Chères toutes et chers tous,
Emmanuel Macron ne veut pas débattre ? Tant pis pour lui (et la démocratie, hélas). Chez Vert, on aime la confrontation des idées, alors on vous invite à une causerie toute présidentielle.
Croissance « verte », nucléaire... à quelques jours du premier tour, nous nous demanderons si l’écologie de droite peut nous sauver ! Olivier Blond, qui dirigea l’association Respire et soutient aujourd’hui Valérie Pécresse, répondra à nos questions. Puis il croisera le fer avec Pauline Rapilly-Ferniot, élue EELV d’opposition à Boulogne-Billancourt et soutien de Yannick Jadot.
📅 Cette discussion se tiendra le 4 avril à la Recyclerie (Paris 18) à partir de 19h. Vous serez parmi nous ? Prenez dès à présent votre ticket gratuit !
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Les alertes des scientifiques continueront-elles de passer à la trappe jusqu'à ce que le chaos climatique nous rattrape ?
Pour enfin se faire entendre, le Giec doit-il descendre dans l’arène politique ?
Coup de blouse. Le nouveau rapport du Giec est encore passé à la trappe de la plupart des grands médias. Pour que leurs messages portent, les scientifiques doivent-elles et ils s’engager plus franchement en politique ?
Dans une tribune publiée sur France Info le 1er février dernier, 1 400 scientifiques ont exhorté les candidat·es à la présidentielle et les médias à enfin ouvrir les débats sur les crises liées au climat. Une initiative qui « a profondément énervé » François Gemenne, « exaspéré de la posture des chercheurs qui font « ouin ouin », [qui] brandissent Don’t Look Up et ne font rien pour se faire écouter », comme il l’explique dans un entretien à Vert. Toujours surpris de la « frilosité politique » des scientifiques qui refusent de s'engager au sein de partis politiques, ce spécialiste des migrations et auteur du groupe 2 du Giec (qui vient de rendre son rapport), a rejoint l’équipe de Yannick Jadot, candidat (EELV) à la présidentielle.
Jean Jouzel a des sentiments mitigés. Le paléoclimatologue et ancien vice-président du Giec est satisfait de voir l’intégration du propos scientifique dans les textes : « la neutralité carbone [qui vise à atteindre un équilibre entre le CO2 émis et celui que nous serons capables d’absorber, NDLR] d’ici 2050 est inscrite dans la loi « climat », en adéquation avec le diagnostic des scientifiques ». Néanmoins, « les émissions ont doublé depuis 1970 », note-t-il immédiatement. « Là est l’échec de notre message… »
Pour lui, l’inaction des politiques est due au décalage temporel entre les causes climatiques et leurs effets sur nos vies. Un éternel retard qui ne lui coupe pas l’envie de miser sur d’autres : après avoir soutenu les candidat·es socialistes à la présidentielle Ségolène Royal (en 2012) et Benoît Hamon (2017), il s’engage en 2020 auprès d’Anne Hidalgo, maire de Paris.
« La recherche académique doit être connectée au débat de société », relève l’énergique économiste Carine Barbier. Depuis toujours, elle jongle depuis entre son travail au Centre international de recherche sur l’environnement et le développement (Cired) et son engagement dans différentes associations (dont Négawatt), ou comme conseillère municipale d’une commune de la métropole montpelliéraine. « J’ai intégré la liste citoyenne en 2020 pour pallier le manque de volonté politique et insuffler une vision de long terme sur l’urbanisme, le logement ou le transport », dit-elle à Vert.
Alexandre Magnan, spécialiste de l’adaptation à la crise climatique et co-auteur du tome 2 du dernier rapport du Giec, regrette lui aussi que « l’urgence du long terme ne soit toujours pas intégrée. Les acteurs publics nous répondent qu’ils ont d’autres priorités, mais on ne comprend pas pourquoi la pensée collective ne fait jamais le lien avec les questions climatiques et environnementales ». De quoi le pousser à s’engager auprès d’un parti ? Réponse dans la suite de notre enquête
· Dimanche, le ministre allemand des finances Christian Lindner, a annoncé que son gouvernement consacrerait 200 milliards d’euros supplémentaires à la protection du climat d’ici 2026. Une décision qui intervient après celle d’augmenter les dépenses militaires (100 milliards d’euros pour la modernisation de l’armée) qui n’avait pas été bien accueillie fin février par les Verts à tendance pacifiste. - Euractiv
· Lundi, la municipalité de Los Angeles (Etats-Unis) a porté plainte contre Monsanto (Groupe Bayer) et deux autres sociétés (Solutia et Pharmacia) qu’elle accuse d’avoir pollué sciemment les cours d’eau de la ville par des rejets de PCB (polychlorobiphényles) jusqu’en 1979. « Les impacts sanitaires et environnementaux laissent tout simplement bouche bée » a déclaré le procureur de Los Angeles, Mike Feuer, alors que l’exposition aux PCB peut provoquer des cancers, attaquer le foie ou la thyroïde et nuire au développement. - Le journal de Montréal
· L’ancien président François Hollande prône l’arrêt total des achats de gaz russe au niveau de l’Union européenne « pour assurer notre propre sécurité et pour infliger un revers majeur à Vladimir Poutine », a-t-il expliqué dans une tribune parue hier dans le Monde. S’il reconnaît que cette mesure aura des impacts sur le quotidien des Français·es, il juge que la France peut prendre les devants en la matière et cesser de participer à financer le pire.
« La meilleure des sanctions contre la Russie, c’est la transition énergétique »
- Nicolas Haeringer
La tête dans le gaz. La semaine dernière, une dizaine d’associations ukrainiennes ont lancé #StandWithUkraine, une lettre ouverte appelant à interdire toute importation d’hydrocarbures en provenance de Russie et à sortir des énergies fossiles au nom de la paix. Signée depuis par plus de 500 autres organisations à travers le monde (notre article), elle a également reçu l’appui du ministre de l’environnement ukrainien. Dans un entretien à Vert, le directeur de campagne de 350.org, Nicolas Haeringer, explique pourquoi il est nécessaire de soutenir cette demande. Ainsi que de démanteler TotalEnergies, qui continue ses activités malgré la guerre, et de sortir des énergies fossiles. Notre entretien est à lire sur vert.eco.
Dans l'Isère, la transition énergétique se fait entre voisins
Tombés dans le panneau ! Mobilisé·es pour promouvoir les énergies renouvelables locales, des citoyen·nes s'engagent dans le développement de « centrales villageoises ». En Rhône-Alpes, où le mouvement est né, de nouveaux projets continuent d'émerger. Reportage.
En arrière-plan, un clocher de pierre et un vieux conifère. Juste devant, le toit de la crèche « les Coquinoux » et celui de la maison des associations sont coiffés… de panneaux photovoltaïques. Un imperceptible changement de décor, dans ce village de Saint-Just de Claix, lié au développement de la centrale villageoise Portes du Vercors. Créée en 2016, cette société par actions simplifiées (SAS) est présidée bénévolement par Jacques Regnier. Également à la tête de l'Association nationale des centrales villageoises, cet ancien manager d'un service clientèle se félicite de voir se propager ces panneaux un peu spéciaux.
Spéciaux, car ils appartiennent aux 160 citoyens-actionnaires de la Centrale villageoise locale qui, avec l'aide d'une dizaine de bénévoles et en association avec les collectivités et les entreprises locales, s'attachent à promouvoir les énergies renouvelables (EnR) locales. Leurs 18 installations sont financées en partie en fonds propres et par des emprunts bancaires, pour une puissance installée de 280 kilowatts-crête (kWc), l'équivalent de la consommation électrique de 120 foyers par an, selon la centrale Porte du Vercors.
Le modèle fait des émules. Quelques kilomètres plus au nord, à Varacieux (Isère), un échafaudage est appuyé sur une grande halle ; signe que 160 mètres carrés de panneaux seront installés d'ici quelques jours. « On ne va pas sauver le monde… mais on peut participer ! », commente l'un des acteurs de ce projet. À cinq kilomètres de là, en contrebas de l'église de Chasselay, les panneaux germano-coréens de la salle des fêtes installées par une entreprise du coin n'attendent plus que le soleil pour produire de l'électricité qui sera vendue à EDF. Le matériel sera cédé à la collectivité, propriétaire du toit, à l'issue d'un bail de 20 ans.
Pour en savoir plus sur la rentabilité financière de ces projets, leur développement en France et leur « valeur démocratique », lisez la suite de ce reportage sur le site de Vert.
Drôle d’oiseaux
De haut vol. Ellie, dix ans et demi, entre en sixième. Timide et passionnée par la nature, elle passe son temps plongée dans des livres, en particulier d’ornithologie. Elle tisse une relation pleine de malice avec Anna, la mystérieuse documentaliste du collège. Le jour où Ellie doit absolument lui rendre un livre, la porte du CDI est fermée. Elle décide alors de le ramener directement chez Anna, qui vit sur une île sur la Loire. Une île pleine d’oiseaux... et une parenthèse aussi enchantée que réaliste proposée par la réalisatrice Charlie Belin. Un court-métrage disponible en replay jusqu'au 13 mars.
+ Aurélie Delmas et Anne-Sophie Novel ont contribué à ce numéro