Mardi et mercredi, les eurodéputé·es doivent se prononcer sur huit mesures du paquet climat proposé par la Commission pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050.
Alors que le Parlement européen est en session plénière jusqu’à jeudi, les eurodéputé·es s’apprêtent à voter plusieurs mesures phares pour le climat dans le cadre du programme « fit for 55 ». Cette feuille de route vise à réduire les émissions européennes de gaz à effet de serre de 55 % en 2030 par rapport à 1990, afin d’atteindre l’objectif de neutralité carbone – l’équilibre entre le CO2 émis et celui que l’on peut stocker grâce à des puits de carbone – fixé pour 2050. Huit mesures de ce « paquet climat » seront soumises au vote mercredi, et six autres en septembre. Il s’agit d’un vote « historique », qui « engage l’avenir de notre continent », juge Pascal Canfin, eurodéputé Renaissance et président de la commission Environnement du Parlement européen.
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La proposition la plus polémique concerne l’interdiction de la vente de véhicules thermiques (diesel ou essence) neufs d’ici à 2035, défendue par le groupe Renaissance. Une mesure à laquelle s’opposent la droite traditionnelle et l’extrême droite, partisanes d’un objectif de 90 % de voitures neuves zéro émission à cette date. Pour le Réseau action climat, cette interdiction est « une condition indispensable pour rendre accessibles aux ménages des véhicules à faible émission et accélérer la transition du secteur ». En l’absence d’un compromis clairement établi, le vote de cette mesure s’annonce serré.
Deuxième nouveauté : les élu·es devront se prononcer sur la création d’une taxe carbone aux frontières européennes, une première mondiale. Cette taxe permettrait d’appliquer le prix du carbone à des produits importés hors de l’Union européenne afin de lutter contre cette forme de concurrence déloyale. Une manière de « connect[er] encore davantage le climat et les règles commerciales », estime Pascal Canfin.
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Le paquet climat européen inclut également une réforme du marché du carbone, sur lequel s’échangent des quotas d’émission, aussi qualifiés de « permis à polluer ». Cette réforme doit élargir le marché à plusieurs secteurs industriels, notamment dans le bâtiment, mettre fin aux quotas gratuits dont bénéficiait la filière aérienne et y inclure, entre autres, le secteur maritime.
Enfin, le Parlement a pour mission de valider la proposition de la Commission européenne de mettre en place un Fonds social pour le climat pour soutenir « les ménages vulnérables et les petites entreprises » dans la transition. Ce fonds pourrait être doté de 72 milliards d’euros entre 2025 et 2032.