Champignon sur rue. Dimanche, les habitant·es de la capitale étaient appelé·es aux urnes pour décider de l’accélération, ou non, de la végétalisation et de la piétonnisation à Paris. Elles et ils ont voté pour à 65,96%, avec un taux de participation de 4%.
Plus de fraîcheur, moins de pollution et de bruit. Alors que les avantages d’accroître la végétalisation des villes ne sont plus à démontrer, la mairie de Paris a organisé une consultation citoyenne, dimanche, pour demander aux Parisien·nes de voter pour ou contre «végétaliser et rendre piétonnes 500 nouvelles rues dans Paris, réparties dans tous les quartiers».
La réponse a été très majoritairement «oui», avec 65,96% des scrutins. C’est la troisième fois que les habitant·es de la capitale étaient appelé·es au vote mais, cette fois-ci, le taux de participation a été particulièrement faible : 3,9% des électeur·ices se sont déplacé·es, contre 5,7% pour un précédent vote sur une tarification spéciale pour le stationnement des SUV (notre article) – ces voitures XXL.

Depuis 2020, déjà près de 200 rues ont été arborées et rendues totalement ou partiellement piétonnes à Paris, surtout aux abords des établissements scolaires. Accroître le nombre d’arbres et de bandes plantées coûtera entre 300 000 et 800 000 euros par rue et devrait prendre trois ans, selon la mairie.
Un «nouveau simulacre de démocratie participative», selon Rachida Dati
Les nouvelles voies seront choisies à partir d’avril et il devrait y avoir dans tous les quartiers. Si plusieurs arrondissements de l’ouest parisien (16ème, 8ème et 7ème) – ceux qui abritent la population la plus aisée de la capitale – se sont exprimés contre, la mairie souhaite quand même les associer à son projet.

L’édile du 7ème arrondissement, Rachida Dati, à la tête d’un groupe d’opposition à la maire (Parti socialiste) de Paris Anne Hidalgo, estime qu’il s’agit d’un «nouveau simulacre de démocratie participative». Nelly Garnier, élue Les Républicains de la mairie du 11e arrondissement, dénonce auprès de Libération un «coup de com’» autour d’une question très consensuelle.
Ces étendues de verdure entraîneront la diminution du nombre de places de stationnement pour les voitures, de l’ordre de 10%. Au micro de France info, Christophe Najdovski, adjoint à la maire de Paris en charge de la végétalisation de l’espace public et des espaces verts, se montre enthousiaste : «C’est une volonté assumée de dire : plus de nature, moins de voitures, plus de place pour les piétons ; et, très majoritairement, les Parisiens soutiennent cette orientation.»
À lire aussi
-
«Une menace croissante» : avec le réchauffement climatique, Paris et sa région souffriront de sécheresses sévères dès 2050
Le moral dans les chauds secs. Les épisodes de sécheresse sont une menace grandissante en Île-de-France et pourront coûter jusqu’à 2,5 milliards d’euros à l’horizon 2100. C’est ce que révèle un rapport de l’organisation des pays riches, paru ce lundi. -
Embouteillages, pollution : à Paris, Strasbourg ou Nantes, les voies réservées au covoiturage sont-elles efficaces ?
Caisse qu’on attend ? Depuis lundi, une voie est dédiée au covoiturage sur le périphérique parisien, afin de lutter contre la pollution et les embouteillages. Une mesure déjà en vigueur dans plusieurs villes françaises qui peut être efficace… sous conditions. On vous explique.