son emplacement, au bord de la Garonne, en zone inondable.
«Intérêt national majeur». C’est dans ces termes que le gouvernement parle du projet de raffinerie de nickel et de cobalt de la société Emme dans un décret publié le 5 septembre. L’usine qui doit s’installer à Parempuyre (Gironde) apparaît déterminante aux yeux de l’État pour développer le parc national de voitures électriques. Pour cause : le nickel est un composant essentiel à la fabrication de certaines batteries.

Il y a un hic. La Sepanso (Société pour l’étude, la protection et l’aménagement de la nature dans le Sud-Ouest) Gironde a déposé un recours contre ce décret au Conseil d’État le 5 novembre. L’avocat qui en est à l’origine, Olivier Chambord, précise que «ce décret d’intérêt national majeur donne la compétence à l’État de délivrer le permis de construire à la place de la commune de Parempuyre, et ouvre la voie à la délivrance d’une “dérogation espèces protégées”». Celle-ci permet d’artificialiser des terres qui accueillent des espèces protégées.
Le 15 décembre et pour une durée d’un mois, une enquête publique sera lancée sur le projet, son évaluation environnementale et la procédure d’évolution du plan local d’urbanisme (PLU) qu’il nécessite. Pourquoi un projet qui vante ses «standards environnementaux» et son objectif de servir la «mobilité électrique décarbonée» s’attire-t-il les foudres d’une association environnementale ? Prévue à 15 kilomètres au nord de Bordeaux pour produire à terme le sulfate nécessaire aux batteries de 400 000 véhicules par an, la raffinerie Emme inquiète d’abord pour le choix de son emplacement, en bord de Garonne, dans une zone inondable – et ce, alors que le projet est classé «Seveso seuil haut». Ce classement concerne des sites qui fabriquent, stockent ou utilisent des substances dangereuses en grande quantité.
👉 Cliquez ici pour lire la suite de ce reportage de Marius Jouanny à Parempuyre, en Gironde.

· Ce mardi, Foodwatch alerte sur huit produits vendus en supermarché et sur les pratiques des industriels qui profitent de la période des fêtes pour tromper les consommateur·ices. L’association dénonce des arnaques au made in France, des compositions dangereuses pour la santé ou encore des paquets à moitié vides. - Vert
· Ce mardi encore, le WWF France publie un rapport sur l'état de la biodiversité en France et appelle à renforcer les efforts de sauvegarde. Malgré le déclin généralisé de la faune sauvage, la branche française de l'ONG a calculé que les populations de vertébrés qui bénéficient d'un statut de protection ont augmenté de 120% en moyenne en France métropolitaine depuis 1990. - Vert

· 67 journalistes ont été tué·es dans l'exercice ou en raison de leur métier à travers le monde en un an, révèle Reporters sans frontières dans son bilan 2025 publié ce mardi. Un chiffre en hausse : près de la moitié sont mort·es dans la bande de Gaza «sous le feu des forces armées israéliennes», précise l’organisation. - Courrier international


Muttersholtz, capitale française de la biodiversité, «envisage tout par le prisme de l’écologie»
Alsace des as. Énergie, mobilité, éducation, biodiversité… en quelques années, la commune de Muttersholtz (Bas-Rhin) est devenue une référence en matière d’écologie. Elle est dirigée depuis 2008 par un ancien associatif, Patrick Barbier. À 67 ans, il achève son troisième mandat et a décidé de se représenter pour six ans supplémentaires à l’occasion des élections municipales de mars prochain. Pendant ces presque dix-huit années passées à la tête de la commune, Patrick Barbier et son équipe municipale ont transformé Muttersholtz en un véritable «village laboratoire» de la transition écologique. Elles et ils ont notamment misé sur la protection de la biodiversité, l’hydroélectricité et les voies cyclables sécurisées.
👉 Cliquez ici pour lire ce reportage de Dorian Mao à Muttersholtz.


«On veut s’intégrer et se rendre utile» : près de Rennes, ces personnes exilées cultivent des fruits et légumes bios pour les plus précaires
Eddy, Justine, Kassiri, Bena et Aimé ne sont pas né·es ici. Elles et ils ont quitté leur pays respectif dans l’espoir de trouver une vie meilleure en France. Mais, depuis leur arrivée à Rennes, le rêve s’écaille. Les procédures administratives pour obtenir des papiers sont un «parcours du combattant». Pour sortir de ce quotidien anxiogène et «se rendre utiles», ces exilé·es cultivent bénévolement des parcelles de terre qu’on leur a prêtées afin de nourrir les plus vulnérables. Au programme du jour : plantation de riz et d’arachides. «Je les ai fait venir du Cameroun», affirme Eddy Valère, empoignant les deux sachets de graines. Après un long parcours d’exil qui a failli lui coûter la vie, il a formé un collectif de «migrants volontaires» avec d’autres personnes exilées rencontrées dans les campements de fortune.
👉 Cliquez ici pour lire la suite de cet article de Jeanne Mercier en Ille-et-Vilaine.


Ophélie Damblé en est sûre, les menteurs sont aussi dans la nature
Mentir comme un arracheur de glands. Il n’y a pas que CNews qui excelle en matière de désinformation : les petits êtres qui peuplent la nature mentent à longueur de journée. Dans sa dernière chronique pour Vert, Ophélie Damblé, alias Ta mère nature, nous présente les filouteries de l’écureuil gris ou encore du geai bleu.

+Rémy Calland, Ophélie Damblé, Esteban Grépinet, Marius Jouanny, Dorian Mao, Jeanne Mercier et ont contribué à ce numéro.

