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À cause du changement climatique, les glaciers des Pyrénées deviennent microscopiques.
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«Ce sont des symboles, des lanceurs d’alerte» : le dernier souffle des glaciers des Pyrénées
Glace hier. La disparition des géants blancs est l’une des faces des bouleversements climatiques en montagne. Alors que 2025 a été désignée «année internationale de préservation des glaciers» par les Nations unies, des observateur·ices tirent la sonnette d’alarme.
Une langue immaculée, prise en étau entre deux dents de roche : le glacier du Petit Vignemale est le prochain, dans les Pyrénées, qui inscrira son nom sur la longue liste de ceux qui ont disparu du massif. Dans quelques années, les coulées de glace ne seront plus que l’ombre d’elles-mêmes. C’est déjà presque le cas, comme l’a constaté Pierre René, glaciologue français spécialiste du massif pyrénéen. «Le Petit Vignemale, en 2023, il est plat comme une crêpe», atteste-t-il, photos à l’appui, pour montrer l’évolution depuis le 19ème siècle. «En vérité, il est déjà passé sous la barre des deux hectares.»
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Deux hectares, c’est la surface minimale retenue par les scientifiques pour distinguer un glacier d’une simple plaque de neige refroidie. Pourquoi alors continuer à le citer dans la liste des glaciers des Pyrénées ? Pierre René n’a pas de réponse. Peut-être le mince espoir d’un hiver neigeux, suivi d’un été froid, qui offrirait au Petit Vignemale de repasser, pour une année, la barre des deux hectares. Un an de sursis, avant de rejoindre la liste des glaciers disparus.
«Peu de gens voient le changement de manière si frontale. Cela fait un choc visuel, la montagne est chaque année plus grise», résume Pierre Bogino. Guide de haute-montagne, il parcourt les sentiers des Alpes «une à deux fois par an», et surtout ceux des Pyrénées, où il vit à l’année. Il ne cache pas son désarroi : «Je ressens une forme de tristesse, de colère et d’impuissance mêlées», confesse-t-il, le regard perdu dans les montagnes, depuis la station de Peyragudes, à cheval entre les Hautes-Pyrénées et la Haute-Garonne.
👉 Cliquez ici pour lire la suite du reportage de Chloé Rébillard.
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· Jeudi, la Commission de régulation de l’énergie a officialisé la baisse de 15 % des factures d’électricité de 24 millions de ménages, après deux années de fortes hausses sur fond de crise énergétique. Celles et ceux qui ont choisi le tarif bleu d’EDF ou des offres indexées sur ce tarif bénéficieront de cette diminution à partir du 1er février. - Le Monde
· Jeudi encore, des activistes opposé·es à la construction d’une ligne à très haute tension entre le sud de la France et l’Espagne ont été expulsés d’un bois de Soorts-Hossegor (Landes) qu’ils occupaient pour bloquer le chantier. Les riverain·es demandent au Réseau de transport d’électricité de revoir le tracé de la connexion. - Vert
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· Jeudi toujours, le pétrolier britannique BP a annoncé 7 000 suppressions de postes, en interne et chez ses sous-traitants pour «améliorer sa compétitivité». Les licenciements représenteront 5% de ses effectifs dans le monde. À la suite de cette annonce, son cours à la bourse de Londres a augmenté de 0,9%. Pour les mêmes raisons, l’entreprise extractrice d’énergies fossiles avait déjà annoncé, en décembre, qu’elle diminuerait «de manière significative» son investissement dans les énergies renouvelables. - 20 Minutes
· Vendredi, l’association qui surveille la qualité de l’air en Île-de-France Airparif a annoncé que l'interdiction des véhicules Crit'air 3 va entraîner la baisse de deux polluants majeurs dans le Grand Paris. L’association s’attend à une diminution de -14% du taux de dioxyde d’azote et de -13% pour les particules fines. Cette semaine, plusieurs départements ont été placés en alerte à cause de taux élevés de particules fines dans l’air : du Finistère aux Bouches-du-Rhône, en passant par le Pas-de-Calais et le Puy-de-Dôme. - France info
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«Lorsque le premier ministre prend directement à partie l’OFB, sans avoir pris la peine de s'intéresser à nos missions, à ses enjeux, c'est inconcevable, c'est une faute.»
- Sylvie Gustave-dit-Duflo, présidente du conseil d'administration de l'Office français de la biodiversité
OFB à bas. «Très en colère», la patronne de l’OFB, Sylvie Gustave-dit-Duflo, répond aux attaques venues de la droite contre son établissement. Jeudi, l’eurodéputé Les Républicains (LR) François-Xavier Bellamy affirmait qu’«il est grand temps de dissoudre l’OFB», tandis que le chef de fil LR, Laurent Wauquiez, proposait de le supprimer. Déjà, lors de son discours de politique général, François Bayrou avait remis en question les normes environnementales et le port d’arme des agents de l’institution lors des inspections (notre article). «Lorsque le premier ministre prend à partie l’OFB, sans avoir pris la peine de s'intéresser à nos missions, à ses enjeux, c'est inconcevable, c'est une faute», déplore Sylvie Gustave-dit-Duflo.
👉 Cliquez ici pour lire l’intégralité de cet article.
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290 millions
À méditer, René ! La région méditerranéenne s’avance vers un futur alarmant : écosystèmes bouleversés, manque d’eau pour 290 millions de personnes et conflits pour des ressources de plus en plus rares d’ici à 2050. C’est le résultat du rapport La Méditerranée à l'horizon 2050 (Med2050), publié jeudi par le Plan bleu – l’organisme mandaté par les Nations Unies pour étudier cette région. Fruit du travail colossal d’une centaine de chercheur·ses pendant quatre ans, il décrit une région qui se réchauffe deux fois plus vite que la moyenne mondiale. Six scénarios s’y dessinent : trois vers une dégradation inédite des conditions de vie, trois vers un sursaut plus durable. Parmi les défis à relever : l’urbanisation massive, la fragmentation sociale et la tropicalisation des écosystèmes - c’est-à-dire le réchauffement des eaux, la fin des coraux et l’arrivée de nouvelles espèces. La Méditerranée peut encore devenir un laboratoire de solutions audacieuses, juge le rapport, mais l’heure est à l’action. Une première rencontre internationale est prévue en février à Tanger, au Maroc, pour éviter qu’elle ne devienne le symbole d’un échec global face à la crise climatique et environnementale.
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Complément d’enquête : PFAS, la grande intox de l'industrie
Double Pfas. Après les révélations sur l’usine Téfal à Rumilly (Haute-Savoie) et l’enfouissement de 30 000 mètres cubes de déchets chargés en PFAS - des «polluants éternels» - jusqu’en 1989, le magazine de France 2 Complément d’enquête s’est rendu sur place. Le constat est édifiant : quand les enjeux d’écologie et de santé publique rencontrent ceux de l’emploi, la population se range du côté de la fin du mois, plutôt que de la fin du monde.
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+ Rémy Calland, Antoine Poncet, Juliette Quef et Chloé Rébillard ont contribué à ce numéro.
Photo de couverture : Blue Sky Studios/Youtube