Arrêt d’urgence. Le mouvement qui avait fait de la rénovation des bâtiments son cheval de bataille vient d’annoncer la fin de ses activités, mais pour mieux revenir sur d’autres sujets en rapport avec la crise écologique dans les mois prochains.
«Dernière rénovation, c’est terminé. C’est la fin de la première campagne et on va prendre le risque de viser encore plus haut». Lundi 18 décembre, devant le tribunal judiciaire de Paris, le collectif Dernière rénovation annonçait mettre fin à ses actions. Ses militant·es s’étaient réuni·es pour soutenir l’une de leurs membres, Sasha, en procès pour avoir participé avec huit autres personnes au blocage du périphérique parisien en avril 2022.
Pendant ses 600 jours d’existence, bloquer les routes fut l’un des modes d’action privilégiés de Dernière rénovation (notre article). Un moyen très perturbateur réclamant peu de moyens humains pour rappeler l’urgence écologique et la nécessité d’accélérer la rénovation du bâti en France.
Pour rappel, en 2022, le gouvernement français s’était engagé à financer chaque année la rénovation de 700 000 logements. Mais, selon des données de l’Agence nationale de l’habitat, cette même année, seuls 70 000 avaient fait l’objet d’une rénovation globale. En France, 5% seulement des logements seraient peu énergivores et des millions de Français·es vivent toujours dans des «passoires thermiques» (notre article).
Depuis sa création en 2022, le collectif a donc fait de cette question technique son cheval de bataille, s’inspirant notamment des stratégies de Roger Hallam, le cofondateur d’Extinction Rebellion, pour mettre fin au réchauffement climatique. Selon lui, se donner des objectifs de mobilisation concrets serait bien plus efficace que des appels à l’action trop généraux.
Inscrit dans la désobéissance civile, Dernière rénovation aura réussi à attirer l’attention publique et médiatique depuis sa première action choc, en juin 2022, quand Alizée, 23 ans, avait interrompu la demi-finale du tournoi de Roland Garros pour s’attacher aux filets du court central afin d’alerter sur les périls du réchauffement. Un des nombreux coups d’éclat du collectif qui inspirera ses prochaines orientations. Comme l’a souligné l’une des porte-paroles du collectif cette semaine : «La réalité scientifique nous oblige à passer à la vitesse supérieure».
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