Chères toutes et tous,
🏆 Ce jeudi, le réseau social Linkedin vient de publier sa liste des "Top voices environnement", qui présente 10 personnalités à suivre pour s'informer sur l'écologie. Un top dans lequel figure Loup Espargilière (tout arrive), qui se trouve en l'excellente compagnie des journalistes Anne-Sophie Novel, Juliette Nouel et Salomé Saqué, ainsi que l'ingénieur Jean-Marc Jancovici. Pour lire tous les posts de la "top voice" qu'est Loup (nous déclinons toute responsabilité quant à ce titre honorifique), suivez-le sur Linkedin!
C'est le retour du Vert du faux ! Comme chaque semaine, votez pour la question (soufflée par l'un·e d'entre vous) à laquelle vous voulez que Vert réponde !
Nos majestueux amis les arbres nous rendent bien des services, mais ils ne pourront pas compenser tous nos vices.

Transition énergétique : le gouvernement accélère sur le nucléaire et patine sur les renouvelables
On court-circuite les débats. Mercredi, le projet de loi sur l’accélération des renouvelables est arrivé au Sénat au moment même où le texte sur le nucléaire a été présenté en conseil des ministres. Deux lois dont le calendrier et l’ambition ne font pas l'unanimité.
Pour rattraper son retard dans les renouvelables - elle est le cancre européen, la France a annoncé cet été un texte de loi pour accélérer leur développement, dont beaucoup d’expert·es, d’élu·es et d’associations ont dénoncé le manque d’ambition (notre article). Examiné depuis ce mercredi en séance publique au Palais du Luxembourg, le texte risque d’être vidé de sa substance par les sénateur·rices.
La semaine dernière, déjà, ces dernier·es avaient commencé à détricoter le texte en commission à travers plusieurs amendements. Ceux-ci prévoyaient notamment de permettre aux maires des communes environnantes de s’opposer à un projet d’énergies renouvelables, ou interdisait l’implantation d’éoliennes en mer à moins de 40 kilomètres des côtes. « Tout ce qui va à l’encontre de l’accélération, notamment le fait de rendre des droits de véto plus accessibles, sera un mauvais signal envoyé sur la crédibilité du texte », estime auprès de Vert Zélie Victor, responsable de la transition énergétique au Réseau action climat (RAC), qui rassemble une trentaine d’associations écologistes.

En parallèle, le projet de loi sur l’accélération du nucléaire, qui vise à simplifier l’installation de nouvelles infrastructures, a été présenté en conseil des ministres ce mercredi. Une précipitation surprenante, alors que plusieurs concertations publiques ont à peine commencé pour récolter l’avis des citoyen·nes sur la part du nucléaire dans la transition énergétique. La concertation nationale sur le mix énergétique doit s’achever le 31 décembre tandis que la consultation organisée par la Commission nationale du débat public (CNDP) sur la construction de nouveaux réacteurs nucléaires court jusqu’au 27 février prochain.
Le gouvernement s’est défendu de vouloir court-circuiter les débats : « Le projet de loi porte sur les procédures administratives, pas sur les décisions sur les réacteurs », a précisé la ministre Agnès Pannier-Runacher dans les Échos.
Les associations ne sont pas convaincues. Ce calendrier est « un très mauvais signal envoyé, car on discute du projet de loi comme s’il était déjà acté, et cette politique du fait accompli nous soucie beaucoup », juge Zélie Victor du RAC. « Il est nécessaire que le débat public ait lieu de manière démocratique et surtout que les citoyens sentent que leur apport va vraiment compter dans la prise de décision. »

· Suite à des écoutes téléphoniques, un ancien élu et un garde forestier ont été inculpés par les autorités espagnoles pour avoir empoisonné Cachou en 2020, seul descendant de Balou, un ours relâché dans les Pyrénées en 2006 pour éviter la disparition de l’espèce. Accusé d’attaques sur des animaux d’élevages, l’ours aurait été pisté par GPS et intoxiqué avec de l’antigel pour voiture. - 20 Minutes
· L’Europe a connu un réchauffement deux fois plus rapide que le reste de la planète au cours des 30 dernières années, a signalé l'Organisation météorologique mondiale (OMM), mercredi. En cause, des terres émergées plus étendues (où le réchauffement se fait davantage ressentir) que sur d’autres continents, ainsi que la classification de l’OMM qui ne reconnaît pas l’Arctique comme un continent à part entière mais où les températures ont pourtant augmenté encore plus vite. - France info
· Mercredi, des activistes de Dernière Rénovation et des élu·es ont manifesté devant l’Assemblée nationale pour demander au gouvernement de conserver les amendements prévoyant près de 12 milliards d'euros en faveur de la rénovation thermique des logements. En vain, car la première ministre a de nouveau actionné l’article 49-3 dans la soirée et devrait abandonner ces mesures, jugées trop onéreuses. Une pétition a été lancée pour maintenir la pression sur l’exécutif. - France Bleu
· Mercredi toujours, cinq plaintes ont été déposées dans plusieurs pays d’Europe contre la Fifa pour greenwashing sur la Coupe du monde au Qatar. En France, l’ONG Notre affaire à tous a saisi le Jury de déontologie publicitaire pour contester les revendications d’un tournoi « neutre en carbone » et « le plus compact de l’histoire ». La stratégie écologique du Qatar repose essentiellement sur l’achat de 3,6 millions crédits carbone, mais le pays n'en a acquis que 200 000 pour l’instant. - Novethic



Look up. « Si vous voyez cette vidéo, c’est que je suis en prison » : samedi, 16 membres du collectif « Scientist Rebellion » ont été placé·es en détention provisoire jusqu'au 4 novembre après avoir participé à une action de désobéissance civile à Munich (Allemagne). Elles et ils ont été arrêté·es après avoir fait irruption dans un showroom BMW et s’être englué·es à une voiture pour dénoncer l’inaction des gouvernements face au réchauffement climatique. Parmi eux, les Français Sylvain Kuppel, spécialiste toulousain des ressources hydriques, Jérôme Guilet, astrophysicien à Saclay, Hugo Raguet, chercheur en informatique à Blois et Marceau Minot, docteur en écologie de l'université de Rouen. À l’approche de la COP 27, qui démarre le 6 novembre à Charm El-Cheikh (Égypte), les scientifiques multiplient les actions en France et en Allemagne, comme le rapportent nos confrères de Reporterre.

Combien de planètes faudrait-il pour compenser l’ensemble de nos émissions de CO2 en plantant des arbres ?
Ça sent le sapin. Plutôt que de réduire leurs émissions à la source, un nombre croissant de grandes entreprises et d’États promettent de planter des quantités phénoménales d’arbres pour compenser leurs activités. Or, cette solution ne peut en aucun cas être la seule déployée. Si c’était le cas, il nous faudrait 4,5 planètes Terre.
Combien de carbone stocke un arbre ?
Sur une durée de vie de 50 à 100 ans, un arbre stocke en moyenne près de 35 kilogrammes (kg) de CO2 par an. Mais cela dépend fortement de son essence, de sa durée de vie et de sa situation géographique (arbre isolé ou en forêt). « Planter un arbre est un concept de marketing, il faut raisonner à l’hectare », relève Thais Drozdowski, fondatrice de Inuk, un opérateur de contribution carbone.
Combien de carbone stocke un hectare de forêt ?
Les forêts constituent un stock de carbone à travers la biomasse (le bois), le sol, le bois mort et la matière organique en dépôt sur le sol. À l’échelle mondiale, elles couvrent plus de quatre milliards d’hectares, soit 30 % de la surface continentale. Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), les terres émergées ont absorbé six milliards de tonnes nettes d’équivalent CO2 par an en moyenne entre 2007 et 2016. En divisant les tonnes absorbées par les hectares de forêts, on peut estimer à 1,5 tonne par hectare en moyenne l’absorption annuelle de GES par les forêts dans le monde.

Combien de planète faudrait-il pour compenser l’ensemble de nos émissions annuelles ?
Parue dans la revue Science, une étude a montré que sur Terre, 0,9 milliard d’hectares au maximum pourraient être utilisés pour planter de nouveaux arbres. Une zone « de la taille des États-Unis ». Pour contenir le réchauffement planétaire à 2°C par rapport à l’ère préindustrielle, soit l’objectif de l’Accord de Paris, le dernier rapport du Giec évoque un potentiel de séquestration du carbone et de réduction des émissions liées aux forêts de 5-6 gigatonnes de CO2 par an. Bien loin des 53 Gt que nous avons émises en 2021.
En additionnant ce potentiel et les 6 GtCO2eq déjà absorbées par les forêts, on arrive à 12 GtCO2eq. Dans les conditions actuelles, il faudrait donc 4,5 planètes pour absorber la totalité de nos émissions annuelles en plantant des arbres.
L'article en intégralité est à retrouver sur vert.eco
Les votes sont ouverts jusqu’à demain matin et les résultats seront donnés dans l’édition de vendredi. Envoyez-nous toutes vos questions les plus brûlantes en répondant à ce mail, tout simplement. À vos claviers !

Votez pour l’arbre de l’année !
Miss branche. Plutôt platane bourguignon, noyer normand ou chêne provençal ? Un concours vous permet d’élire votre arbre préféré parmi une sélection de candidats issus de la France entière. Initié en 2011 en partenariat entre le magazine Terre Sauvage, l'Office national des forêts, l'association A.R.B.R.E.S, la Ligue de protection des oiseaux , l'agence des espaces verts d'Île-de-France, Ushuaïa TV et la marque de produits ménager l’Arbre Vert, celui-ci récompense chaque année les plus belles pousses de notre patrimoine. Le vote est ouvert en ligne jusqu’au 4 janvier.


+ Loup Espargilière, Alban Leduc, Juliette Quef et Gabrielle Trottmann ont contribué à ce numéro.