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Les icônes d'Instagram qui prennent l'avion pour un café crème commencent à nous courir sur le système.

« Objectif 289 », une marche festive pour inciter les jeunes à voter
À l’initiative des organisations Alternatiba Paris et Le Mouvement, une « teuf » nomade a parcouru les quais de la capitale mercredi 8 juin au soir pour inviter les plus jeunes, qui s’abstiennent plus que leurs aîné·es, à voter aux prochaines élections législatives.
Vacarme sur les berges de la Seine en plein milieu de semaine : environ 300 personnes défilent en brandissant des pancartes pour inciter au vote, entre deux DJs juchés sur des vélo-cargos. Tracts en mains et paillettes aux joues, certain·es abordent les curieux·ses en marge de la manifestation. Objectif : informer les jeunes sur le vote et les enjeux des législatives à venir, et inciter une population historiquement abstentionniste à s’exprimer dans les urnes.
En 2017, 69% des moins de 35 ans n’avaient pas fait le déplacement jusqu’au bureau de vote pour choisir leurs représentant·es à l’Assemblée. Ce chiffre désole Marie Cohuet, porte-parole d’Alternatiba Paris, qui teste un « nouveau prototype » de mobilisation pour mieux informer sur le vote. « On a voulu organiser un évènement festif et utiliser la musique comme “appât” pour aller chercher ceux qui ne s’intéressent pas forcément à la politique le reste du temps », explique-t-elle.

Une animation s’organise autour d’un hémicycle en pierre sur le parcours du cortège : c’est l’occasion pour les organisations citoyennes de rappeler qu’un contrepouvoir peut exister, même sans majorité d’opposition à l’Assemblée (notre article sur ce que peuvent les député·es pour l’écologie), et que chaque élu·e compte. « Dès 15 députés, on peut créer un groupe parlementaire et déjà avoir du temps de parole. 58 députés ensemble peuvent demander le vote d’une motion de censure, 158 ont le pouvoir de demander la tenue d’un référendum, et 289, c’est la majorité absolue, qui nous permet de décider de notre avenir. »
En plus de remettre la politique au sein de la vie quotidienne, « il y a un enjeu énorme à élire des députés conscients des enjeux sociaux et environnementaux », complète Marie Cohuet. « Les lois peuvent vraiment changer les choses, fixer de grandes orientations politiques : si celles et ceux qui les votent sont déjà sensibles à l’urgence sociale et écologique dans laquelle nous sommes, il sera plus facile d’instaurer un dialogue constructif ».
Un reportage à retrouver en intégralité sur vert.eco

· Mardi, la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) a confié à sa grande chambre, où l’on traite les affaires les plus importantes, la requête déposée contre « l’inaction climatique » de la France par l’ancien maire écologiste de Grande-Synthe (Nord), Damien Carême. Cette affaire a déjà été portée devant le Conseil d’État. Celui-ci avait enjoint au gouvernement de préciser, avant le 31 mars dernier, les nouvelles mesures qu’il comptait prendre pour atteindre les objectifs climatiques de la France ; l’exécutif avait renvoyé une réponse bâclée et en retard (notre article). L’audience à la CEDH devrait se tenir d’ici à la fin de l’année 2022. - France info (AFP)
· Mercredi, après de nombreux débats, les eurodéputé·es ont voté l’interdiction de la vente de véhicules thermiques neufs dès 2035 dans le cadre du « paquet climat » visant à atteindre la neutralité carbone en 2050 (Vert). Plus tôt dans la journée, les élu·es du parlement européen avaient rejeté un texte sur la réforme du marché européen du carbone, dont les ambitions avaient été appauvries par la droite. Ce dernier repartira en commission parlementaire pour être amendé et aboutir à un compromis. - Libération
· Décarboner le secteur aérien nécessitera des mesures « rapides, agressives et soutenues » de la part des pouvoirs publics, alerte un rapport (en anglais) publié ce jeudi par le groupe de réflexion International council on clean transportation (ICCT). Cette nouvelle étude explore les politiques à adopter pour respecter l’Accord de Paris de 2015 - contenir le réchauffement climatique bien en dessous de 2 °C, et si possible à 1,5 °C par rapport à la période pré-industrielle. Si un maximum de mesures étaient prises dès maintenant, le budget carbone de l’aviation serait compatible avec un réchauffement de +1,75 °C. Alors que le secteur prévoit de transporter deux fois plus de passagers (10 milliards) en 2050 par rapport à 2019, seule une réduction du trafic aérien pourrait permettre d’atteindre un réchauffement de +1,5 °C. - France info (AFP)


« Les influenceur·ses pourraient, par exemple, mettre en avant des comportements d’achat plus sobres, arrêter la promotion de marques - de la fast fashion par exemple - qui vont à l’encontre des droits humains, valoriser les destinations de voyage plus proches et les mobilités douces, travailler avec des marques engagées, mettre en avant des organisations et des associations qui luttent pour l’intérêt général, ou encore alerter sur les enjeux climatiques. »
Instadrame. À l’heure où la crise écologique appelle des transformations profondes de nos modes de production et de consommation, les influenceur·ses, au gré de leurs partenariats avec des entreprises polluantes ou peu éthiques, renforcent des imaginaires néfastes pour le vivant. C’est ce que soutient le collectif Paye ton influence, qui appelle les stars des réseaux sociaux à prendre la mesure de l'urgence. Une tribune publiée sur vert.eco

L’avion de Bernard, le compte Instagram qui traque le mode de vie polluant de la troisième fortune mondiale
Jet public. Lancé à la mi-mai, le compte Instagram L’avion de Bernard scrute les déplacements du jet privé du milliardaire français Bernard Arnault. Dans son viseur : le mode de vie extrêmement riche en carbone des plus nantis.
Paris-Tokyo le 1er mai, puis Tokyo-Osaka le 3, Osaka-Los Angeles le 4, Los-Angeles-West Palm Beach le 6, puis retour à Paris le 8 mai - soit un tour du monde, effectué en une semaine à bord du jet privé F-GVMA. Ajoutez-y quelques aller-retour en Italie et au Royaume-Uni, et vous réalisez que l’avion de l’homme d’affaire Bernard Arnault, patron de l’immense groupe LVMH, a consommé presque autant de CO2 en un mois que 17 Françaises en un an - d’après le cabinet d’ingénieurs Carbone 4, l’empreinte carbone des Français est de 9,9 tonnes par habitant et par an.

Inspirés par le compte Twitter ElonJet (plus de 473 000 abonné·es), qui suit les trajets du milliardaire Elon Musk, les deux cofondateur·ices de « L’avion de Bernard » se sont lancé·es le 18 mai avec la volonté de « faire la même chose en France, en sensibilisant davantage sur l'aspect climat des déplacements ».
« Bernard Arnault est l’homme le plus riche de France, et la troisième fortune mondiale. Nous n’avons rien contre la réussite dans les affaires, sauf quand cette réussite “économique” se fait aux dépens d’une réussite “écologique” », expliquent-ils à Vert.
Le compte, qui agrège déjà 40 000 abonné·es, s’appuie sur les données de vol émises publiquement par les avions via des sites comme OpenSky-Network.org ou ADSBExchange.com. Les émissions de CO2 sont ensuite estimées à partir de la consommation moyenne de carburant du jet privé pour le trajet le plus court possible sur chaque destination.
En révélant publiquement ces données, les deux activistes souhaitent contribuer à la création d’un élan social, « pour exiger des actions politiques concrètes ».

Le Grand oral écolo des candidat·es aux législatives
Au tableau. Mardi, le think tank Institut Veblen et l’association étudiante Pour un réveil écologique ont organisé un grand oral de l’écologie en vue des législatives diffusé sur le média Blast. Des candidat·es issu·es des principaux partis républicains ont été interrogés par les journalistes Paloma Moritz et Salomé Saqué : Vincent Baladi pour les Républicains (Paris), Marjolaine Meynier-Millefert pour Ensemble ! (Isère), Mathilde Panot pour la Nupes-LFI (Val-de-Marne), Dominique Potier, candidat socialiste dissident (Meurthe-et-Moselle), et Sandrine Rousseau pour la Nupes-EELV (Paris). Une heure et demie d’échanges autour d’une question centrale, mais trop peu abordée durant la campagne : comment mettre le quinquennat qui s’ouvre au service de la transition écologique et sociale ?

+ Loup Espargilière, Anne-Sophie Novel et Anna Sardin ont contribué à ce numéro.