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Conférences scientifiques, performances artistiques, procès fictif de TotalEnergies : l’«alter COP» s’installe à Bordeaux

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Chang­er de COP. Alors que s’est ouverte, jeu­di, la 28ème con­férence des Nations Unies (COP28) sur le cli­mat à Dubaï, une alter COP, organ­isée par le col­lec­tif Sci­en­tifiques en Rébel­lion, a instal­lé ses quartiers à Bor­deaux.

Rassemblé·es dans l’immense bunker de la Base sous-marine de Bor­deaux, ancien lieu mil­i­taire désor­mais dédié à la créa­tion, les mem­bres du col­lec­tif Sci­en­tifiques en rébel­lion pro­posent au pub­lic ren­con­tres, pro­jec­tions, per­for­mances et con­férences pour abor­der dif­férem­ment les ques­tions cli­ma­tiques.

«Nous par­tons du con­stat suiv­ant : depuis la pre­mière con­férence mon­di­ale sur le cli­mat de 1992, les émis­sions de gaz à effet de serre ont aug­men­té de 60%. Il ne s’agit pas de dire que les COP ne ser­vent à rien, mais elles ne suff­isent pas. Avec cette alter COP, nous pro­posons d’autres nar­rat­ifs, d’autres façons de partager les con­nais­sances sci­en­tifiques et d’autres leviers d’action», explique à Vert Romain Grard, l’un des coor­di­na­teurs de l’événement.

L’alter COP se tient à Bor­deaux jusqu’au 3 décem­bre 2023. © Compte Insta­gram du col­lec­tif Sci­en­tifiques en rébel­lion

Ce ven­dre­di, le col­lec­tif organ­ise un procès fic­tif du pétroli­er français Total­En­er­gies pour son rôle cli­mati­cide, qui pro­jette le pub­lic en 2035. «Nous l’avons co-con­stru­it avec la fac de droit de Poitiers, en prévoy­ant des temps de pause dans les 5 heures que dure ce procès pour des échanges entre le pub­lic et les sci­en­tifiques», détaille Romain Grard. Ce met­teur en scène, qui pour­suit un mas­ter en ingénierie envi­ron­nemen­tale, sou­tient que les liens entre sci­ences et arts per­me­t­tent une authen­tique mobil­i­sa­tion des citoyen·nes.

Ce week­end, les tables-ron­des sur l’eau, la métrop­o­li­sa­tion, les pes­ti­cides, les éner­gies ou la désobéis­sance civile voisineront avec des formes artis­tiques et un club­bing mil­i­tant. L’intégralité de ces ren­dez-vous est acces­si­ble en stream­ing.

«En France, le col­lec­tif Sci­en­tifiques en rébel­lion compte env­i­ron 400 mem­bres act­ifs», pré­cise le chercheur en épidémi­olo­gie Kévin Jean, l’un des initiateur·ices de l’appel des 1000 sci­en­tifiques qui a don­né nais­sance au mou­ve­ment en févri­er 2020.

Ironie du cal­en­dri­er, alors que s’ouvrait ce jeu­di la COP28 sur le cli­mat à Dubaï et l’alter COP, le bureau fran­cilien de Sci­en­tifiques en rébel­lion était, lui, au tri­bunal pour un procès suite à une action d’occupation du Muséum nation­al d’histoire naturelle (MNHN), réal­isée le 9 avril 2022, qui visait à alert­er sur la crise écologique. «Au vu des débats lors du procès ce jeu­di, la relaxe est presque assurée et les faits reprochés ne seront pas retenus», con­fie Kévin Jean. De quoi pass­er une bonne alter COP.