La quotidienne

Édition spéciale : En Paul position

Chères toutes et chers tous,

🎶 Vert sera présent en force à la fête de l’Huma, du 13 au 15 septembre, au Plessis-Pâté (Essonne) dans le nouveau village des médias indés. Venez nous voir ! Pour retrouver le programme et prendre vos billets, c’est juste là.


Partout grandit la mobilisation pour que Paul Watson sorte de prison.


Lamya Essemlali, présidente de Sea Shepherd France : «Si Paul Watson va en prison au Japon, il n’en ressortira pas vivant»

Le 21 juillet dernier, alors qu’il s’apprêtait à «intercepter» le plus grand baleinier jamais construit, le célèbre militant Paul Watson était arrêté au Groenland, sur la base d’une notice rouge Interpol émise par le Japon, qui réclame son extradition. Détenu depuis lors, il doit comparaître à nouveau ce mercredi devant la justice pour connaître son sort.

Loup Espargilière s’est entretenu avec Lamya Essemlali, présidente de Sea Shepherd France et proche de Watson, qui fait feu de tout bois pour mobiliser l’opinion publique et obtenir sa libération.

Alors que se tient ce mercredi 4 septembre l’audience qui doit décider de la remise en liberté ou du maintien en détention de Paul Watson, vous vous apprêtez à repartir pour le Groenland : qu’allez-vous y faire ?

Lamya Essemlali : Je vais faire ce que je faisais avant de rentrer en France, parce que j’ai fait une petite parenthèse : je suis venue juste pour passer une semaine avec ma fille. À Nuuk, au Groenland, je rends visite à Paul tous les jours. Et je suis en lien direct avec ses avocats.

Je le tiens informé de toute la mobilisation qu’il peut y avoir à l’extérieur, parce qu’il est hyper isolé. Il n’en sait rien, à part ce qu’on peut lui en dire ; il n’a pas accès à Internet et il a le droit de passer un seul coup de fil par semaine. Moralement, c’est important qu’il sente qu’il n'est pas tout seul.

Lamya Essemlali. © Yann Castanier/Vert

Dans quel état d’esprit est-il ?

Il est content du coup de projecteur que sa situation met sur la chasse baleinière. Mais l’audience du 15 août, durant laquelle le juge a refusé de voir les preuves et de le remettre en liberté, ça lui a mis un coup au moral. Il s’est dit que les dés étaient vraiment pipés.

👉 Cliquez ici pour lire la suite de ce grand entretien avec Lamya Essemlali, réalisé par Loup Espargilière

· Dimanche, la locataire de la dernière maison occupée située sur le tracé de l’A69 a déposé une deuxième plainte pour tentative d’incendie. Refusant de quitter les lieux, elle a constaté plusieurs départs de feu dans son jardin, sur son véhicule et son portail. - France Bleu

· Mardi, le gouvernement suédois - soutenu par l’extrême droite - a annoncé son intention de supprimer une taxe sur le transport aérien instaurée en 2018 pour réduire l’impact climatique de l’aviation. Le Premier ministre avance qu’il veut défendre la compétitivité du secteur aérien suédois. - Libération (AFP)

· Mardi encore, le voilier-cargo français Anemos, de l’entreprise Towt, a accosté à New York après un trajet réalisé principalement à la voile (notre article). Parti du Havre 18 jours plus tôt, le navire a effectué sa première traversée de l’Atlantique et son premier voyage commercial. Anemos transportait du vin, du cognac et du champagne. - Mer et Marine

Paul Watson en 2015. © Loic Venance/AFP

De la mer à la prison : les combats de l’écologiste Paul Watson en cinq dates

Cash à l’eau. Vert revient sur cinq moments cruciaux du parcours flamboyant et chaotique du fondateur de Sea Shepherd, inlassable défenseur de la cause marine.

· 1971 : La bataille pour la fin des essais nucléaires au large de l’Alaska
· 1975 : À la rescousse des baleines face aux pêcheurs russes
· 1976 : Le sauvetage des bébés phoques 
· 2002 : À la poursuite des découpeurs de requins au Guatemala
· 2010 : L’opération «Waltzing Matilda» contre le baleinier Shonan Maru

👉 Cliquez ici pour explorer ces dates-clés à la loupe

«La probabilité que Paul reste en détention est très élevée»

-William Bourdon, avocat et membre du collectif de défense de Paul Watson

La justice groenlandaise doit statuer ce mercredi si le militant écologiste Paul Watson reste ou non en prison, en vue d’une possible extradition vers le Japon. Ce pays, dont la dureté du système carcéral fait l’objet de nombreuses dénonciations, lui reproche des incidents survenus en 2010 entre son ONG Sea Shepherd et un navire baleinier nippon. Maintien en détention, recours en cas d’extradition et nécessaire protection pour les lanceurs d’alerte : Vert a fait le point sur ces éléments-clés du dossier avec William Bourdon, l’un des avocats du collectif de défense de Paul Watson.

👉 Cliquez ici pour lire la suite de ce décryptage de Jennifer Gallé

Kangei Maru

Il a mauvaise baleine. Ce gigantesque bateau-usine qui a pris la mer au printemps (notre article), symbolise l'appétit du Japon pour la chasse commerciale à la baleine. Alors qu'un moratoire international est entré en vigueur en 1986 pour y mettre fin, le Japon fait partie des trois derniers pays à la pratiquer, avec l'Islande et la Norvège. Chaque année, environ 1 200 baleines sont tuées dans le monde, selon la Commission baleinière internationale (CBI). Mais pourquoi le Japon s’obstine-t-il ainsi ?

Le navire-usine Kangei Maru quitte le port de Shimonoseki, à l’ouest du pays, lors de sa première mission, le 21 mai 2024. © Masaki Akizuki/AFP

En 2019, le pays a quitté le moratoire de la CBI, après avoir réclamé l’autorisation de reprendre la chasse commerciale au nom de la culture et de la tradition. Cette année, il a même autorisé la capture d'une quatrième espèce : le rorqual commun, classé vulnérable par l'Union internationale pour la Conservation de la Nature (UICN). Pour le ministère des Affaires extérieures du Japon, l’«abondance» des baleines pêchées permettrait d’«éviter tout impact négatif» et de «soutenir les communautés locales».

La baleine, de la terre à l’eau

À poil. Dans cet épisode de «Mécaniques du vivant» diffusé en juillet sur France Culture, le journaliste Marc Mortelmans nous révèle un fait curieux : les ancêtres des mammifères marins vivaient sur la terre ferme et les premiers cétacés possédaient quatre pattes munies de sabots.

© Yann-HUBERT/Getty Images Pro

+ Aurélie Delmas, Jennifer Gallé et Juliette Quef ont contribué à ce numéro.