Chères toutes et chers tous,
Vous en voulez plus ? Ou moins ? Passez facilement de la quotidienne à l’hebdo (et vice versa) en gérant vos abonnements. Vous pouvez aussi vous abonner à notre nouvelle newsletter mensuelle Chaleurs actuelles, sur la désinformation et les climatosceptiques. Pour ce faire, un lien est également disponible au bas de chaque numéro.
Au milieu de la forêt de Sologne, un golf menace la biodiversité, les opposants ne veulent rien lâcher.
Villas de luxe, hôtel, spa… au cœur de la Sologne, la folie des grandeurs d’un golf ultra-sélect fait craindre un «tourisme climaticide»
Le golf déborde. Hôtel 5 étoiles, villas, spa, restaurant, centre équestre : le domaine des Bordes voit grand pour son complexe touristique en Sologne. Trop grand, selon les protecteur·ices de la nature qui étaient plus de 200 à manifester contre ce projet, samedi 8 février.
Elles et ils étaient plus de 200, amassé·es devant les grilles du golf des Bordes, déguisé·es en renard, canard ou cerf. Samedi 8 février, les défenseur·ses de la nature se sont donné rendez-vous devant ce domaine exclusif, niché au cœur des forêts de la Sologne, à Saint-Laurent-Nouan (Loir-et-Cher), pour dénoncer le projet d’extension du site, qui fait grincer des dents. Derrière un haut grillage, on aperçoit un green bien vert, des étangs et, en arrière-plan de cette carte postale bucolique, une forêt de feuillus.
À côté du parking, un petit écriteau indique «club privé». Car au domaine des Bordes, ne rentre pas qui veut. Ancienne propriété du baron Bich – le créateur de l’entreprise de stylos et de rasoirs Bic – désormais aux mains d’un fonds d’investissement anglo-saxon, le golf figure dans le top 10 des meilleurs parcours européens, selon le palmarès Planet Golf. Pour entrer, il faut être coopté et dépenser entre 500 et 100 000 euros pour venir taper la balle, selon les catégories. Un paradis de 580 hectares (ha) pour 300 privilégié·es venu·es du monde entier.
Après avoir créé une pétition qui a recueilli plus de 37 400 signatures et organisé une réunion publique le 10 janvier dernier, le collectif Stop au golf des Bordes a manifesté devant le green, puis a joué une pièce de théâtre, «le procès des écocidaires», créée par les associations locales. Les membres souhaitaient alerter les citoyen·nes sur ce qui se passe dans la forêt solognote.
Au milieu du deuxième massif forestier de France, un projet immobilier pharaonique devrait voir le jour à partir de 2026. Un hôtel 5 étoiles, 52 villas de luxe – 200 à 600 mètres carrés (m2)– sur des parcelles de 7 000 m2 à trois millions d’euros minimum, 70 résidences hôtelières («écolodges»), un spa et un restaurant doivent être construits. Des bâtiments qui s’ajouteraient au centre équestre, à la piste de karting électrique, au lac de baignade naturel et à un premier hôtel.
👉 Cliquez ici pour lire la suite de ce reportage d’Aude Richard.
· Lundi, près de 200 pays devaient rendre leur nouvelle feuille de route climatique aux Nations unies. Mais la quasi-totalité d’entre eux ont raté le rendez-vous, ce qui laisse craindre une forme d’attentisme dans la lutte contre le changement climatique, après le retour au pouvoir de Donald Trump aux États-Unis. Seuls dix États ont soumis leur stratégie actualisée de réduction des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2035. - Vert (AFP)
· Lundi encore, deux hautes responsables du syndicat intercommunal du bassin d’Arcachon ont été placées en garde à vue dans le cadre de l’enquête sur le rejet des eaux usées dans le secteur durant l’hiver 2023-2024. Le réseau d’assainissement avait débordé en raison de fortes précipitations. Et l’accident est soupçonné d’avoir contaminé les huîtres de la zone. Les autorités suspectent un mauvais entretien d’un système connu pour sa vétusté, voire des rejets volontaires d’eaux usées dans le milieu naturel. - Sud Ouest
· Ce mardi, les ONG Environmental justice foundation et Défense des milieux aquatiques ont engagé une action en justice auprès du Conseil d’État et du tribunal administratif de Rouen pour demander l’interdiction du chalutage de fond dans deux aires marines protégées. Cette technique de pêche non sélective tue les jeunes poissons et participe à vider les océans, menaçant la biodiversité marine et l’activité des pêcheurs artisanaux locaux. Elle a pourtant toujours cours dans ces zones classées pour la conservation de la biodiversité. - Vert
«Il n’y a pas d’écologie sans lutte contre le fascisme» : des activistes visent le siège de Tesla en France, propriété d’Elon Musk
Show Musk go on. Le siège de Tesla, propriété du milliardaire américain Elon Musk, a été ciblé par une dizaine d’activistes d’Action justice climat (ex-Alternatiba Paris) lors d’une action éclair ce mardi matin, à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis). Au programme : une banderole, de la peinture marron barbouillée sur la vitrine et un collage invitant à «combattre les fascistes». À l’origine de cette mobilisation, l’invitation d’Elon Musk au Sommet mondial de l’intelligence artificielle (IA) qui se tient depuis lundi et jusqu’à ce mardi à Paris. Les activistes se sont dits «particulièrement choqués» que celle-ci n’ait pas été annulée après ses saluts nazis lors de l’investiture de Donald Trump, le 20 janvier dernier. Trop occupé à Washington, Elon Musk ne se rendra finalement pas à Paris pour le sommet, a-t-il annoncé lundi.
👉 Cliquez ici pour lire l’intégralité de ce reportage de Justine Prados.
Canon c’est non. La station de ski de La Chapelle d’Abondance (Haute-Savoie) est accusée d’avoir pompé de l’eau illégalement pour alimenter ses canons à neige. C’est ce qu’a révélé un rapport de la Cour régionale des comptes en ce début d’année. Il indique qu’elle a prélevé la ressource au-delà des volumes prescrits et en dehors des périodes ouvertes. L’institution enjoint également la commune à stopper le financement de ces remontées mécaniques. Et pour cause : «[Ce service] se retrouve très fortement financé par le budget principal de la commune», alors même que sa situation financière est «fragile», et que le parc, lui, est vieillissant. Le tout dans une zone déjà affectée par le réchauffement climatique global, qui pousse la station à investir toujours plus dans la production de neige de culture pour maintenir la pratique du ski. - Le Dauphiné Libéré
De la fourrure à base de chanvre ou d’orties, Ta mère nature veut chasser le plastique et les poils d’animaux de nos manteaux
Top moumoute. Depuis une semaine, il est interdit d’élever des animaux pour leur fourrure en Norvège (notre article). Pour autant, pas question de se ruer sur des textiles synthétiques – spoiler, c’est du plastique ! Dans sa chronique pour Vert, Ophélie Damblé (alias Ta mère nature) partage les meilleures alternatives végétales pour vos manteaux d’hiver.
+ Rémy Calland, Ophélie Damblé, Margot Desmons, Mathilde Picard, Antoine Poncet et Aude Richard ont contribué à ce numéro.
