Plein feux. Le Réseau action climat (RAC), qui fédère une petite quarantaine d’associations – dont Alternatiba, France nature environnement ou Greenpeace –, a décrypté les ambitions écologiques des aspirant·es à l’Élysée. L’écologiste Yannick Jadot et l’insoumis Jean-Luc Mélenchon font largement la course en tête.
Pour ce décryptage, qui vient de paraître, le RAC s’est concentré sur les candidat·es évalué·es à au moins 2 % d’intentions de vote au 1er tour (selon une moyenne de sondages au 8 mars effectuée par le Pollotron de Contexte). Il a comparé le contenu de leur programme, tel que détaillé sur leur site internet, aux mesures structurantes que la fédération d’ONG estime devoir être mises en place pour ne pas émettre, à partir de 2050, plus de gaz à effet de serre que l’on peut en absorber (objectif de neutralité carbone). Parmi celles-ci : l’accès généralisé à une mobilité moins polluante, la relocalisation et la décarbonation de l’industrie, l’accélération de la rénovation « performante » des logements ou la transition vers 100 % d’énergies renouvelables (le détail ici).
Pour chacun des sept axes retenus – transport, industrie, agriculture, logement, énergie, international, finance – les résultats sont présentés par le biais de feux vert, orange ou rouge. Il est possible d’entrer dans le détail des propositions de chaque candidat·e, commentées avec l’avis du RAC.
Sur les huit candidats passés sur le gril, Yannick Jadot (EELV) et Jean-Luc Mélenchon (LFI) remportent le plus d’avis favorables. Tous leurs voyants sont au vert, sauf pour l’international : le Réseau regrette leur manque de précision sur la fin du financement aux énergies fossiles et la finance climat.

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Avec six feux orange et un rouge, le RAC estime que le programme d’Anne Hidalgo (PS) manque de précision et de clarté. Suit Fabien Roussel (PC), dont le programme est qualifié d’« incomplet » et de « hasardeux », notamment au sujet de ses ambitions nucléaires, énergie à laquelle s’oppose le RAC.

Le reste des candidat·es écope d’un carton rouge : les programmes d’Emmanuel Macron (LREM), Valérie Pécresse (LR), Marine Le Pen (RN) et Eric Zemmour (Reconquête) manquent de vision écologique et vont parfois même à l’encontre de ce qu’il faudrait faire pour atteindre la neutralité carbone.

Sur les mobilités par exemple, le RAC juge le programme du président-candidat « très parcellaire et uniquement tourné vers le véhicule électrique et l’avion bas-carbone », passant « à côté de l’enjeu de la réduction des émissions du secteur des transports ». Concernant son approche de l’agriculture et de l’alimentation, « Emmanuel Macron réduit ses ambitions à quatre propositions, sans le moindre rapport avec les enjeux de transition agroécologique, de réduction des émissions de gaz à effet de serre et d’accès à une alimentation saine et durable pour toutes et tous », insistent les ONG. Ces dernières envisagent de mettre à jour leur analyse au moins une fois avant le premier tour de l’élection.
En attendant, retrouvez tous nos articles consacrés à la présidentielle, avec le décryptage des mesures proposées par les candidats et notre contre-programme sur le site de Vert.
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