La quotidienne

Aérien n’a changé

Chers toutes et chers tous,

Vous êtes en train de pulvériser le plafond de Vert dans les derniers jours de cette folle campagne, avec près de 140 nouveaux membres du club en seulement 24 heures ! C'est fabuleux !

Pour fêter ça, se rencontrer et commencer à construire ce fameux grand média du climat, les membres du club seront toutes et tous invité·es à un grand apéro à la rentrée. À 2 000, imaginez un peu la fiesta ! Nous en profiterons pour vous présenter de nouveaux visages et nous aurons quelques surprises pour vous. On vous en dit plus dans les toutes prochaines semaines 💚


Crise climatique ou pas, l'aviation continue de déconner.


Airbus envisage un doublement du nombre d’avions d’ici vingt ans

Déconnage imminent. Alors que s’ouvre le Salon international de l’aéronautique la semaine prochaine au Bourget (Seine-Saint-Denis), Airbus prévoit un doublement du nombre d’avions d’ici 20 ans. Un scénario que semble approuver la Commission européenne, proposant de considérer l’aviation comme une activité «durable».

«Les gens veulent voler et veulent voler de manière durable.» Dans ses dernières prévisions publiées avant l’ouverture du salon aéronautique qui se tiendra du 19 au 25 juin, Airbus mise sur une croissance du trafic aérien mondial de 3,6% par an dans les 20 prochaines années. La flotte d’avions doublerait, passant de 22 880 appareils en 2020 à 46 560 en 2042. Le constructeur table sur un déplacement du «centre de gravité» de l'aviation vers l’Asie, avec une explosion de la demande en Chine (multipliée par 3) et en Inde (par 5 pour les vols intérieurs). Le remplacement des vieux avions par des appareils neufs, plus économes en carburant, devrait ensuite représenter 40% des nouvelles commandes.

Le secteur aéronautique se montre confiant pour l’avenir du trafic à l’approche du salon aéronautique international du Bourget, et évasif quant aux mesures pour atteindre la neutralité carbone. © Kevin Wang / Unsplash

L’avion représente 4 à 6% des émissions de gaz à effet de serre mondiale (notre article) et tire leur total à la hausse (Vert). Pourtant, le secteur aérien s’est engagé à atteindre la neutralité carbone en 2050 - à cette date, les émissions de l’aviation devront être entièrement compensées. Mais les professionnels restent très évasifs sur la façon d’y parvenir.

Alors que seul un quart de la flotte en service actuellement est considéré comme «durable» - c’est-à-dire consommant jusqu'à 25% de carburant de moins que les appareils précédents - Airbus annonce timidement privilégier «une multitude de solutions», allant de «l'utilisation de carburants durables» à «des technologies de rupture», en passant par «des mesures basées sur le marché». La réduction du trafic, mise en avant par l’Agence de la transition écologique (Ademe) comme «le levier le plus efficace à court terme», est totalement ignorée.

C’est également la direction privilégiée par la Commission européenne. Ce mardi, à la surprise générale, Bruxelles a annoncé sa volonté d’inclure les avions «zéro émission» et les appareils récents dans sa «taxonomie verte», après y avoir fait entrer le nucléaire et le gaz fossile (Vert). Même s'ils consomment du kérosène, ces avions considérés comme durables pourraient alors bénéficier d’investissements «verts», si la proposition venait à être validée par le Parlement et le Conseil européen.

· En Bretagne, l’île de Bréhat (Côtes-d’Armor) va limiter le nombre de touristes cet été. Entre le 14 juillet et le 25 août inclus, un maximum de 4 700 visiteur·ses seront accueilli·es du lundi au vendredi afin de préserver le site. Le maire espère encourager les touristes à visiter l’île le week-end et hors des vacances d’été, quand elle est moins fréquentée. - Ouest-France

· Le pic mondial de consommation de pétrole devrait être atteint en 2028, a calculé l’Agence Internationale de l’énergie (AIE) dans son rapport annuel. La demande mondiale devrait continuer d’augmenter jusqu’à la fin de la décennie, puis décroître grâce à l’augmentation de la production d’énergies bas-carbone, accélérée par la guerre en Ukraine et la pandémie de Covid-19. - France info

· Mercredi, en conseil des ministres, Emmanuel Macron a exigé la dissolution effective du collectif les Soulèvements de la Terre. Annoncée après la manifestation contre les «mégabassines» à Sainte-Soline (Vert), puis mise en suspens,  la reprise de la dissolution fait suite aux actions menées par le collectif à Nantes le week-end dernier (Vert). Le décret devrait être présenté mercredi prochain en conseil des ministres. - Les Échos

© BRGM

Chaleur de s’inquiéter. La grande sécheresse de l’été dernier est sur le point de revenir cette année, a averti mercredi le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). Début juin, deux tiers des nappes phréatiques présentaient un niveau inférieur aux normales de saison, dont 19% un niveau «très bas». «Les pluies de mai ont principalement permis d’humidifier les sols et d’alimenter la végétation. Elles ont rarement réussi à s’infiltrer en profondeur et sont restées peu efficaces pour les nappes», explique l’institution dans son bilan mensuel. La situation est proche de l’année dernière, mais avec des cas plus contrastés. «Aucune amélioration n’est attendue avant l’automne. La situation devrait se dégrader plus ou moins lentement selon les volumes prélevés dans les eaux souterraines», prévoit le service de surveillance des ressources du sous-sol.

L’Affaire du siècle réclame une astreinte d’un milliard d’euros à l’État pour «l’obliger à agir»

Des billets verts. Mercredi, les organisations de l’Affaire du siècle ont officiellement demandé une astreinte financière d’un milliard d’euros à l’État pour qu’il répare son inaction climatique.

«L’inaction climatique a un coût ! C’est pourquoi nous demandons un milliard d’euros, pour forcer l’État à agir», ont revendiqué les trois organisations de l’Affaire du siècle (Notre affaire à tous, Oxfam et Greenpeace) après avoir déposé leur requête d’astreinte au tribunal administratif de Paris mercredi.

Après avoir récolté plus de 2,3 millions de signatures de soutien, l’Affaire du siècle a fait condamner l’État pour inaction climatique en 2021. Le tribunal administratif de Paris avait alors enjoint le gouvernement à réparer ce préjudice d’ici à la fin 2022 en prenant toutes les mesures nécessaires pour compenser les excès d’émissions de gaz à effet de serre commis entre 2015 et 2018 (notre article). À cette échéance, les associations à l’origine de la procédure ont dressé un bilan peu réjouissant, estimant que l’État n’était pas en mesure de prouver l’efficacité de son action climatique. Elles avaient alors prévenu qu’elles saisiraient à nouveau la justice pour réclamer une astreinte financière (Vert).

Les représentant·es de Notre affaire à tous, Greenpeace et Oxfam devant le tribunal administratif de Paris, mercredi 14 juin, au moment de déposer leur requête d’astreinte financière. © AFP

Le montant réclamé a été fixé sur la base de la méthode dite «Quinet», qui détermine la valeur d’une tonne CO2e évitée, et ainsi celle de l'action pour le climat. Sur cette base, il a été calculé que chaque semestre d’inaction par rapport aux surplus d’émissions représente 122,5 millions d’euros, soit un peu plus d’1,1 milliard depuis fin 2018.

«On espère vraiment que cette procédure juridique fasse bouger le gouvernement et mette en avant le fait que le coût de l’inaction est plus important que celui de l’action», plaide Elise Naccarato, d'Oxfam. Les organisations requérantes attendent désormais de savoir si le tribunal administratif fixera une audience dans les mois à venir afin d’accepter, ou non, l’astreinte financière.

Les gardiens de l’écologie, vol.1

Séance de rattrapage. Toute l'équipe de Vert est très (très) fière de vous présenter Les gardiens de l'écologie, son tout premier blockbuster hollywoodien. Nous y avons mis du cœur et des dizaines de millions de dollars (ou presque) pour confectionner cette merveille. Bon visionnage.

© Vert

+ Alban Leduc, Johanne Mâlin, Loup Espargilière et Juliette Quef ont contribué à ce numéro.