Au bouleau. Alors que le tribunal administratif de Toulouse doit statuer sur la légalité de l’autorisation environnementale de l’autoroute A69 entre Toulouse et Castres ce mardi matin, six grimpeuses et grimpeurs opposé·es au chantier se sont installé·es dans deux platanes devant le bâtiment. Vert a échangé avec l’un d’entre eux.
Devant le tribunal administratif de Toulouse (Haute-Garonne), Vert a rencontré Thomas Brail, fondateur du Groupe national de surveillance des arbres (GNSA). Il fait partie des «écureuils», ces activistes grimpeur·ses mobilisé·es de longue date contre le chantier de l’autoroute A69, entre la ville rose et Castres (Tarn). Un projet décrié pour son impact sur l’environnement.
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Pourquoi avoir décidé de grimper dans les arbres devant le tribunal administratif de Toulouse ?
Nous sommes venus pour dénoncer le manque de courage du tribunal administratif et rappeler que les juges doivent suivre l’avis de la rapporteure publique. Je le rappelle, elle a demandé l’annulation de l’autorisation environnementale du projet, car elle a jugé que la raison impérative d’intérêt public n’était pas valable (notre article). Nous dénonçons notamment les collusions entre le gouvernement, les politiques locaux, le groupe Pierre Fabre [dont les laboratoires sont basés à Castres, NDLR] et la justice.
Qu’attendez-vous de l’audience de ce mardi ?
Nous avons installé une banderole sur laquelle on peut lire «Courage», en grandes lettres, car ils manquent vraiment de courage dans ce tribunal. Et il y en a une autre qui rappelle la charte de l’environnement, pour demander au tribunal d’enfin juger le droit, et uniquement le droit. Nous voulons rappeler que les magistrats doivent juger en toute impartialité.
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Cela faisait plusieurs mois que le mode d’action qui consiste à grimper aux arbres pour dénoncer un projet n’avait pas été utilisé sur le tracé de l’A69. Pourquoi en revenir là aujourd’hui ?
Déjà, c’est une mobilisation qui fait beaucoup de bruit médiatiquement. Puis, c’est une façon de rappeler que des grands arbres comme ceux-là ont été abattus en toute illégalité le long du tracé de l’A69, alors que nous avons besoin d’eux, de manière générale.
Jusqu’à quand comptez-vous rester ici ?
Nous ne savons pas encore. En tout cas, il sera difficile pour les forces de l’ordre de nous déloger depuis ces platanes.
Les dates clefs
→ 25 novembre 2024 : le tribunal administratif de Toulouse étudie une première fois le fond du recours déposé par quatorze parties requérantes contre l’A69.
→ 9 décembre 2024 : le tribunal décide de rouvrir l’instruction et de tenir une nouvelle audience sur le fond du dossier «dans les prochains mois».
→ 16 décembre 2024 : les requérant·es saisissent la justice en référé-suspension pour interrompre le chantier, en attendant l’examen du dossier sur le fond.
→ 20 janvier 2025 : le tribunal administratif rejette le recours en référé-suspension des associations et syndicats.
→ 18 février 2025 : une nouvelle audience sur le fond du dossier est attendue.
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