La quotidienne

Paul positions

🎙️ Les 16 et 17 mai, le Climat Libé Tour, dont Vert est partenaire, pose ses valises à Bordeaux (Gironde) pour deux jours de débats et de DJ sets enflammés. La présidente de Vert Juliette Quef participera à la table ronde d’ouverture «Guerre de l’info : comment sauver l’écologie ?», aux côtés de Thomas Legrand, journaliste à Libération, François Gemenne, coauteur du Giec et Frah, du groupe Shaka Ponk. Toutes les infos et le programme sont juste là


Le boss des baleines livre ses vérités sur l’activisme dans un grand entretien sans filtre. 


Paul Watson : «Il faut être prêt à aller en prison, car c'est là que naissent les vrais changements»

Se narrer comme des baleines. Qu’y a-t-il de si fascinant chez les cétacés ? À quels sacrifices doit-on se préparer pour les protéger ? Le fondateur de Sea Shepherd, Paul Watson, et la présidente de la branche française de l’ONG, Lamya Essemlali, livrent leur vision du militantisme.

Paul Watson, fondateur de l’ONG de défense des océans Sea Shepherd, et Lamya Essemlali, présidente de l’antenne française de l’organisation, ont participé au salon ChangeNow, à Paris, le 24 avril dernier.

Dans une table ronde animée par le rédacteur en chef de Vert, Loup Espargilière, les deux activistes sont revenus sur plus de 20 ans de lutte pour protéger la vie marine des attaques humaines. Et, en particulier, sur la récente détention de Paul Watson au Groenland pendant 149 jours en 2024. Retour sur ces échanges.

Lamya Essemlali, Paul Watson et Loup Espargilière, rédacteur en chef de Vert. © Vincent Macher/ChangeNow

Pourquoi avez-vous choisi de défendre la cause des baleines ? Qu’est-ce qui vous fascine chez ces mammifères ?

Paul Watson : Toutes les espèces sont importantes. Mais j’ai vécu une expérience singulière, en juin 1975, où une baleine mourante aurait pu me tuer. Elle venait d'être harponnée par un navire soviétique et j’étais dans une petite embarcation juste à côté. Lorsque la baleine est sortie de l'eau, avant de s’écraser près de mon navire, j’ai vu dans ses yeux qu'elle comprenait que nous essayions de la sauver. Elle aurait pu me tuer en retombant, mais elle ne l'a pas fait. Elle a choisi de ne pas le faire.

Juste après, je me suis dit : pourquoi tuons-nous ces baleines ? Les Soviétiques ne les mangeaient même pas, ils les tuaient pour leur huile, utile à la construction et à l'entretien de missiles balistiques intercontinentaux… Nous tuons des êtres extrêmement intelligents, socialement complexes, conscients d'eux-mêmes et sensibles, dans le but de fabriquer une arme destinée à l'extermination massive des humains. C’est complètement fou. Ce jour-là, j’ai décidé que je ferai tout pour protéger les baleines.

👉 Cliquez ici pour lire ce grand entretien croisé en intégralité, où l’on parle militantisme, détention et extrême droite, avec même une note d’espoir pour finir.

· Le Conseil d’État a entériné la création de 21 mégabassines (ces grandes réserves controversées d’irrigation agricole) en Charente-Maritime la semaine dernière. La plus haute juridiction administrative française a rejeté la demande de trois associations qui réclamaient l’annulation de ces projets. Ces bassines pourraient stocker cinq millions de mètres cubes d’eau - c’est-à-dire autant que la consommation annuelle d’environ 92 000 citoyen·nes. - Reporterre

· Au Collège de France, la chaire consacrée à la transition écologique et au climat… est financée par TotalEnergies. L'unité de recherche «Avenir commun durable», lancée en 2021 par la prestigieuse institution, qualifie les effets du changement climatique de «désagréments»«TotalEnergies chercherait à utiliser la plus singulière et ancienne de nos institutions savantes comme support publicitaire qu’il ne s’y prendrait pas autrement», écrit le journaliste du Monde Stéphane Foucart dans sa chronique. - Le Monde

· Cent millions d’euros seront investis pour attirer des scientifiques étranger·es, dont des Américain·es, a annoncé Emmanuel Macron lundi lors de la conférence Choose Europe for science. Cet argent, issu du programme d’investissement public France 2030, servira à cofinancer les recrutements de chercheur·ses dans des universités ou des laboratoires français. - Vert (AFP)

Les doigts dans la prise. Dans les salles d’escalade, ces lieux où l’on vient se dépasser, transpirer, et affronter sa peur du vertige, on respire un air plus pollué… que celui de certaines autoroutes. C’est ce que révèle une étude récente menée par l’Université de Vienne et l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), publiée le 24 avril dans la revue Environmental Science and Technology Air – et identifiée par le média Vertige. En cause : les chaussons d’escalade, dont les semelles en caoutchouc, en s'usant contre les prises, libèrent dans l’air des substances similaires à celles présentes dans les pneus de voiture. «La pollution de l'air y était plus élevée que prévu», a alerté dans un communiqué Thilo Hoffmann, co-auteur de l’étude. Avec l’équipe de la professeure Lea Ann Dailey, il a analysé l’air de plusieurs salles en Autriche, en Suisse, en Espagne et en France.

👉 Cliquez ici pour lire la suite de cet article de Zoé Moreau, et en savoir plus sur l’origine de la pollution de l’air dans les salles d’escalade.

Le manque d’herbe lié à la sécheresse altère le goût des fromages

L’amer est dans le pré. En temps de sécheresse, les éleveur·ses laitier·es de moyenne montagne remplacent de plus en plus l’herbe par du maïs pour nourrir leurs vaches. Mais cela détériore la qualité nutritionnelle des fromages, a constaté une étude récemment menée dans le Massif central. Ces travaux, réalisés par des scientifiques de l’Institut national de recherche agronomique (Inrae) et VetAgroSup et publiés dans la revue Journal of dairy science, ont comparé l’impact de différents régimes alimentaires (à base de plus ou moins d’herbe ou de maïs) sur le fromage produit. Les résultats sont sans appel : les fromages provenant de bêtes nourries principalement à l’herbe sont plus fondants, plus riches et plus concentrés en acides gras, qui sont bénéfiques pour la santé humaine. À l’inverse, ceux qui sont issus d’une alimentation riche en maïs sont globalement moins qualitatifs - sur le plan nutritionnel comme sensoriel. Ces résultats soulèvent la délicate adaptation des éleveur·ses au changement climatique qui tend à réduire la quantité d’herbe disponible en période de sécheresse. - 20 minutes

Dans la vie d’un agent de l’Office français de la biodiversité

OFB à bas. Dans cet épisode de l’émission Les Pieds sur Terre, sur France culture, Stéphane, un ancien agent de l’Office français de la biodiversité (OFB), explore les dessous d’un métier peu connu et souvent incompris. Alors que cet établissement public, aussi appelé «police de l’environnement», est la cible de nombreux·ses agriculteur·ices, Stéphane raconte sa passion de la nature, les difficultés du terrain et les tensions grandissantes qui l’ont poussé à quitter cet emploi.

© Radio France

+ Rémy Calland, Margot Desmons, Zoé Moreau, Théo Mouraby, Antoine Poncet et Justine Prados ont contribué à ce numéro.