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Et si les syndicats français arrivaient enfin à allier lutte sociale et combat pour un avenir durable ?


Fin du mois contre fin du monde : le difficile virage écologique des syndicats français

Syndicat de conscience. Alors que les travailleur·ses sont de plus en plus exposé·es aux bouleversements du climat, les syndicats français intègrent les enjeux écologiques à leurs revendications. Mais concilier défense de l’emploi et de l’environnement est un défi complexe.

Et si la transition écologique redessinait le rôle des syndicats ? Face aux mutations à venir dans le monde du travail, les principales organisations françaises ont placé les questions environnementales au centre de leurs préoccupations.

Une évolution qui, jusqu’à récemment, n’était pas évidente. «En 2019, nous avons créé un groupe de travail sur le climat et l’environnement au sein de la confédération, raconte Béatrice Clicq, secrétaire confédérale chargée de l’égalité et du développement durable chez Force ouvrière (FO), l'un des premiers syndicats à avoir travaillé sur cette question. L’idée était de nous approprier ces thématiques, car de nombreux militants avaient du mal à les percevoir comme des enjeux syndicaux».

Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT (à gauche) et Marylise Léon, son homologue de la CFDT (à droite). ©  Mathieu Delmestre/Flickr

Depuis, les confédérations syndicales ont rattrapé leur retard. Début 2023, la CFDT a par exemple publié son «manifeste pour une transition écologique juste» ; quelques mois plus tôt, la CFE-CGC proposait une série de mesures concrètes pour accompagner les travailleur·ses dans cette transformation.

La loi Climat et résilience de 2021, qui vise à réduire les émissions de CO2 et à promouvoir une «transition écologique», a joué un rôle d’accélérateur. Dans le champ syndical, elle a donné de nouveaux pouvoirs aux élu·es du CSE (Conseil économique et social) des entreprises de plus de 50 salarié·es, pour leur offrir les moyens d'agir.

👉 Cliquez ici pour lire la suite de ce décryptage de Raphaëlle Vivent.

· Ce mercredi, les député·es vont décider de la censure ou non du gouvernement Bayrou, après le déclenchement du 49.3 pour faire adopter sans vote les budgets 2025 de la sécurité sociale et de l’État. Si la censure est rejetée, les budgets seront adoptés. Et la «transition écologique» de trinquer : l’enveloppe de MaPrimeRénov’ - 4 milliards d’euros initialement -, devrait se situer autour d’1,9 milliard ; les investissements pour l’électrification des véhicules passeraient d’1,5 milliard à 500 millions d’euros environ ; et le «fonds vert» des collectivités, de 2,5 milliards à 1,15 milliard d’euros. - Le Monde

· Ce mardi, la préfecture de l’Aube a régularisé la situation du sanglier Rillette, finalement autorisé à rester chez sa propriétaire, près de Chaource (Aube). Sa maîtresse l’avait recueilli à l’état sauvage en 2023, et toutes ses tentatives pour légaliser son adoption avaient échoué. Alors que le préfet lui avait interdit de garder l’animal dans un premier temps, la justice administrative avait accordé un sursis à la laie menacée d’euthanasie. Elle est aujourd’hui hors de danger. - Vert (AFP)

Rillette pourra vivre aux côtés de sa propriétaire Élodie Cappé. © François Nascimbeni/AFP

· Les lacs et cours d’eau d’Europe sont dans un état sanitaire «critique», alerte la Commission européenne dans un rapport publié mardi. Selon le document, «seulement 39,5%» de ces eaux sont en bon état écologique à travers le continent. Une situation due «à une large contamination par le mercure et d’autres polluants toxiques», précise l’institution bruxelloise. Les nappes souterraines sont également polluées : en France, 31% d’entre elles contiennent «des pesticides et des nitrates», en raison notamment de l’agriculture intensive. - Ouest-France (AFP)

Gaz ô duc. Ce mercredi, TotalÉnergies a annoncé des bénéfices de 15,2 milliards d’euros en 2024, en baisse de 26% sur un an. La 7ème major la plus émettrice de CO2 dans le monde a ajouté qu’elle allait réduire de 500 millions de dollars la part allouée aux «énergies bas carbone» (la faisant passer de 5 à 4,5 milliards de dollars). Hugo Viel est chargé de campagne pour Oil change international, une organisation qui plaide pour la sortie des énergies fossiles. Selon lui, TotalÉnergies ne peut pas faire partie de la solution pour mener à bien la transition énergétique. Il souligne que «depuis 1971, l’entreprise connaît la teneur de son impact. Elle émet autant de gaz à effet de serre chaque année que la France entière, soit 404 millions de tonnes de CO2 en 2023. Pourtant, elle sème le doute sur les conséquences de ses activités et propose de fausses solutions comme le développement de l’hydrogène et celui de la capture de carbone.»

👉 Cliquez ici pour l’intégralité de cet entretien mené par Mathilde Picard.

Paris, ce mardi. Une poignée de policiers surveillait le rassemblement de la Confédération paysanne, où plusieurs militant⸱es ont témoigné de «violences policières» lors d’une manifestation en décembre dernier. © Esteban Grépinet

Que personne ne bouse. Une cinquantaine de manifestantes se sont rassemblées ce mardi devant le tribunal de Paris. Elles et ils soutenaient deux militantes de la Confédération paysanne, poursuivies pour des faits de violences contre des policiers, en marge d’une action contre la spéculation sur les produits agricoles à Paris, le 5 décembre dernier. Si le procès a finalement été renvoyé en octobre 2025, le syndicat paysan en a profité pour prendre la parole contre les «violences policières» dont il dit faire l’objet. Sa porte-parole, Laurence Marandola, a dénoncé «un “deux poids, deux mesures” insupportable» dans le traitement des syndicats agricoles : «le jour de notre manifestation, des militants de la FNSEA [le syndicat agricole majoritaire, NDLR] ont dégradé des permanences de parlementaires et ont été accompagnés par la police, avec zéro empêchement, zéro répression».

👉 Cliquez ici pour lire l’intégralité de ce reportage d’Esteban Grépinet.

Dans une série documentaire, Arte revient aux sources de la colère agricole

Méprisés, moqués, spoliés, asservis… à travers les siècles, nos paysan·nes ont eu la vie dure. Alors qu’elles et ils constituaient jusqu’à récemment l’essentiel de la population, leur histoire est largement méconnue. De la chute de Rome à aujourd’hui, Arte propose une fascinante série documentaire en quatre épisodes à voir absolument pour comprendre à la racine le mal-être paysan d’aujourd’hui.

© Arte

+ Rémy Calland, Margot Desmons, Loup Espargilière, Esteban Grépinet, Antoine Poncet et Raphaëlle Vivent ont contribué à ce numéro.