Avec le changement climatique, les fortes chaleurs sont amenées à devenir plus régulières, plus intenses et plus précoces. Lors de ces épisodes, vous entendez régulièrement parler de phénomènes météorologiques tels que la goutte froide, le blocage en oméga ou encore le dôme de chaleur, qui font grimper le thermomètre de jour en jour.

La goutte froide, une sorte de pompe à chaleur
Terme souvent utilisé par les météorologues, la goutte froide est une poche d’air froid située à plus de 5 000 mètres d’altitude. Quand elle est positionnée au-dessus d’un territoire, elle entraîne un temps frais et instable (orages, pluie). Cette instabilité est liée aux interactions entre l’air froid en altitude et l’air généralement plus chaud près du sol, qui génèrent des perturbations.
Quand les gouttes froides se situent au-dessus de l’Atlantique – elles sont souvent positionnées au large du Portugal –, elles peuvent entraîner une remontée d’air chaud depuis la péninsule ibérique ou le nord de l’Afrique. Cela s’explique facilement : autour de la goutte froide, les masses d’air tournent dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. «Quand celle-ci est située à l’ouest de la France, cela fait remonter l’air chaud venant du sud», explique à Vert Corentin Perrot, prévisionniste chez Météo-France. Résultat : le thermomètre grimpe à des températures plus élevées que la normale – c’est ce qui est arrivé la semaine dernière.

Le blocage en oméga, synonyme de temps sec et ensoleillé
Similaire à la goutte froide, le blocage en oméga tire son nom de la lettre grecque en forme de fer à cheval. Il s’agit d’une situation météorologique dans laquelle un axe de hautes pressions domine au centre, entouré par deux gouttes froides qui ressemblent aux deux pieds de la lettre oméga. Cela génère une sorte «d’appel d’air chaud» puisque l’anticyclone (un axe de hautes pressions) est coincé entre les deux gouttes froides, laissant remonter la chaleur depuis le sud. On parle d’un blocage, puisque la situation persiste pendant plusieurs jours.
«Quand le blocage en oméga est positionné en plein sur la France, c’est synonyme de temps calme, car il empêche aux perturbations de venir, et les températures tendent à augmenter petit à petit», détaille Corentin Perrot. C’est exactement ce qui se passe cette semaine du 16 juin, avec un mercure en hausse progressive depuis lundi, et qui devrait aboutir à la première vague de chaleur de l’année en France.

La plume de chaleur, une langue d’air chaud venue du sud
La plume de chaleur est une remontée étroite d’air chaud depuis le sud. Caractérisée par sa forme allongée et parfois aussi surnommée «langue de chaleur», elle fait grimper les températures dans la région sur laquelle elle s’étend. Elle est souvent liée à la présence d’une goutte froide qui contraint les masses d’air dans une sorte d’entonnoir de chaleur. À la différence du dôme de chaleur, qui est statique, la plume est un phénomène dynamique et à l’évolution incertaine.
Dérivée du terme anglo-saxon heat plume, la plume de chaleur n’est pas une terminologie officiellement reconnue par Météo-France. «Sur une carte, cela peut faire penser à une petite plume qui vient balayer le pays. Météo-France n’utilise pas vraiment ce terme car il n’est pas très scientifique, mais il est visuel», reconnaît le prévisionniste Corentin Perrot. En juin 2022, la France avait connu un épisode de plume de chaleur très intense.
Avec le réchauffement climatique, les épisodes de chaleur sont amenés à devenir plus fréquents, intenses et précoces. Depuis 1947, 49 vagues de chaleur ont été recensées en France, dont les deux tiers ont eu lieu au cours des 25 dernières années.
Le dôme de chaleur, un «couvercle» qui fait bouillir le thermomètre
Les épisodes de canicule peuvent s’expliquer par la présence d’un «dôme de chaleur» au-dessus de la France. Cette situation météorologique est due à un blocage anticyclonique : de hautes pressions situées au-dessus de l’Europe de l’Ouest qui «emprisonnent de l’air chaud à tous les étages de l’atmosphère», explique Météo-France.

Cette zone de pression forme un obstacle qui facilite la stagnation de masses d’air chaud et empêche le passage de perturbations orageuses. Résultat : cet anticyclone devient un «couvercle» sous lequel la chaleur s’accumule de jour en jour, détaille l’organisme météorologique. On peut aussi parler d’une cloche ou d’une bulle. Cette situation peut arriver en toute saison, mais on en parle plus souvent en été : on remarque davantage le phénomène avec la hausse du mercure.