C’est auch’. Mardi, des militant·es de Dernière rénovation et du mouvement britannique Just stop oil se sont retrouvé·es au tribunal pour des actions de désobéissance civile, symbole d’une nouvelle judiciarisation de l’activisme climatique.
Hier, des activistes du mouvement Dernière rénovation, âgé·es de 20 à 48 ans, ont comparu devant le tribunal correctionnel d’Auch (Gers) pour avoir brièvement bloqué le Tour de France le 22 juillet dernier, lors d’une étape dans le département. Jugé·es pour « entrave à la circulation », cinq des six mis·es en examen, aux casiers judiciaires jusqu’alors vierges, étaient à l’audience.
Lors de la 19ème étape du Tour de France, elles et ils s’étaient enchaîné·es les un·es aux autres pour bloquer la route avant que les forces de l’ordre ne les délogent rapidement. L’interruption de la course a duré moins d’une dizaine de minutes. Amaury sport organisation, l’entreprise qui gère le Tour de France, a déposé une plainte avant de la retirer à l’automne. C’est finalement le Ministère public (l’État) qui a décidé de poursuivre les activistes. Il s’agit du premier procès de membres de Dernière rénovation depuis la naissance du collectif, qui milite pour la rénovation énergétique des logements, en avril dernier. D’autres sont prévus à Castres (5 décembre) et Paris (9 janvier) pour diverses actions.
À Auch, leurs avocates ont plaidé « l’état de nécessité », un principe juridique qui justifie une action illégale si elle vise à empêcher un dommage plus grave – ici, la destruction des conditions de vie sur la planète. « La prison est un risque dérisoire comparé à un monde de guerres, de famines et de migrations forcées », a justifié le collectif Dernière rénovation. Le procureur a requis une peine de 500 euros chacun·e, dont 300 euros avec sursis. Le jugement sera rendu le 24 janvier prochain.
Mardi toujours, de l’autre côté de la Manche, des activistes britanniques ont été jugées coupables de dommages causés au cadre de l’œuvre de Vincent Van Gogh Peach trees in blossom (« pêchers en fleurs »), le 30 juin dernier à la Courtauld gallery de Londres. Une des deux militantes de Just stop oil – mouvement britannique qui réclame la fin du pétrole et du gaz -, a reçu une peine de 21 jours de prison avec sursis, assortie d’un couvre-feu surveillé par bracelet électronique pendant six semaines. La seconde a écopé d’une peine de trois semaines d’emprisonnement (The Guardian). Près de 2 000 membres de ce collectif hyperactif ont été arrêté·es depuis sa création, en avril 2022, d’après Le Monde.