What the phoque ?

Il s’est gavé de poissons pour passer l’hiver : voici «32 Chunk», le vainqueur du concours du plus gros ours d’Alaska

Ours à l'échalote. Du 23 au 30 septembre, les internautes pouvaient voter pour l'ours brun le plus gras du parc national de Katmai, en Alaska (États-Unis). Ce concours en ligne déjanté met en lumière le mode de vie étonnant de ces plantigrades, qui se remplissent la panse de saumon à l'automne pour préparer leur hivernation.
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Et le plus gros ours brun d’Alaska est cette année… «32 Chunk». Regard ténébreux, fourrure dense et – surtout – panse bien remplie, ce vieux mâle a remporté les suffrages de milliers d’internautes au terme d’une folle semaine de concours en ligne.

La «Fat Bear Week» – littéralement la «Semaine du gros ours», en anglais – est une compétition consistant à voter chaque automne pour l’ours le plus gourmand d’Alaska, cette région états-unienne à la frontière nord-ouest du Canada.

«Mettre en lumière la résilience des ours bruns et l’importance d’une migration saine des saumons»

Du 23 au 30 septembre, le grand public pouvait se délecter de vidéos de centaines d’ours bruns chassant les saumons remontant le long d’une rivière du parc national de Katmai, au sud-ouest de l’Alaska. Sur la rive, près des cascades, parfois même sous l’eau… Une dizaine de webcams ont été installées de part et d’autre du cours d’eau pour suivre les animaux en train de se gaver de poissons, dans le but de préparer leur hivernation.

Cette webcam sous-marine montre des ours d’Alaska en train de chasser des saumons. © Katmai national park

Ils doivent passer tout l’hiver endormis, sans boire ni manger – mais ils peuvent occasionnellement se réveiller, contrairement aux animaux hibernants (hérissons, marmottes, certaines souris…) qui entrent en léthargie totale.

À partir de leurs observations, les internautes peuvent voter pour les plantigrades – mâles comme femelles – les plus gros et gras du moment. Tous les jours, chaque ours était virtuellement opposé à un autre, et le gagnant montait d’un grade – comme lors d’un tournoi sportif.

Ce concours déjanté a été lancé en 2014 par le parc national de Katmai dans le but de sensibiliser le grand public à la protection de ces animaux hors du commun. Sur son site, la réserve met en avant un «objectif sérieux» : «Mettre en lumière la résilience des ours bruns, l’importance d’une migration saine des saumons et les écosystèmes qui les soutiennent.»

Un nouveau vainqueur cette année

Au fil des années, le jeu est devenu «un phénomène mondial célébrant la conservation, l’éducation à la faune et le charme charismatique [sic] de certains des ours les plus gros sur Terre», se félicite le parc national de Katmai. L’année dernière, plus d’un million de personnes à travers le monde ont participé au jeu.

«32 Chunk» a remporté la Fat bear week 2025. On le reconnaît à sa large cicatrice sur le museau, héritée d’un combat avec un autre mâle. © Anger Bodha/Flickr

Cette année, l’ours «32 Chunk» a triomphé en finale face à son rival «Bear 856» (avec 96 350 voix contre 63 725) dans la nuit de mardi à mercredi. Les Américain·es – et plus largement toute personne intéressée à travers le monde, sous condition de renseigner son adresse e-mail – pouvaient voter pour son favori entre mardi à 19 heures et ce mercredi jusqu’à 4 heures du matin (heure française).

Le lauréat 2025, «32 Chunk», a la particularité d’avoir la mâchoire cassée, il présente une large cicatrice sur le museau. «Le moment où la blessure s’est produite, pendant la saison des amours des ours bruns, suggère fortement que Chunk a été blessé lors d’un combat avec un autre ours», selon le parc national de Katmai. Malgré son handicap, qui complique sa chasse aux saumons, «Chunk s’est montré capable de s’adapter. Il a appris à manger du saumon sans utiliser pleinement sa mâchoire», explique encore le parc. Il évite désormais les confrontations avec d’autres ours… mais ces derniers ont tendance à ne pas s’approcher de lui : il reste l’un des plus grands du secteur et pèse plus de 540 kilogrammes.

«32 Chunk» rejoint dans le «Hall of Champions» la tenante du titre «128 Grazer» (elle a triomphé en 2023 et 2024) ou encore le légendaire «480 Otis», vainqueur en 2014, 2016, 2017 et 2021… Un palmarès digne des plus grands champions ! La célébrité de ce vieux mâle auprès des internautes a même donné lieu à la création d’une cagnotte annuelle en ligne – le «fonds Otis» – afin de mieux préserver les ours et les saumons du parc national de Katmai.

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