Chères toutes et chers tous,
🔥 Hier, la troisième édition de Chaleurs actuelles est sortie, si vous l’avez loupée, vous pouvez la relire juste ici. Rejoignez les 8 000 premier·es abonné·es, inscrivez-vous gratuitement pour tout savoir sur les climatosceptiques et la désinformation.
🗞️ Chaque semaine, nous parsemons vos newsletters de jeux de mots en écho à l’actualité. Lequel avez-vous préféré cette semaine ?
La semaine dernière, Au phyto dit, aussitôt fait l’a emporté, avec 55,5% de vos suffrages.
Quel est votre jeu de mots préféré cette semaine ?
Une enquêtrice sans peur contre les pollueurs.

Micheline Gambaretti, seule détective privée de France dédiée à l’environnement : «Il y a toujours une sorte d’omerta»
Enquête de sens. Après une longue carrière dans la gendarmerie, Micheline Gambaretti, 54 ans, est devenue détective privée spécialisée dans les atteintes à l’environnement. Dans le Finistère, ses enquêtes sur la pollution de l’eau – entre autres – la confrontent aux conséquences d’un modèle agro-industriel dominant dans la région.
Lancée à vive allure sur les routes de l’arrière-pays finistérien, au milieu des bâtiments d’élevage couvrant des hectares et des champs orange brûlés par les pesticides, Micheline Gambaretti garde, à travers ses lunettes rectangulaires métalliques, l’œil acéré. «Là, c’est l’un des plus gros pollueurs du secteur», lâche-t-elle, désignant l’une de ces fermes-usines qui composent le paysage du département. Les minutes défilent et les griefs s’accumulent : «Ici, ils veulent encore étendre l’exploitation, mais nous avons découvert que le permis de construire n’était pas en règle.» Une odeur prend à la gorge. «C’est pas vrai ! Ils ont détruit le talus !» «Regardez ! Ils sont en train de pulvériser du produit…»

Cet œil attentif, la quinquagénaire, coupe en brosse et vêtements de sport sur le dos, l’a sans doute hérité de ses plus de 20 années de service dans la gendarmerie, où elle a occupé le poste d’enquêtrice judiciaire. Des compétences qu'elle met désormais au service de la protection des écosystèmes. Depuis 2022, Micheline Gambaretti est détective privée spécialisée dans les atteintes à l’environnement. La seule en France, à sa connaissance. Elle marque un arrêt sur un chemin, à deux pas de l’une de ses cibles d’investigation. «Je viens ici pour prendre des photos. Les camions ne devraient pas tarder à sortir. […] Entre le méthaniseur, la pollution de l’eau, les bâtiments d’élevage, il y a une longue liste d’infractions», se désole-t-elle.
👉 Cliquez ici pour lire la suite de ce portrait de Nicolas Cossic.

· Dès ce vendredi et jusqu’à dimanche, le collectif STopMicro et les Soulèvements de la Terre organisent une vaste mobilisation autour de Grenoble (Isère) pour protester contre l’industrie des puces électroniques. Colloque sur l’extractivisme, manifestation festive : les militant·es souhaitent alerter sur les nombreux impacts environnementaux de cette filière en plein développement. - Vert

· La baisse des émissions de gaz à effet de serre de la France a fortement ralenti en 2024, a annoncé ce vendredi le Centre interprofessionnel technique d’études de la pollution atmosphérique (Citepa), chargé de calculer les émissions. Elles ont baissé de -1,8% en 2024 par rapport à 2023, après une réduction record de -5,8% en 2023 par rapport à 2022. - Le Monde
· Jeudi, les militant·es de l’organisation écologiste britannique Just stop oil ont annoncé mettre un terme à leurs actions chocs d’ici fin avril. «La demande initiale de Just stop oil de mettre fin à l’exploitation du pétrole et du gaz est désormais une politique gouvernementale», a statué le collectif, qui l’interprète comme une victoire. Le pays produit malgré tout une majorité de son électricité à partir de gaz et de charbon. Ce mois-ci, les activistes avaient été condamné·es à de lourdes peines de prison pour leurs mobilisations (jets de soupe sur des tableaux, blocage de routes...). - Ouest-France
· Jeudi encore, le leader des magasins bio en France, Biocoop, a présenté ses résultats pour 2024, en hausse de 8,5% par rapport à 2023, alors que les ventes de bio reculent à l'échelle nationale. Son chiffre d’affaires a atteint 1,8 milliard d’euros et le nombre de magasins est stable. Selon le président de la coopérative, «c’est une année historique en termes de performance. On a effacé la crise». - Libération


Marseille prépare le retour de l’Agroparade, une fête populaire pour une alimentation «saine, durable et locale»
Marcher local. Elles et ils ont bravé le froid d’une soirée hivernale de janvier pour préparer la renaissance de l’évènement à Marseille (Bouches-du-Rhône). «On va faire une grande manifestation festive et revendicative», résume Ludivine, cofondatrice des Brigades paysannes, un collectif de bénévoles qui donne un coup de main à des paysan·nes en difficulté. Bienvenue à l’Agroparade, qui fait son grand retour ce samedi 29 mars dans la cité phocéenne, après cinq ans d’absence. Elle s’élancera de la porte d’Aix à 13 heures pour célébrer l’agriculture paysanne et revendiquer une alimentation saine et durable pour tous. Char à salade, cuisines mobiles et batucada rythmeront le défilé des paysan·nes et citoyen·nes déguisé·es en abeilles, en carottes et autres légumes.
👉 Cliquez ici pour lire la suite de ce reportage d’Eliza Amouret dans les coulisses des préparatifs de l’événement.

«Bûcheron» : un roman autobiographique à vif au cœur de la forêt
Forêt vert. Dans «Bûcheron» (Seuil), Mathias Bonneau raconte douze hivers aux bois, dans le Tarn où il a grandi. Un récit d’une grande authenticité, en prise avec les éléments. Des épicéas, des douglas, quelques châtaigniers et, ça et là, des houx. Dans un coin du Massif Central balayé par les pluies, d’anciens vergers et d’immenses prairies sont devenus forêt. C’est là que Mathias Bonneau a grandi. Fils de paysans, il a vu son père aller au bois chaque hiver, la tronçonneuse arrimée au corps, et user de ses muscles pour faire tomber des arbres.

Adolescent, il l’accompagne et apprend les gestes : lancer la machine, faire une entaille dans l’écorce, viser, pousser, guider, ébrancher, faire rouler le tronc avec le tourne-billes. Des gestes précis, techniques. Mathias est habité par la forêt. Mais la réussite, ça n’est pas de retourner au bois. Bûcheron, «c’est le métier de celui qui n’a pas de terre, qui n’a rien d’autre que sa force à vendre», dit-on. Mathias fait des études d’architecture, il voyage un peu. Mais rien ne vaut ces journées immergées dans la forêt à sortir des grumes. C’est décidé : il sera bûcheron.
👉 Cliquez ici pour lire la suite de cette chronique de Juliette Quef.

Comme un poisson dans l’eau : y a-t-il un problème avec les alternatives végétales à la viande ?
Saucisse son. Dans son dernier épisode du podcast indépendant Comme un poisson dans l’eau, Victor Duran-Le Peuch décrypte notre rapport aux alternatives végétales à la viande, en compagnie de Florimond Peureux, président de l'Observatoire national de l'alimentation végétale. Il apporte au sujet une perspective historique et sociologique. Vous apprendrez par exemple que les premiers substituts à la viande ont été conçus par le Dr Kellog – oui, le même qui a conçu les corn-flakes ! – pour soigner des patient·es atteint·es de maladies cardiovasculaires.

+ Rémy Calland, Margot Desmons, Mathilde Picard, Antoine Poncet et Juliette Quef ont contribué à ce numéro.