Atterrissage imminent. Une vingtaine d’actions sont prévues cette semaine à l’appel du réseau Rester sur terre et de l’Union française contre les nuisances des aéronefs (UFCNA) pour exiger une réduction du trafic aérien.
Nice, Lille, Beauvais, Toulouse, Montpellier, Nantes… Plus d’une vingtaine de villes sont mobilisées ce mercredi et vendredi dans le cadre d’une vaste campagne. Alors que le trafic aérien a retrouvé son niveau de 2019, avant la pandémie de covid-19, et que les acteurs du secteur prédisent un doublement du trafic d’ici à 2040 (notre article), ces actions coordonnées visent à «montrer que la croissance du trafic aérien est insoutenable et dangereuse pour la santé et le climat», détaille Charlène Fleury, coordinatrice du réseau Rester sur terre.
En partenariat avec l’Union française contre les nuisances des aéronefs (UFCNA) et des collectifs locaux de riverain·es d’aéroports, le mouvement réclame au ministère des Transports un plafonnement du nombre de vols. «Ça fait 45 ans qu’il ne se passe pas grand chose. Aujourd’hui, il nous faut des résultats, on veut des assurances d’avoir moins de trafic aérien le jour, et plus du tout la nuit», martèle Chantal Beer Demander, de l’UFCNA. Les collectifs s’appuient sur l’exemple de l’aéroport d’Amsterdam-Schipol, où le nombre de vols devrait être plafonné à 440 000 vols par an à la suite d’une décision du gouvernement néerlandais (notre article).
La mobilisation prendra la forme de petits sketchs humoristiques organisés devant les préfectures ou les aérodromes. Un personnage représentant la France, malade à cause des pollutions sonores et atmosphériques, consultera un·e climatologue et un·e médecin qui lui expliqueront que le seul remède est le plafonnement du trafic.
Ces militant·es seront ensuite reçu·es vendredi par le cabinet du ministre des Transports, à Paris, afin de lui remettre leur diagnostic et ordonnance. L’objectif : obtenir de Patrice Vergriete qu’il se porte garant de ces mesures. En mai 2023, de nombreuses associations s’étaient déjà mobilisées contre les nuisances de l’aviation (notre article). Le ministre des Transports de l’époque, Clément Beaune, s’était engagé à explorer les scénarios de plafonnement du trafic et avait engagé des études d’impact pour les aéroports franciliens.
Seule l’analyse concernant l’aéroport d’Orly a été finalisée et ses conclusions transmises au gouvernement. «La décision relative à la mise en œuvre de nouvelles restrictions incombe maintenant aux ministres de l’environnement et des transports», précise à Vert le ministère de la Transition écologique.
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