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Délogé de son arbre, Thomas Brail poursuit le combat contre l’A69 après 25 jours de grève de la faim

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En lutte con­tre le pro­jet d’autoroute A69 entre Toulouse et Cas­tres, le mil­i­tant Thomas Brail a été évac­ué de l’arbre où il vivait depuis dix jours, en par­al­lèle de sa grève de la faim. Il entend pour­suiv­re sa mobil­i­sa­tion à tout prix.

Il était per­ché dans un arbre devant le min­istère de la tran­si­tion écologique, en plein cœur de Paris, depuis main­tenant dix jours : le mil­i­tant et arboriste grimpeur Thomas Brail a été délogé de son pla­tane dimanche au petit matin par les forces de l’or­dre. «On déplore la manière dont ça a été fait, car Clé­ment Beaune [min­istre des trans­ports, NDLR] s’était engagé à ce qu’on puisse rester dans l’arbre», regrette auprès de Vert le fon­da­teur du Groupe nation­al de sur­veil­lance des arbres (GNSA).

En grève de la faim depuis le 1er sep­tem­bre pour pro­test­er con­tre le pro­jet d’autoroute A69 entre Toulouse et Cas­tres (notre arti­cle), l’activiste a été emmené à l’hôpi­tal d’où il est ressor­ti en fin de journée. «J’en suis au 25ème jour, donc ça devient de plus en plus dur, mais on tient», assure Thomas Brail ce lun­di matin.

Le mil­i­tant avait annon­cé qu’il entam­erait une grève de la soif ce lun­di, pré­cip­i­tant son évac­u­a­tion : «La sit­u­a­tion de grève de la faim pro­longée, ain­si que l’annonce d’une grève de la soif immi­nente fai­saient peser un dan­ger majeur pour la san­té et la vie même de M. Brail», a avancé le min­istère des trans­ports dimanche pour expli­quer son inter­ven­tion.

Thomas Brail, le 20 sep­tem­bre 2023 à Paris devant le min­istère de l’écologie. @ Edouard Mon­frais-Alber­ti­ni / Hans Lucas via AFP.

Pas ques­tion pour Thomas Brail d’arrêter le com­bat pour autant. Si le mil­i­tant a mis sur pause son pro­jet de grève de la soif, il reste déter­miné à lut­ter con­tre le pro­jet d’autoroute et promet de faire une grande annonce jeu­di prochain à 14h.

«La main est tou­jours ten­due» vers Clé­ment Beaune et Car­ole Del­ga, la prési­dente de la région Occ­i­tanie, et «le dia­logue reste ouvert même si c’est dif­fi­cile», insiste le fon­da­teur du GNSA, qui réclame la sus­pen­sion des travaux tant que les recours judi­ci­aires con­tre le pro­jet n’auront pas été étudiés. Dans une let­tre ouverte pub­liée dimanche, 200 sci­en­tifiques du col­lec­tif toulou­sain Até­copol, dont plusieurs auteur·rices du Giec, ont réclamé «l’arrêt immé­di­at» des travaux.

«Le mou­ve­ment est en train de grossir, car tout le monde en a ras-le-bol. On ne sait plus quoi faire pour alert­er», racon­te-t-il. Ce lun­di matin, le col­lec­tif La voie est libre, qui rassem­ble les opposant·es à l’A69, recense 13 autres per­son­nes en grève de la faim, dont la créa­trice de con­tenus Camille Chau­dron (alias Girl go green, sur Insta­gram). Le col­lec­tif est atten­du à l’Assemblée nationale dans l’après-midi pour présen­ter aux député·es un pro­jet alter­natif à l’autoroute A69.