Désordres de grandeur

COP30 : quels sont les médias qui ont le plus (et le moins) parlé d’écologie pendant le sommet mondial sur le climat au Brésil ?

COP un air de déjà-vu. Les médias audiovisuels publics ont accordé trois fois plus de temps d’antenne aux enjeux environnementaux que les médias privés pendant la 30ème conférence mondiale (COP 30) sur le climat organisée au Brésil du 10 au 23 novembre, révèle Quota Climat.
  • Par

«C’est ça, l’information d’intérêt public», s’est réjouie Quota Climat, association qui milite pour un meilleur traitement de l’écologie dans les médias. L’ONG a comptabilisé le temps d’antenne des médias audiovisuels dévolu aux enjeux environnementaux pendant le 30ème sommet mondial (COP30) sur le climat à Belém (Brésil), du 10 au 23 novembre. Résultat : les médias publics ont couvert trois fois plus ces sujets que ceux du secteur privé.

Pour la troisième année consécutive, RFI est la radio (23% du temps d’antenne) et Arte (9%) la chaîne télé qui ont le plus couvert la COP. La chaîne TF1 et la radio RTL ont augmenté de 40% leur couverture médiatique du sujet par rapport à la COP 29 de l’an dernier. De 3,6% à 5% pour TF1, et de 4,5% à 6,3% pour RTL. Les antennes qui appartiennent au milliardaire d’extrême droite Vincent Bolloré, CNews et Europe 1, ainsi que les chaînes d’info en continu privées BFMTV et LCI, sont celles qui ont le moins abordé ces sujets.

La couverture de la COP 30 a représenté 6% du temps d’antenne dans les programmes d’information de l’ensemble des médias analysés pendant la période. Un chiffre semblable à celui enregistré lors de la COP 29, organisée l’an passé à Bakou, en Azerbaïdjan. Ces deux dernières COP n’ont pas accouché d’accords majeurs, ce qui n’a pas permis un pic de couverture dans les médias selon Quota Climat.

«Neutralité» du service public

Les enjeux liés à la biodiversité ont été plus traités que los de la dernière COP (+18%), contrairement à ceux liés au climat (-15%). Cela s’explique notamment par l’accent mis sur la déforestation, la COP30 s’étant déroulée aux portes de l’Amazonie.

«On constate un écart très net entre la couverture publique et privée des enjeux environnementaux, qui se retrouve aussi dans le nombre de cas de désinformation détectés, analyse Eva Morel, secrétaire générale de Quota Climat. Cela alerte d’autant plus sur l’inversion accusatoire dont fait l’objet l’audiovisuel public en ce moment.» Ce dernier, régulièrement attaqué par les médias de la galaxie Bolloré, fait l’objet d’une commission parlementaire sur sa «neutralité», depuis mardi. Une commission d’enquête créée à l’initiative de… l’Union des droites pour la République (UDR), le petit parti d’Éric Ciotti, allié du Rassemblement national.

Ne les laissons pas détruire le réel !

En 2025, on a eu droit à un président américain qui a fait entrer son pays dans un monde parallèle, des élus qui méprisent la vérité, des médias qui nient la science, et des IA qui sont devenues des machines à désinformer.

C’est un danger vital pour nos démocraties, pour le climat, et pour nous, et on ne peut pas laisser faire ça.

Avec notre projet Chaleurs actuelles, on veut permettre à tout le monde d’avoir les bons outils pour ne pas se laisser piéger, détecter les fake news, et savoir comment agir.

En 2026, alors que de grandes élections approchent, on a besoin d’aller beaucoup plus vite et plus loin avec vous.

Ensemble, on va apprendre à repérer les techniques des climatosceptiques, détecter les fausses vidéos qui pullulent sur nos réseaux et rencontrer celles et ceux qui se mobilisent.

👉 Si vous le pouvez, faites un don à Vert, et recevez nos chouettes contreparties (posters, sticker...). Ensemble sauvons le réel !