A comme Accord de Paris
Qualifié d’« historique » par ses promoteurs, cet accord a été obtenu à l’issue de la 21ème conférence de l’ONU (COP21) sur le climat qui s’est tenue à Paris en 2015. Signé par 191 Etats (ainsi que l’Union européenne), il grave dans le marbre l’objectif de contenir le réchauffement « bien en-dessous » de 2°C d’ici la fin du siècle par rapport à l’ère préindustrielle (milieu du 19è siècle). Et si possible, à moins de 1,5°C. Les Etats s’y sont promis de se fixer des objectifs chiffrés de baisse de leurs émissions (voir plus bas), révisés tous les cinq ans. S’il est considéré comme juridiquement contraignant, l’accord ne prévoit pas de mécanisme de sanctions.
B comme Budget Carbone
Pour espérer contenir l’élévation des températures, l’humanité ne peut plus émettre qu’une certaine quantité de gaz à effet de serre : c’est ce que l’on appelle les « budgets carbone ». Comme l’a rappelé le Giec dans la partie scientifique de son dernier rapport parue en août (Vert), pour s’assurer (à 83%) de rester sous la barre de 1,5°C de réchauffement d’ici 2100, les États ne peuvent plus relâcher que 300 gigatonnes (Gt – milliards de tonnes) de CO2, soit environ huit années au rythme actuel. Et 900Gt pour ne pas dépasser 2°C. Retrouvez ici l’épuisement de ces budgets, actualisés en temps réel.
C comme COP
En 1992, le sommet de la Terre de Rio de Janeiro a accouché de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), un texte fondateur auquel ont adhéré 197 parties. C’est elle qui organise les conférences des parties (Conferences of the parties – COP) sur les changements climatiques, qui se sont tenues presque tous les ans depuis 1995. Repoussée d’un an à cause de la pandémie de Covid-19, la 26ème du nom, ou COP26, s’ouvre la semaine prochaine à Glasgow (Royaume-Uni).
C comme Contributions déterminées au niveau national
A Paris, les États ont promis de se fixer des objectifs chiffrés de baisse de leurs émissions. Leurs engagements sont appelés « Contributions déterminées au niveau national » (ou NDCs, leur acronyme en anglais). Celles-ci devaient être revues à la hausse tous les cinq ans, avec une première mise à jour en 2020. Or, à la fin juillet 2021, seuls 58% des signataires avaient déposé leur nouvelle NDC. Pis, même s’ils étaient atteints, les engagements climatiques des États mettraient le monde sur la voie d’un réchauffement de +2,7°C d’ici 2100, a alerté l’ONU le mois dernier. Les NDCs devraient augmenter les émissions de 16% d’ici 2030 alors qu’elles devraient baisser de 40% pour rester sous 1,5°C.
D comme Droits humains
Début octobre, le Conseil des droits de l’homme des Nations unies a adopté une résolution qui reconnaît le « droit à un environnement propre, sain et durable », un « élément important de la jouissance des droits de l’homme ». Quelques jours plus tard, l’ONU a donné raison à la plainte déposée par 16 enfants contre cinq États (dont la France). Les requérant·e·s faisaient valoir que leurs droits à la vie, à la santé et à la culture étaient menacés par l’inaction de ces grands émetteurs de CO2 (notre article à ce sujet). La question des droits humains est centrale dans la réponse des États au bouleversement du climat.
E comme Équité
Parmi les principaux points de tensions dans les négociations sur le climat : la répartition de l’effort entre nations. Certains pays en développement invoquent leur droit à émettre davantage de CO2 que les grandes puissances, dont les émissions historiques sont responsables en large partie du réchauffement actuel. Et certains géants comme la Chine, la Russie, l’Arabie Saoudite ou l’Australie continuent de développer massivement les énergies fossiles en tête desquelles : le charbon. Par ailleurs, les États les plus pauvres sont souvent parmi les plus meurtris par les phénomènes extrêmes (tempêtes tropicales, sécheresses, inondations, etc.) alors qu’ils sont les plus faibles contributeurs à la crise climatique.
F comme Fonds vert
A Copenhague, les pays riches avaient promis « 100 milliards de dollars par an » à partir de 2020 pour aider les pays en développement à s’adapter et à réduire leurs émissions. Alors que cette somme semble déjà très insuffisante à de nombreux observateurs, seuls 80 milliards de dollars d’aides, publiques ou privées, ont été versés en 2020. Ce fonds vert constituera l’un des sujets majeurs de la COP26.
G comme Giec
S’il n’a pas de lien direct avec les COP, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) est mandaté par la quasi-totalité des États. En août dernier, il a rendu la partie scientifique de son sixième rapport à temps pour servir de base théorique aux négociations. Comme Vert l’a raconté, ce document ébauche cinq scénarios pour le futur, élaborés à partir des politiques potentielles des États.
J comme Justice climatique
Il s’agit d’un enjeu politique, juridique mais aussi moral, qui lie les entités (Etats, entreprises, etc.) les plus responsables du bouleversement du climat à celles et ceux qui en subissent les plus lourdes conséquences. C’est la justice climatique que réclament en premier lieu les nombreuses organisations qui composent le mouvement mondial pour le climat. Terme nébuleux, il est défini à travers de nombreux textes. Par exemple, le « droit à un environnement sain » pour tous et toutes est consacré au niveau international depuis 1972 dans la déclaration de Stockholm.
Signé en 2016, l’accord de Paris ne prévoit pas de mécanisme de sanctions contre les pays qui n’honorent pas leurs promesses climatiques et condamnent indirectement les pays vulnérables à pâtir du réchauffement. Mais un nombre croissant de citoyen·ne·s se basent désormais sur les objectifs de leur pays (les NDCs) pour l’attaquer en justice en cas de non-respect de ses engagements. Après des victoires comparables en Allemagne, en Belgique et aux Pays-Bas, les ONG de l’Affaire du siècle sont parvenues à faire condamner l’État français pour ses carences dans la lutte contre la crise climatique. Celui-ci a désormais jusqu’à la fin 2022 pour rattraper le retard sur ses propres objectifs (Vert).
M comme Marchés du carbone
L’accord de Paris prévoit des mécanismes d’échanges de « crédits » dans différents marchés du carbone. Ainsi, des entreprises ou des États qui émettent trop de CO2 peuvent compenser leur mauvais bilan en finançant des projets « positifs » ailleurs dans le monde : parc éolien, reforestation, etc. Ces mécanismes ont donné lieu à de nombreux abus, et certains pays — notamment en développement — refusent leur durcissement. Dans tous les cas, ces systèmes de compensation sont incompatibles avec la rapidité de la baisse des émissions nécessaires et doivent être discutés pendant la COP26.
Z comme Zéro émission nette (ou neutralité carbone)
Pour contenir le réchauffement et contrecarrer les effets du carbone accumulé dans l’atmosphère, de nombreux États se sont engagés à atteindre la neutralité carbone d’ici le milieu du siècle. A ce moment-là, les dernières tonnes de CO2 émises devront être intégralement compensées par des puits de carbone, comme les arbres ou les tourbières. Dans de nombreux cas, ces promesses lointaines, notamment faites par les plus gros pollueurs comme la Chine ou la Russie « sont utilisées comme des excuses pour retarder une véritable action », a dénoncé la militante Greta Thunberg.