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Les Européens plébiscitent la rénovation énergétique

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Rénovez-les tous ! En cette journée nationale de lutte con­tre la pré­car­ité énergé­tique, un sondage révèle qu’une très large majorité d’Européen·nes sont favor­ables à une vaste opéra­tion de réno­va­tion des bâti­ments, un enjeu néces­saire pour le cli­mat et la jus­tice sociale.

76% des Européen·nes (et 82% des Français·es) souhait­ent que les pou­voirs publics sou­ti­en­nent mas­sive­ment la réno­va­tion des bâti­ments afin de répon­dre à la crise énergé­tique et lut­ter con­tre l’inflation galopante. Un résul­tat issu d’un sondage pub­lié jeu­di par l’ONG Reclaim Finance et l’institut YouGov, et qui a été mené auprès de pan­els représen­tat­ifs en France, Alle­magne, Espagne et Ital­ie. Cette enquête d’opinion souligne aus­si que la moitié des Européen·nes a peur d’avoir des dif­fi­cultés à pay­er ses fac­tures d’électricité ou à chauf­fer son loge­ment cet hiv­er, une crainte partagée par 48% de Français·es.

Les prin­ci­paux obsta­cles à la réno­va­tion des bâti­ments, essen­tielle pour lim­iter les déperdi­tions d’énergie, sont les coûts (men­tion­nés par 76% des répondant·es) et les taux d’emprunt (36%) trop élevés. Une grande majorité des per­son­nes inter­rogées sou­tient qu’il faudrait dévelop­per des prêts à taux zéro, soutenus par la Banque cen­trale européenne (BCE), des investisse­ments et des aides publiques, et sim­pli­fi­er le sys­tème d’aide à la réno­va­tion. « Le mes­sage est clair : la réno­va­tion des loge­ments est une réponse à la crise et aux peurs des Européens, le prin­ci­pal obsta­cle à son déploiement est financier et doit être levé grâce au sou­tien mas­sif des pou­voirs publics », réag­it Hélène Denise, chargée de plaidoy­er à la Fon­da­tion Abbé Pierre.

Jeu­di matin, des militant·es de Dernière réno­va­tion, Alter­nat­i­ba Paris, des Amis de la Terre et de l’Alliance citoyenne Aubervil­liers ont blo­qué l’accès au min­istère de l’Économie et des finances, en présence de per­son­nes en sit­u­a­tion de pré­car­ité énergé­tique. Elles et ils ont brûlé des fac­tures d’énergie afin d’alerter le gou­verne­ment de l’urgence de la réno­va­tion des bâti­ments. © Basile Mes­ré-Bar­jon

En France, il faudrait que 370 000 réno­va­tions glob­ales de loge­ments soient réal­isées chaque année jusqu’en 2030, puis 700 000 par an jusqu’à 2050, pour rénover le parc immo­bili­er selon les normes bâti­ment basse con­som­ma­tion (BBC), d’après la Stratégie nationale bas-car­bone (la SNBC, soit la feuille de route cli­ma­tique de la France). Or, mal­gré les allé­ga­tions d’Emmanuel Macron sur les per­for­mances du gou­verne­ment en matière de réno­va­tion (notre décryptage), seuls quelques dizaines de mil­liers de loge­ments sont effi­cace­ment rénovés chaque année.

Ce jeu­di, le sujet est d’ailleurs à l’agenda de l’Assemblée nationale, où les député·es doivent débat­tre d’une propo­si­tion de loi de la députée insoumise Aurélie Trou­vé visant à « accélér­er la réno­va­tion ther­mique des loge­ments, en garan­tis­sant un reste à charge zéro pour les ménages les plus mod­estes réal­isant des travaux et en inter­dis­ant réelle­ment les loge­ments les plus éner­gi­vores ».