Parigot l’eau. Ce vendredi, la régie municipale chargée de l’eau à Paris a déposé plainte contre X pour la contamination de son réseau d’eau à ces polluants éternels, afin d’établir l’origine de cette contamination et pour faire appliquer le principe «pollueur-payeur».
«Le combat ne fait que commencer contre les responsables de ce scandale sanitaire. Les industriels devront répondre de leurs actes devant les tribunaux», a déclaré ce vendredi la maire (Parti socialiste) de Paris Anne Hidalgo, dans un communiqué de la régie Eau de Paris. Celle-ci a déposé plainte contre X au tribunal judiciaire de Paris, à la demande de l’édile socialiste, pour identifier l’origine de la contamination de l’eau aux PFAS, ces molécules toxiques ultra-persistantes dans l’environnement et le corps humain.

«L’État doit tout mettre en œuvre afin que les fabricants de ces substances prennent en charge la dépollution au nom du principe pollueur-payeur. Ce n’est pas aux usagers de payer la facture», estime Anne Hidalgo.
La plainte de la régie municipale vise à identifier les responsabilités des producteurs de ces substances chimiques d’origine industrielle ou agricole, pour leur faire payer le surcoût entraîné par la décontamination de l’eau potable.
Ce surcoût, évalué à «plusieurs dizaines de millions d’euros, ne doit pas être supporté par les usagers, ni les collectivités, ni les opérateurs d’eau potable», a insisté Dan Lert, le président d’Eau de Paris.
«Un moyen de mettre les autorités nationales face à leurs responsabilités»
«L’eau potable distribuée à Paris est 100% conforme aux normes sanitaires. Elle le restera en 2026 grâce aux traitements que nous avons mis en place et aux actions de protection de la ressource menées depuis de nombreuses années», a souligné Dan Lert, également adjoint (Les Écologistes) à la maire en charge de la transition écologique, de l’eau et de l’énergie.
La régie publique a cependant détecté la présence d’un PFAS non réglementé dans son réseau d’adduction, le TFA, le plus petit composé de cette grande famille de molécules «qui n’est pas intégré au contrôle sanitaire», précise-t-il.
Le dépôt de plainte «est aussi un moyen de mettre les autorités nationales face à leurs responsabilités, que ce soit dans la prévention des pollutions futures, pour que la situation actuelle ne perdure pas, ou dans la réparation des dommages causés et des coûts qui sont engendrés», a-t-il poursuivi, jugeant que l’État n’était «pas à la hauteur».
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