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1 400 scientifiques veulent faire entrer les crises écologiques dans la campagne présidentielle

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Trêve de pas sci­ence. Elles et ils sont cli­ma­to­logues, océanographes, soci­o­logues ou écon­o­mistes ; dans une tri­bune à France info, 1 400 sci­en­tifiques exhor­t­ent les candidat·es à la prési­den­tielle et les médias à ne plus pass­er sous silence les indis­pens­ables débats sur les crises liées au cli­mat.

A seule­ment trois mois de l’élec­tion prési­den­tielle, l’é­colo­gie est large­ment effacée du débat poli­tique par les heures d’an­tennes dédiées à la sécu­rité ou l’i­den­tité. Sur les neuf heures de débats télévisés autour de la pri­maire des Répub­li­cains, seules dix sec­on­des furent con­sacrées à la bio­di­ver­sité et 16 min­utes au cli­mat, avait relevé le Pacte du pou­voir de vivre.

« Quelles que soient nos opin­ions poli­tiques et nos engage­ments per­son­nels, nous con­sta­tons avec inquié­tude l’ab­sence de débat démoc­ra­tique dans la cam­pagne prési­den­tielle sur les graves boule­verse­ments en cours et à venir, qu’ils con­cer­nent le cli­mat, l’océan, la bio­di­ver­sité ou les pol­lu­tions » ; mar­di, 1 400 sci­en­tifiques français·es de toutes dis­ci­plines ont pris la plume pour rap­pel­er la néces­sité impérieuse de répon­dre aux défis posés par la crise cli­ma­tique et tous ses corol­laires.

Dans leur tri­bune pub­liée sur le site de France info, elles et ils appel­lent à sor­tir des nom­breux pièges ten­dus : « Il est sans doute plus com­mode de réduire le débat sur les néces­saires trans­for­ma­tions struc­turelles à un affron­te­ment entre par­ti­sans du nucléaire et défenseurs des éner­gies renou­ve­lables ; il est sans doute aus­si plus con­fort­able de con­fon­dre […] alertes sur l’é­tat de l’en­vi­ron­nement et mil­i­tan­tisme rad­i­cal, lucid­ité et cat­a­strophisme. »

Par­mi les sig­nataires, on trou­ve plusieurs cli­ma­to­logues, dont Christophe Cas­sou ou Valérie Mas­son-Del­motte, qui ont par­ticipé à la par­tie sci­en­tifique du dernier rap­port du Giec (notre résumé). Depuis de nom­breuses années, leurs alertes sont restées large­ment ignorées des dirigeant·es poli­tiques.

Or, le temps presse. Les défis sont nom­breux et ils touchent tous les aspects de la société. Par­mi les ques­tions à 1,5°C que doivent se pos­er les citoyen·nes et aux­quelles les candidat·es doivent ten­ter de répon­dre : « com­ment tripler le rythme de baisse des émis­sions d’i­ci 2024 [un rythme accru à cause du report, par le gou­verne­ment, d’une par­tie de l’ef­fort à plus tard – notre bilan] sans aug­menter les iné­gal­ités sociales et ter­ri­to­ri­ales ?», ou com­ment « adapter les villes pour réduire leur vul­néra­bil­ité aux extrêmes chauds, secs et humides, selon une logique bas-car­bone, tout en lut­tant con­tre l’habi­tat insalu­bre et le mal-loge­ment, sans aug­menter l’ar­ti­fi­cial­i­sa­tion des sols ? »

Aus­si, les sci­en­tifiques désirent que les citoyen·nes puis­sent « délibér­er sere­ine­ment sur les alter­na­tives, les oppor­tu­nités et les con­traintes des dif­férentes options envis­agées, en ces­sant de décon­necter les choix tech­niques et les dimen­sions économiques, sociales, ter­ri­to­ri­ales ». Elles et ils appel­lent les candidat·es à dévoil­er leurs propo­si­tions pour répon­dre à ces crises.

Retrou­vez la liste des sig­nataires sur le site de France info.