L'hebdo

Donut panic !

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Notre appétit insatiable pour la viande, les fringues et les hydrocarbures nous prépare un avenir peu sûr.


De la frugalité au « pari » technologique : quatre scénarios pour un futur neutre en CO2

On n'en sortira pas Ademe. Mardi, alors que la campagne présidentielle se lance, l'Agence de la transition écologique (Ademe) a présenté quatre chemins possibles vers la neutralité carbone en 2050.

Pour espérer contenir le réchauffement climatique, la France s'est promise d'atteindre la neutralité carbone – l'équilibre entre le CO2 émis et celui stocké par les milieux naturels ou des moyens technologiques - d'ici le milieu du siècle. Après le gestionnaire RTE et l'association négaWatt, l'Ademe vient de publier une étude proposant quatre pistes qui traduisent cette ambition en termes de politiques publiques et de choix de société.

Dans le premier scénario, l'agence gouvernementale a parié sur la « frugalité ». La consommation de viande y est divisée par trois ; la part du bio atteint 70% ; la distance parcourue par chacun·e est réduite d'un tiers ; le pays est « démétropolisé » en faveur des villes moyennes et des zones rurales ; on mise sur les « low techs » (basses technologies) et sur de nouveaux indicateurs de prospérité.

Le détail des quatre scénarios de l'Ademe. Cliquez sur l'image pour l'afficher en grand. © Ademe

A l'autre bout du spectre, le scénario 4 veut sauvegarder les « modes de vie de consommation de masse ». Intitulé le « pari réparateur », il table sur une stagnation de la consommation de viande, un maintien des constructions de logements neufs et sur une hausse de 28% des déplacements, toujours plus rapides. La croissance économique y est génératrices d'émissions, qui sont en grande partie compensées par le captage et stockage géologique de CO2 ; un ensemble de technologies encore complètement balbutiantes (nos articles ici et ).

L'Ademe privilégie les deux scénarios médians, moins risqués et plus socialement acceptables, qui jouent plus ou moins sur la sobriété et l'innovation technologique. Mais toutes les pistes sont « difficiles », prévient l'agence. Et dans tous les cas, la réduction de la demande en énergie est le « facteur-clef » pour atteindre la neutralité ; entre 23 % et 55 % selon les pistes. En 2050, l'Ademe prévoit que l'énergie sera produite à 70% par des sources renouvelables.

Pour stocker le CO2, le vivant sera un précieux « atout », et l’adaptation des forêts et de l’agriculture au changement climatique devient « absolument prioritaire ». A la veille de l'élection présidentielle, l'Agence appelle à enclencher ces chantiers sans plus attendre.

· Un loup a récemment été observé dans les Yvelines, preuve de son implantation de plus en plus importante en France. C'est à Blaru dans les Yvelines, qu'un chasseur a aperçu l'un d'eux au petit matin du 11 novembre. Pas de quoi crier au loup pour autant comme le Parisien, le week-end dernier, qui a fait sa Une sur « le loup aux portes de Paris ». « Le loup est un animal qui est assez peureux de l'homme », rassure Loïc Obled, directeur général délégué de l'Office français de la biodiversité (OFB) - Vert

· À l'issue d'intenses tractations politiques dans le cadre de la taxonomie verte européenne, le gaz défendu par l'Allemagne et l'atome cher à la France devraient finalement intégrer la liste des activités « durables ». >>Dans un document (en anglais), attribué à la France et plusieurs pays d'Europe de l'est, ceux-ci proposent que les travaux de construction, d’exploitation et d’extension de la durée de vie des centrales nucléaires soient classés comme « verts ». - Vert

· Le géant des hydrocarbures TotalEnergies a trouvé les dix milliards d'euros qui manquaient au budget de son gigantesque projet d'extraction de gaz naturel liquéfié (GNL) « Arctic LNG 2 », mais la France ne compte pas parmi ses soutiens. Ce projet vise à extraire 19,8 millions de tonnes de gaz « naturel » du sol de Sibérie, chaque année, dès 2023. « Le retrait de la France d’un tel projet est un signal fort, indique Anna-Lena Rebaud, chargée de campagne aux Amis de la Terre. - Vert

· Cette année, finis les « arbres morts » devant l'hôtel de ville de Bordeaux ; le maire écologiste de la ville, Pierre Hurmic, a choisi d'installer une œuvre d'art « de 11 mètres de haut, de forme conique, en verre et en acier recyclés » en lieu et place du traditionnel sapin de Noël, indique le Parisien, qui annonce que celle-ci sera installée le 11 décembre. « Les pseudos écolos s’en prennent désormais à l’arbre de Noël », avait vitupéré le député LR Eric Ciotti, au moment de cette annonce, l'an dernier. La semaine dernière, c'est Anne Vignot, la maire verte de Besançon, qu'il a accusée à tort de vouloir remplacer l'expression « joyeux noël » par « fantastique décembre ».

Le tweet retrouvé, malgré sa suppression, par Julie Henches

L'ironie est Total. Lundi, dans un post sponsorisé (une publicité) sur Twitter, la fondation TotalEnergies a applaudi le voyage de « Baptiste, Clément, Lana, Margot, Olivier et Niels » en direction de l'Antarctique, où ces étudiant·es de l'Ecole normale supérieure mèneront « une étude sur le changement climatique et l’empreinte humaine sur l’environnement ». Peut-être pourront-ils également mener une étude sur le culot de TotalEnergies, alors que des scientifiques viennent de révéler que la firme avait connaissance de son impact sur le climat dès 1971 (Vert). Pire : l'expédition, soutenue par la fondation d'entreprise, est baptisée « Antarctique 2.0°C ». Autrement dit, elle promeut sans le dire un objectif moins ambitieux (2°C) que celui, martelé par les scientifiques du Giec et les organisateurs de la COP26, de contenir le réchauffement à moins de 1,5°C d'ici la fin du siècle. La différence entre les deux ? Deux fois plus d'écosystèmes altérés, la mort de 100% des coraux, deux fois plus de personnes exposées à des pénuries d'eau ou encore, une hausse des océans de 10cm de plus d'ici 2100. Largement moquée, la fondation TotalEnergies a fini par retirer son tweet.

· Branches mortes. Les deux colossaux feux de forêts qui se sont déclarés début septembre en Californie ont détruit 3 à 5% du total mondial des spécimens de séquoias géantsCe chiffre est issu d’un décompte réalisé par les parcs nationaux américains de Sequoia et Kings Canyon, situés sur la chaîne montagneuse du Sierra Nevada, dont le séquoia géant est une espèce endémique. Jusqu'à 3 600 spécimens sont déjà morts ou vont mourir dans les cinq ans à venir en raison des feux survenus cette année, estime le rapport.

· Une enquête révèle que l'approvisionnement en cuir de plus de 100 grandes marques de la mode, parmi lesquelles Nike, Zara ou Dr. Martens, est lié à des fabricants connus pour leurs pratiques de déforestation au Brésil. Auteur de l'enquête, Stand.earth note également que 22 de ces entreprises, dont Fendi ou Louis Vuitton, avaient pourtant pris des engagements pour améliorer la transparence de leur chaîne d'approvisionnement en cuir. - Vert

· Flotte ! A cause du réchauffement, la pluie pourrait supplanter la neige dans la région Arctique « plusieurs décennies » plus tôt que prévu, indique une étude parue mardi dans Nature. Pendant la saison automnale, il pourrait pleuvoir davantage qu'il ne neige dès 2060 dans l'Arctique central si les émissions de CO2 ne sont pas fortement réduites. Seule la limitation à 1,5°C de réchauffement permettra à la neige de rester majoritaire. Les sols gelés par l'eau issue de la pluie empêcheront rennes et caribous herbivores de trouver leur nourriture sur le sol.  - The Guardian (anglais).

Donut panic. Mise au point par l'économiste britannique Kate Raworth, la « théorie du donut », permet de visualiser à la fois l'atteinte d'objectifs sociaux et environnementaux. Dans cette nouvelle datavisualisation, diffusée par le centre de recherche qu'elle a créé, l'atteinte de onze objectifs sociaux tels que l’accès à l’énergie, à l'éducation ou au système démocratique, sont satisfaits s’ils ne figurent pas en rouge dans le trou du biscuit. Quant aux sept limites environnementales, dont les émissions de CO2, l’utilisation de l'eau douce ou la pollution chimique, elles restent soutenables lorsqu’elles ne dépassent pas l'extérieur du beignet. Au cours des trente dernières années, aucun pays du globe n'est parvenu à répondre aux besoins fondamentaux de ses habitants sans surexploiter les ressources, révèle l'infographie. Les États-Unis affichent les dépassements les plus importants, tandis que le Nigéria vit à l'intérieur des frontières planétaires mais avec de graves carences au niveau social. - Novethic.

· Vison du futur. La fourrure animale va bientôt disparaître des 45 éditions et supports du groupe Elle, a annoncé Valeria Bessolo Llopiz, directrice internationale de la publication, jeudi. « Nous sommes dans une nouvelle ère et la “Gen Z” [les personnes nées entre la fin des années 90 et 2010], qui est la cible privilégiée de la mode et du luxe, a de très grandes attentes en termes de durabilité et d’éthique », a-t-elle encore expliqué à l'AFP. Avec sa foule de parutions dans de nombreux pays, le groupe revendique 33 millions de lecteur·rices. - Le Monde (AFP)

· PétrolYeah. Jeudi, Shell a annoncé l'abandon de son projet de champ pétrolier au large des Îles Shetland, situées au nord de l'Ecosse. Après un « examen approfondi », Shell a conclu que la rentabilité n'était pas assurée et craignait de potentiels retards. Il s'agit d'une victoire pour les activistes opposé·es au projet, qui avaient pointé son incompatibilité avec l'objectif du Royaume-Uni qui vise la neutralité carbone en 2050. - The Guardian (anglais)

· Les moyens justifient la faim. Malgré un bilan environnemental effroyable, l'industrie de la viande utilise librement toutes sortes de ficelles pour augmenter ses ventes, y compris le renforcement de stéréotypes sexistes ou la déformation de recommandations de santé publique, révèle une nouvelle étude de Greenpeace. - Vert

· Into the wild. L’association Wild legal lance sa troisième promotion d’étudiant·es, qui plancheront, cette année, sur la reconnaissance de droits pour les animaux. Un remède, notamment, aux terribles conditions d’élevage dans l’industrie et aux algues vertes mortelles qui envahissent les plages bretonnes. - Vert

· Elles ont le vent en poupe. Malgré la pandémie, le développement des énergies renouvelables connaît de nouveaux sommets en 2021. Avec 290 gigawatts (GW) de capacités installées cette année, l'éolien, le solaire, la géothermie et les autres sont en passe de battre le précédent record, qui date de 2020. C'est ce que vient de révéler l'Agence internationale de l'énergie dans son dernier rapport, paru mercredi. - Vert

· Idéaux et débats. Alors que le président veut relancer la construction de nouveaux réacteurs nucléaires, cette autorité indépendante demande que les Français·es soient enfin consulté·s sur le sujet« Le public n’a jamais pu être pleinement associé à ces choix énergétiques majeurs concernant l’énergie nucléaire », rappelle la CNDP dans un avis présenté jeudi. - Vert

Une ferme sur sol vivant

La Dordogne, ça vous gogne. Depuis 13 ans, Benoît Le Baupe mène ses expériences dans sa ferme de Cagnolle, située en Périgord. Bio, agroécologie, conservation des sols ; ses tentatives, ses succès et ses échecs sont racontés sur sa chaîne Youtube, dont les vidéos sont réalisées par son acolyte Romain Baudry. Fin octobre, ils ont sorti un film baptisé « Une ferme sur sol vivant », qui retrace cette quête pour une agriculture saine, nourricière et écologique. Le réjouissant quasi-autoportrait d'un alchimiste du vivant. En accès libre.

© La ferme de Cagnolle

+ Mathilde Doiezie, Anne-Claire Poirier et Juliette Quef ont contribué à ce numéro