Pendant la période de Noël, il y a le sapin, les cadeaux… mais surtout le traditionnel repas de fêtes. Chaque année, c’est le même casse-tête dans les rayons des supermarchés pour sélectionner les produits qui plairont à coup sûr aux convives. Ce mardi, l’association de défense des consommateur·ices Foodwatch nous dit lesquels ne pas acheter. Elle a repéré et épinglé huit articles au marketing abusif et à l’étiquette mensongère.

«Il s’agit d’une pratique plus courante au moment des fêtes, explique Audrey Morice, chargée de campagne pour l’association. À cette période, les clients et clientes ont tendance à vouloir se faire plaisir, à être moins regardants sur les prix et sur les étiquettes, d’autant que ce sont des produits qu’ils ont moins l’habitude d’acheter.» Les industriels le savent et en profitent avec un marketing aguicheur, aux motifs et couleurs de Noël.
Les arnaques au made in France
Parmi les «arnaques à l’étiquette» les plus récurrentes, l’association a remarqué que plusieurs marques mentent sur l’origine de leurs produits. Il n’est pas rare de voir des paquets qui arborent le drapeau tricolore et une mention «Fabriqué en France» alors que, lorsqu’on les retourne pour lire la liste des ingrédients, on découvre qu’ils viennent… de l’autre bout du continent. C’est le cas des escargots «de Bourgogne» de la marque L’Origine du goût, de E. Leclerc. Son origine ? «L’Europe», sans plus de précision géographique.
Depuis 2020, il est interdit d’apposer toute mention et tout visuel en référence à la France sur un produit dont les ingrédients primaires ne sont pas d’origine française. «Le problème, c’est que cette réglementation n’est pas suffisamment appliquée et les sanctions pas suffisamment dissuasives. Les industriels font encore trop ce qu’ils veulent», dénonce Audrey Morice.
Les compositions dangereuses pour la santé
Sous des produits au marketing festif tels que les foies gras ou les friandises à l’effigie du Père Noël se cachent parfois des compositions nocives pour la santé. Foodwatch épingle notamment les œufs de lompe noirs de chez Auchan. Dans ce pot de seulement 100 grammes, cinq additifs sont présents, dont le caramel au sulfite d’ammonium (E150d), qui donne aux œufs leur couleur brillante. Selon l’association, lors de la production de cette substance, d’autres agents chimiques classés potentiellement cancérogènes pour les humain·es par le Centre international de recherches sur le cancer (Circ) peuvent apparaître.
Le plein de vide et le suremballage
Dernière pratique trompeuse pointée du doigt cette année : ces emballages qui paraissent généreusement remplis mais qui, une fois ouverts, se révèlent à moitié vides. Souvent, une fenêtre transparente donne l’illusion d’une abondance du produit. D’autant que cette méthode implique un suremballage – contraire au bon sens environnemental. Lidl y recourt avec ses chocolats Favorina, dont le contenu n’excède pas le quart du paquet.

Depuis 2019, première année où Foodwatch a choisi d’épingler les industriels à la période des fêtes, Audrey Morice a observé une amélioration sur les étales des supermarchés. «On remarque une disparition progressive des ingrédients controversés pour la santé, et des emballages plus transparents, plus alignés sur la recette des produits», explique-t-elle. Il est de plus en plus rare de trouver des produits à base d’huile de palme, mauvaise pour la santé et l’environnement, ou contenant des nitrates, qui favorisent l’apparition des cancers colorectaux.
Avec sa technique de name and shame (nommer et pointer du doigt, en français), l’association assure que des dizaines de marques ont modifié la recette ou l’emballage de leurs articles pour éviter un décalage entre le marketing et la composition, et faire preuve de plus de transparence.