Explications

77% des cyclistes se disent victimes de violences motorisées, un chiffre alarmant révélé un an après la mort de Paul Varry

Rouler à bicyclette, c’est courir le risque d’altercations violentes avec d’autres usager·es de la route. L’alerte est lancée par une association consacrée aux déplacements à vélo, un an jour pour jour après la mort du cycliste Paul Varry, volontairement écrasé par un automobiliste. L’organisation formule plusieurs propositions pour sanctionner les comportements violents.
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La Fédération des usagers de la bicyclette (FUB) révèle ce mercredi les chiffres des violences que subissent les cyclistes sur la route. Queue de poisson, agression verbale ou physique… 77% d’entre elles et eux déclarent avoir déjà été victimes d’une forme de «violence motorisée» (de la part de conducteur·ices d’un véhicule motorisé) lors de déplacements à vélo. Ce chiffre alarmant émane du dernier baromètre vélo, une vaste consultation publique (qui a recueilli 334 301 réponses) menée par la FUB en 2025.

Si les premiers résultats de ce baromètre avaient été publiés mi-septembre (notre article), les chiffres consacrés aux violences motorisées ont été rendus publics ce mercredi, un an jour pour jour après la mort du cycliste Paul Varry.

Paul Varry était âgé de 27 ans lorsqu’il a été tué par un automobiliste, le 15 octobre dernier. © Jonathan Philippe/Wikimedia

Le 15 octobre 2024, Paul Varry, 27 ans, a été écrasé et tué par un automobiliste dans 8ème arrondissement de Paris. L’étudiant s’était placé devant le véhicule pour l’empêcher d’emprunter une piste cyclable. Le conducteur avait alors accéléré et Paul Varry est mort sur le coup. Le drame a secoué la capitale (notre reportage) – et bien au-delà.

Depuis, l’enquête judiciaire a conclu à un acte «délibéré» de la part de l’automobiliste, mis en examen pour «homicide volontaire» juste après le drame, puis placé en détention provisoire.

L’affaire Paul Varry est loin d’être un cas isolé. «Le souvenir de ce drame est intact et la vague d’émotions déclenchée il y a un an a mis en lumière un phénomène généralisé de violences motorisées», écrit la FUB.

Jean-Baptiste Gernet, responsable du pôle expertise de l’association, détaille auprès de Vert la diversité des violences rapportées par les cyclistes : «Il peut s’agir d’insultes, d’intimidations, de violences physiques – des coups –, de refus de priorité ou, plus simplement, de voitures qui roulent trop près, créant une situation de danger.» Le journal Le Parisien rapporte que «plus d’un Parisien sur dix affirme avoir déjà été victime d’une agression physique à vélo – une proportion équivalente à la moyenne nationale».

Des mesures attendues, toujours en suspens

Un an après le drame qui a secoué la communauté cycliste parisienne, la FUB appelle une nouvelle fois les autorités à agir pour sécuriser l’espace public. Elle préconise de mettre en œuvre les recommandations du rapport Barbe – du nom d’Emmanuel Barbe, ancien délégué interministériel à la sécurité routière –, publié en mai dernier (notre article). «On sait que les administrations travaillent à traduire plusieurs de ces mesures en actions concrètes mais, pour l’instant, nous sommes toujours dans l’attente», regrette Jean-Baptiste Gernet.

L’association réitère plusieurs propositions «pour mieux sanctionner les auteurs de violences motorisées». Par exemple, «la suspension du permis de conduire, l’immobilisation et la mise en fourrière des véhicules», ainsi que «la confiscation des véhicules au moment du prononcé d’une condamnation».

Un rassemblement en hommage à Paul Varry est prévu ce mercredi, à l’initiative de l’association Paris en Selle, dont l’étudiant était membre. Le rendez-vous est donné à 18h30 devant la mairie de Paris Centre (rue Eugène Spuller), non loin d’une piste cyclable nommée «Paul Varry», qui vient d’être inaugurée. Au programme, une déambulation à vélo jusqu’à la place de la Madeleine, près de l’endroit où le cycliste a été tué.

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