Chères toutes et chers tous,
À vos agendas !
🔥 Demain soir, mardi 24 mai à 19h, nous nous retrouverons à la Base (Paris 10ème) pour trouver ensemble comment mettre (enfin!) le climat à la Une des médias. Vous trouverez le détail du programme et pourrez vous inscrire en cliquant ici.
📅 Le lundi 6 juin, à 19h à la Recyclerie (Paris 18ème), nous nous poserons cette question un brin provocatrice : l'écologie de droite peut-elle nous sauver ?
Nous échangerons avec le politiste Bruno Villalba, spécialiste de l'écologie politique ; Olivier Blond, qui a contribué au programme écologique de Valérie Pécresse et a fondé l'institut Brunoy, un think tank qui veut créer un récit écologique de droite; ainsi qu'avec l'élue d'opposition (EELV) et candidate (Nupes) à Boulogne-Billancourt Pauline Rapilly Ferniot, habituée à ferrailler avec la droite locale sur l'écologie et fondatrice du collectif Ibiza (oui, celui du faux Blanquer). Pour tout savoir de cette soirée et vous inscrire, cliquez ici.
Aux antipodes de l'urgence, Scott Morrison aura vendu du charbon jusqu'au bout de son mandat ; les Australien·nes lui ont dit "sayonara".

L’Australie dit « goodbye » à son premier ministre climatosceptique Scott Morrison
Charbon débarras. Samedi, les électeur·rices australien·nes ont évincé le premier ministre sortant Scott Morrison, leader pro-charbon et climatosceptique au pouvoir depuis 2018. Il laisse la place au chef de file des travaillistes, Anthony Albanese, pendant qu’une nouvelle majorité, bien plus portée sur l’écologie, fait son entrée à la Chambre des représentants.
« Le peuple australien a voté pour le changement », a triomphé Antony Albanese peu après sa victoire aux élections législatives australiennes. Le leader du Labour a promis de faire de son pays une « superpuissance » des énergies renouvelables. Il s’est également engagé à renforcer la participation des peuples autochtones dans la politique du pays en modifiant la Constitution.
Autre surprise du scrutin : les citoyen·nes australien·nes ont élu bon nombre de candidat·es indépendant·es, écologistes et féministes - regroupé·es sous le nom de « Teals », soit bleu sarcelle ou bleu canard. Le parti Vert a aussi battu des records de voix.
Les Australien·nes tournent ainsi le dos à un chapitre compliqué sur le plan climatique. Pendant quatre ans, l’ancien premier ministre conservateur Scott Morrison s’est illustré par ses prises de position climatosceptiques et son soutien indéfectible à la filière du charbon, dont l’Australie est le second exportateur mondial.

Les Australien·nes ont une des empreintes carbone par habitant·e les plus élevées au monde, en raison d’un mix énergétique majoritairement basé sur le charbon, la source de production d’électricité la plus émettrice de CO2. C’est aussi un des pays les plus fortement touchés par le changement climatique (Vert), sujet à une forte augmentation des catastrophes naturelles (inondations, sécheresse, mégafeux) et le blanchissement de la Grande barrière de corail, qui met en danger la biodiversité marine.
En 2019, alors que l’île-continent était ravagée par les mégafeux, Scott Morrison encourageait les Australien·nes à prier pour la pluie et assurait - à plusieurs reprises - ne pas voir le lien entre les incendies qui redoublent d’intensité chaque année et le changement climatique (Libération).
Le nouveau gouvernement aura donc pour mission de renforcer l’action climatique du pays. Anthony Albanese a promis de réduire les émissions de gaz à effet de serre de l’Australie de 43 % par rapport à 2005, un objectif bien supérieur aux 28 % prévus par son prédécesseur. Certain·es des nouveaux venus à la Chambre des représentants plaident déjà pour aller beaucoup plus loin.

· Vendredi, la 15ème Conférence des parties des Nations unies (COP 15) contre la désertification s’est achevée sur un engagement : « accélérer la restauration d’un milliard d’hectares de terres dégradées d’ici à 2030 ». Le cadre est fixé, mais il n’y a pas de protocole contraignant à l’horizon, ce que regrettent certain·es participant·es. Selon un récent rapport de l’ONU, la désertification touche 40% des terres émergées et impacte environ la moitié de l’humanité. – Le Monde (abonnés)
· Depuis plusieurs jours, les pluies intenses et les inondations ont provoqué des dizaines de décès et déplacé des millions de personnes en Inde et au Bangladesh. Déjà meurtries par des vagues de chaleur à répétition au cours des dernières semaines, ces pays font maintenant face aux conséquences matérielles et humaines de pluies « pré-mousson » particulièrement violentes. La région est très vulnérable aux évènements extrêmes, qui vont s’intensifier avec le réchauffement climatique. - The New York Times (anglais)
· Dans un rapport publié ce lundi, Oxfam épingle les « profiteurs de la pandémie ». Pendant la crise sanitaire, un nouveau milliardaire a émergé toutes les 30 heures selon l’ONG, et les grandes entreprises ont, elles aussi, enregistré des bénéfices records. En parallèle, 263 millions de personnes supplémentaires pourraient tomber dans la pauvreté extrême cette année. Soit un million de personnes toutes les 33 heures. - Libération


« Les professionnels du cinéma doivent faire rêver à un nouveau monde plus respectueux du vivant. »
Productrice et experte en mobilisation citoyenne, Magali Payen a fondé l’ONG On est prêt et dirige Imagine 2050, une entreprise de formation des « leaders culturels ». Ce vendredi, depuis Cannes, elle a annoncé le lancement de « Newtopia » - une société de production de nouveaux récits - aux côtés du réalisateur Cyril Dion et de l’actrice Marion Cotillard. Auprès de Vert, elle regrette que le festival de Cannes soit encore réticent à s’engager plus avant dans la prise en compte des limites planétaires, malgré la remise du premier prix « Ecoprod » qui récompensera un film produit de façon écologique le 26 mai prochain. Entretien à lire sur le site de Vert

Nouveau gouvernement : la planification écologique n’a qu’à bien se tenir !
Premier sinistre. Un chasseur rue de Varenne, des ministres « technos » sans expérience sur le climat ou le vivant, et aucune nouvelle figure écologiste… Emmanuel Macron avait promis de tout changer ; hélas, le nouveau gouvernement, dévoilé quelques jours après la nomination d’Élisabeth Borne à Matignon, ce vendredi, ressemble furieusement au précédent. Tour d'horizon des ministres en lien avec l'écologie.
Amélie de Montchalin, ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires
Amélie de Montchalin, 36 ans, est issue d’un milieu de hauts cadres du privé. Diplômée de HEC et de la Kennedy School de Harvard, elle a travaillé chez BNP Paribas en tant qu’« économiste junior » et chez Axa comme « directrice de la prospective et du suivi des politiques publiques ». D’abord proche de l’UMP – elle a notamment accompagné la campagne des législatives de Valérie Pécresse en 2007 –, elle est élue députée de l’Essonne sous l’étiquette La République en Marche (LREM) dix ans plus tard. En 2019, elle entre au gouvernement comme secrétaire d’État chargée des affaires européennes, puis elle prend le ministère de la Transformation de la fonction publique au sein du gouvernement de Jean Castex.

Libérale convaincue, la nouvelle ministre de l’écologie a soutenu la suppression de l’Impôt sur la fortune (ISF), poussé à « l’efficacité » dans l’administration et défendu les traités de libre-échange, comme le très controversé CETA avec le Canada, à l’impact néfaste sur le climat puisqu’il multiplie les échanges internationaux et aligne certaines normes, notamment agricoles, par le bas. En 2019, Amélie de Montchalin avait déclaré : « Si l’écologie ça veut dire le nationalisme, le protectionnisme, le repli sur soi, je ne suis pas sûre qu’on soit d’accord » (France inter). Elle est candidate à sa réélection dans la 6ème circonscription de l’Essonne. On ne lui connaît aucun engagement écologique en particulier.
Retrouvez la suite de la photo de famille avec les portraits d’Agnès Pannier-Runacher, ministre de la transition énergétique, Marc Fesneau, ministre de l’agriculture, Christophe Béchu, ministre délégué aux collectivités territoriales et Justine Bénin, secrétaire d’État chargée de la mer, sur vert.eco

« On va désobéir »
Désob’ pas déso. Dans leur nouveau court-métrage sorti le 15 mai, les vidéastes activistes Camille Etienne et Solal Moisan appellent à la désobéissance civile. « Hier, des gens comme vous et moi, au nom de leur humanité, ont désobéi. Aujourd’hui, c’est à nous d’y aller […] Désobéir, c’est faire honneur à ce qui nous reste d’humanité », harangue la jeune femme. Sur fond d’euphorie militante, le discours se veut optimiste et rassembleur : « On a encore une chance d’inverser les courbes, de dévier la tendance ; saisissons-nous-en ». Les militant·es invitent à rejoindre le mouvement, en prenant part à leurs côtés, en rejoignant des actions menées à Paris cette semaine.


+ Loup Espargilière, Juliette Quef, Anne-Sophie Novel et Anna Sardin ont contribué à ce numéro.