La quotidienne

Le coût de l’habit

Chères toutes et chers tous,

🪧 La rédaction de Vert est solidaire avec les journalistes du Parisien, de nouveau en grève depuis mardi pour protester contre l’éventuelle vente de leur quotidien au milliardaire d’extrême droite Vincent Bolloré et s’opposer à des suppressions de postes.


L’affichage environnemental arrive dans l’habillement, pour mesurer l’impact écologique de nos vêtements. 


À Gaza, l’écocide s’ajoute au génocide : «Cultiver, c’est aussi un symbole de notre résilience»

Ces dernières décennies, les Gazaoui·es ont développé un solide réseau pour assurer un semblant de souveraineté alimentaire et parvenir à se nourrir pendant le siège imposé par Israël. Mais à force d’attaques à répétition sur Gaza, l’armée israélienne provoque un écocide qui conduit à la famine de la population.

Un filet jeté à la mer, comme un ultime espoir. Celui, pour Ali Younes Aljahjouh, originaire de Khan Younes, d’attraper quelques poissons pour nourrir sa famille. Ici, sur la côte sud de la bande de Gaza, quelques pêcheurs s’affairent tôt ce matin de septembre pour ramener de maigres provisions, malgré l’interdiction de pêcher émise par l’armée israélienne. Derrière eux, des tentes blanches se dressent face à la mer. C’est ici qu’ils ont trouvé refuge à la suite des déplacements forcés qu’ils subissent depuis deux ans en raison des bombardements massifs de l’armée israélienne. Désormais, ils vivent ici. Ils pêchent ici. Ils espèrent ici.

La pêche à Gaza n’est pas seulement une industrie, c’est aussi une partie de l’identité, une tradition transmise le plus souvent de père en fils. © Mohammed Mubarak/Vert

Depuis octobre 2023, «la guerre a affecté tous les aspects de notre vie : pas seulement la pêche… Avant, nos capacités de pêcher étaient importantes. Mais, dès le début des attaques, les bateaux ont été détruits, nos engins brûlés…», se désole ce pêcheur de 52 ans, en mer depuis 30 ans. Autour de lui, de jeunes gens continuent de lancer des filets dans le bleu de la Méditerranée. Avant le 7 octobre 2023, jour de l’attaque terroriste de l’organisation islamiste Hamas contre Israël, les pêcheurs pouvaient s’aventurer à plusieurs milles de la côte. Désormais, avec leur matériel, ils sont la cible de l’armée israélienne.

👉 Cliquez ici pour lire la suite de ce reportage à Gaza de Mohammed Mubarak et Amélie David.

· Aux États-Unis, le Bureau de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables a reçu vendredi pour consigne de bannir plusieurs termes tels que «réchauffement climatique», «émissions» ou encore «vert» de ses futurs rapports. Dans une note interne que révèle Politico, la directrice par intérim des affaires externes Rachel Overbey demande aux équipes de s’assurer «que chaque membre est conscient qu’il s’agit de la liste la plus récente de mots à éviter». - Vert

· Depuis ce mercredi 1er octobre, l’affichage environnemental est déployé dans le secteur de l’habillement. Cette nouvelle étiquette chiffre l’empreinte écologique d’un vêtement tout au long de son cycle de vie : production, entretien, destruction. Plusieurs marques ont déjà rejoint le dispositif, parmi lesquelles Loom, Les Petits Hauts ou Cyrillus. L’objectif est de «permettre aux consommateurs de faire des achats plus éclairés et durables», explique le ministère de la transition écologique. - Vert

· L’Unesco a annoncé samedi 27 septembre la reconnaissance de 26 écosystèmes comme nouvelles «réserves de biosphère». Ces sites allient protection de la biodiversité et développement économique, avec l’implication des communautés locales. L'archipel africain de São-Tomé et Principe devient ainsi le premier État complètement couvert par une réserve de biosphère. - RFI

Une vue de São-Tomé et Principe. © David Stanley/Flickr

Corruption et «décisions illégales»… La Cour des comptes alerte sur les dérives des chambres d’agriculture

Cour décompte. La cellule d’investigation de Radio France publie en exclusivité, ce mercredi, les conclusions d’un rapport de la Cour des comptes qui révèlent des «atteintes à la probité» (corruption, trafic d'influence, favoritisme...) et des «irrégularités» des chambres d’agriculture. L’institution – qui contrôle l’utilisation de l’argent public – dénonce notamment des avantages abusifs accordés à des syndicats par certaines chambres d’agriculture, une «hostilité» face à certaines politiques publiques (comme la réduction de produits phytosanitaires) ou des «décisions illégales». Elle pointe aussi le laisser faire et le manque de tutelle de l’État, dont dépendent les chambres d’agriculture, qui sont financées aux trois quarts par de l'argent public, dans ces dysfonctionnements. «Il faut combattre les irrégularités plus fermement», demande la Cour. - France info

Ex-auteur du Giec, le scientifique François Gemenne fait un partenariat rémunéré avec le géant de la construction Saint-Gobain à Dubai

Science confuse. «Bonjour tout le monde! Bienvenue aux Émirats arabes unis!» Lunettes de soleil sur le nez, face caméra et en anglais, la salutation ne vient pas d’un influenceur voyage mais de François Gemenne, chercheur spécialiste des migrations et co-auteur du dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec). Le scientifique apparaît dans une série de vidéos de l’industriel Saint-Gobain, un gros émetteur français de gaz à effet de serre, pour promouvoir «les actions concrètes en faveur d’une construction plus responsable». Un partenariat rémunéré qui fait débat depuis que la journaliste Camille Crosnier a parlé de la collaboration entre le scientifique et la multinationale dans sa chronique du lundi 29 septembre sur France inter. Plusieurs observateurs – dont la journaliste –, parlent de «science washing» – quand des entreprises nouent des partenariats avec des scientifiques pour acheter leur crédibilité. Auprès de Vert, François Gemenne se défend et réfute le terme, «pour la bonne et simple raison qu’il ne s’agit pas de science», selon lui, dans le contenu des vidéos.

👉 Cliquez ici pour lire ce décryptage de Théo Mouraby.

François Gemenne dans la vidéo «Saint-Gobain 360 ans – Émirats arabes unis : le confort pour tous». © Capture d’écran Youtube/Saint-Gobain

Il s’est gavé de poissons pour passer l’hiver : voici «32 Chunk», le vainqueur du concours du plus gros ours d’Alaska

Ours à l'échalote. Du 23 au 30 septembre, les internautes pouvaient voter pour l'ours brun le plus gras du parc national de Katmai, en Alaska (États-Unis). Ce concours en ligne qui célèbre «l’éducation à la faune» et la protection des écosystèmes met en lumière le mode de vie étonnant de ces plantigrades, qui se remplissent la panse de saumon à l'automne pour préparer leur hivernation. Cette année, l’ours qui a conquis le cœur des votant·es s’appelle «32 Chunk».

👉 Cliquez ici pour découvrir le portrait de ce mâle de plus de 540 kilos.

© Explore Bears & Bison

+ Rémy Calland, Amélie David, Esteban Grépinet, Zoé Moreau, Mohammed Mubarak, et Antoine Poncet ont contribué à ce numéro.