La quotidienne

Quand hertz que ça s’arrête ?

Chères toutes et chers tous,

🔥 L’édition d’octobre de Chaleurs actuelles, notre newsletter sur l'extrême droite et les faux sceptiques, sort ce dimanche ! Pour bien la recevoir (vous êtes déjà plus de 16 000 abonné·es), inscrivez-vous ici gratuitement. Ce mois-ci, on parle de la désinformation climatique dans l’audiovisuel, des nouvelles saillies du RN contre l’écologie et on donne des pistes pour lutter contre le «retour de bâton» écologique.


Sur le climat, Sud Radio sonne encore moins vrai que les médias de Bolloré.


Dans les coulisses de Sud Radio, championne de la désinformation climatique : «Ils ont pris ce créneau parce que ça attirait des auditeurs»

Radio active. Chez Sud Radio, une fausse information est prononcée toutes les 40 minutes d’émission consacrée au climat. Pour cause : le présentateur André Bercoff accueille régulièrement des invité·es aux propos controversés sur l’écologie. Mais notre enquête montre que la moitié de la désinformation de Sud Radio vient aussi d’ailleurs.

«Parlons vrai». Les deux mots sont inscrits quasi systématiquement lorsqu’apparaît le logo rouge et noir de Sud Radio. Son slogan, à lui seul ou presque, résume la volonté de la radio privée du milliardaire Christian Latouche de paraître proche du peuple. Il annonce qu’ici – contrairement à ailleurs – les choses seront dites sans ambages. Pourtant, rien ne sonne plus faux que Sud Radio quand il s’agit de parler du climat.

Le 10 septembre, André Bercoff a enlevé son t-shirt en plateau pour «sauver la planète», après une chronique sur la mise en place de l’étiquette environnementale des vêtements. © Capture d’écran Youtube/Sud Radio

Depuis janvier, parmi les 18 principaux médias audiovisuels français, Sud Radio est de loin l’endroit où la désinformation climatique s’invite le plus souvent au micro. C’est ce que montre une analyse publiée ce mercredi, réalisée par les associations QuotaClimat, Data for Good et Science Feedback.

Sur cette station, une fake news est prononcée toutes les 40 minutes de programme dédié au climat. C’est encore pire que la chaîne de Vincent Bolloré CNews, qui compte un cas toutes les heures en moyenne. Dans l’analyse publiée ce mercredi, les deux médias sont classés comme des «relais proactifs de la désinformation», à l’instar des radios Europe 1 et RMC. Toutefois, Sud Radio «fait figure d’exception par l’ampleur du phénomène».

👉 Cliquez ici pour lire la suite de cette enquête de Théo Mouraby et  pour en savoir plus sur les médias qui propagent de la désinformation climatique.

· Ce mercredi, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a rendu les conclusions d’un vaste travail d’évaluation des connaissances sur les PFAS, entamé il y a deux ans. Résultat : la contamination à ces «polluants éternels», extrêmement persistants dans l’environnement et toxiques pour la santé humaine, reste encore mal documentée – en particulier concernant leur présence dans l’air, le sol et les poussières. - Vert (AFP)

· Mardi, Gabès, région du sud-est de la Tunisie, a été paralysée par une grève générale pour protester contre les gaz toxiques générés par les usines du Groupe chimique tunisien, qui transforment du phosphate en acide phosphorique et en engrais minéraux. Les manifestant·es dénoncent des cas d’intoxication et d’asphyxie qui se multiplient et un effondrement des activités agricoles. Elles et ils réclament le démantèlement des usines installées depuis les années 1970. - Le Monde

· Des moustiques ont été découverts pour la première fois en Islande, l’un des rares endroits au monde où ils n’étaient pas encore présents, a annoncé lundi Matthias Alfredsson, entomologiste à l’Institut des sciences naturelles d’Islande. Selon lui, leur présence pourrait «indiquer une introduction récente via des navires ou des conteneurs». Un suivi au printemps permettra de déterminer s’ils se sont réellement propagés et établis sur l'île. - 20 minutes (AFP)

Omnibus

À plus dans l’Omnibus. Le Green deal, ce très ambitieux plan de transition écologique adopté par l’Union européenne en 2021, est-il en train de vaciller ? Ce mercredi 22 octobre, le Parlement européen se prononce sur un texte-clé : le paquet législatif dit «Omnibus I». Officiellement conçu pour «simplifier» certaines mesures du Green deal (ou Pacte vert, en français), il pourrait le vider de sa substance. Parmi les textes qui risquent d’être affaiblis, la directive sur le devoir de vigilance. Cette loi européenne oblige les grandes entreprises à prévenir les atteintes aux droits humains et à l’environnement sur toute leur chaîne de production (y compris chez leurs sous-traitants). Autre texte menacé : la Corporate sustainability reporting directive (CSRD), cette directive qui impose aux entreprises de publier chaque année des rapports sur leurs impacts sociaux et environnementaux.

👉 Cliquez ici pour lire la suite de ce décryptage de Zoé Moreau et comprendre l’importance de ce qui se joue ce mercredi au Parlement européen.

©TechCrunch/Wikimedia Commons/Montage Vert

Robot pour être vrai. Scientifiques, spécialistes de la tech ou célébrités d’Hollywood : plus de 800 personnalités appellent à «interdire» le potentiel développement d’une «superintelligence artificielle», dans une déclaration publiée ce mercredi. Cette nouvelle forme d’intelligence artificielle (IA) encore plus poussée serait «capable de surpasser tous les humains dans pratiquement toutes les tâches cognitives»alertent les signataires. Au risque d’une «perte de liberté […] de dignité et de contrôle», voire de «l'extinction potentielle de l'humanité». Sam Altman, créateur de l’outil d’IA générative ChatGPT, prédisait en septembre que le cap de la superintelligence pourrait être atteint dans les cinq ans. Parmi les soutiens de la déclaration figure l’acteur étasunien Joseph Gordon-Levitt. Il explique : «Oui, nous voulons des outils d’IA capables d’aider à guérir des maladies, à renforcer la sécurité nationale, etc. Mais l’IA doit-elle aussi imiter les humains, éduquer nos enfants, nous transformer en accros à la malbouffe ? […] La plupart des gens ne veulent pas cela. Mais c'est ce que ces grandes entreprises technologiques entendent lorsqu'elles parlent de créer une “superintelligence”.» - Le Parisien (AFP)

Les vidéos ultra-réalistes générées par l’intelligence artificielle du réseau social Sora 2 sont problématiques, on vous explique pourquoi

Sora la casquette. Depuis quelques semaines, des vidéos factices d’un nouveau genre envahissent les réseaux sociaux. À l’origine de ce phénomène, Sora 2, une application d’intelligence artificielle de la firme OpenAI, qui permet de générer en quelques minutes des contenus ultra-réalistes. À ce nouvel outil s’ajoutent des problèmes inédits : manipulation de la réalité, impact néfaste sur l’environnement… Notre journaliste Moncef Arbadji vous explique les dangers qu'il représente.

© Vert

+ Moncef Arbadji, Rémy Calland, Margot Desmons, Lilou Hiver, Zoé Moreau et Antoine Poncet ont contribué à ce numéro.