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Mort du cycliste Paul Varry : un rapport d’expertise met à mal la thèse de l’accident

L’automobiliste qui a mortellement percuté Paul Varry à Paris en octobre 2024 plaide l'accident. Sa version est écornée par un rapport d'expertise révélé mardi.
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Les faits remontent au 15 octobre 2024. Ce jour-là, boulevard Malesherbes, dans le 17ème arrondissement de Paris, un automobiliste accélère et écrase un cycliste, Paul Varry, âgé de 27 ans. Ce dernier décède sur le coup, après s’être placé devant le véhicule pour l’empêcher d’emprunter une piste cyclable. Le drame secoue la capitale – et bien au-delà.

Paul Varry était âgé de 27 ans lorsqu’il a été mortellement percuté par un automobiliste, le 15 octobre dernier. © Jonathan Philippe/Wikimedia

Mardi, près de sept mois après les faits, un rapport d’expertise révélé par Le Figaro – et daté du 12 mai – fait en partie la lumière sur le drame, et remet en cause la thèse de l’accident. «Le véhicule n’est pas techniquement en mesure d’accélérer et d’actionner le volant de direction de manière autonome», indique le rapport.

Ce document, produit dans le cadre d’une enquête judiciaire toujours en cours, détaille : «Il faut dans un premier temps que le conducteur pose le pied sur la pédale de frein, actionne le levier de commande pour le positionner sur “D” (la position Drive dans les boîtes de vitesses automatiques, qui permet d’avancer), relâche la pédale de frein et ensuite accélère à l’aide de la pédale d’accélérateur.»

Aucune défaillance du véhicule

Il est aussi précisé que le SUV était en «bon fonctionnement» et que «la présence du cycliste, positionné au niveau du feu avant gauche, était détectable, et ce de plusieurs manières».

Ce nouveau rapport met à mal la défense du conducteur du SUV, qui a été mis en examen pour meurtre et invoquait jusqu’ici une perte de contrôle du véhicule, ou une erreur de manœuvre.

Pour Céline Scornavacca, coprésidente de la Fédération des usagères et usagers de la bicyclette (FUB), «il n’y a rien de surprenant. Nous, on a toujours dit qu’il s’agissait d’un meurtre, et non d’un accident !» Elle plaide, par ailleurs, pour la mise en place de véritables mesures pour apaiser l’espace publique, «car les violences contre les cyclistes sont un problème systémique».

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