La quotidienne

Carapace partout

🗞️ Quel est votre jeu de mots préféré paru dans Vert ces derniers jours ? La semaine dernière, Puy du flou l’a emporté, avec 50,5% de vos suffrages.

Quel est votre jeu de mots préféré cette semaine ?

🧪 Potion tragique

👗 Shein dans la colle

🫚 Roulement de topinambour

🤖 Maux de tech


Si nombre d’espèces sont de plus en plus menacées, la tortue verte n’est plus en danger.


«Elles sont notre lueur d'espoir» : partout dans le monde, les populations de tortues vertes reprennent des couleurs

À tortue ou à raison. Longtemps considérée «en danger d'extinction», la tortue verte est reclassée en «préoccupation mineure» dans la nouvelle liste rouge mondiale des espèces menacées, actualisée ce vendredi par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Un succès qui récompense les efforts menés depuis des décennies dans de nombreuses régions tropicales afin de protéger ces animaux fascinants.

Chaque année, le même ballet recommence sur les rivages d'Afrique australe, d'Indonésie ou encore des Antilles. Après avoir nagé des milliers de kilomètres, les femelles tortues vertes retrouvent leur plage natale, se hissent lentement sur le sable pour venir y creuser un trou, où elles enfouissent ensuite une centaine de petits œufs ronds. Elles recommencent l'opération plusieurs fois pendant quelques semaines, avant de repartir au large pour des années.

La tortue verte (Chelonia mydas) n'est plus menacée d'extinction. © Kris-Mikael Krister/Flickr

Les petits tortillons (les bébés tortues) qui émergent du sable une soixantaine de jours plus tard doivent alors rejoindre l'eau sans se faire happer par les crabes, corbeaux, chiens errants et autres prédateurs qui les attendent d'un œil avide. Les survivants – moins de 1% des éclosions – font ensuite face aux nombreuses autres menaces qui ont conduit leur espèce au bord de l'extinction au fil du 20ème siècle : chasse, pêche accidentelle, collision avec les navires, pollution plastique…

L’histoire en apparence tragique de la tortue verte n’est pourtant pas vouée à se terminer en queue de poisson. Après des décennies de combats pour sa sauvegarde, l’espèce n’est plus considérée comme «menacée d’extinction» dans la liste rouge mondiale actualisée par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), ce 10 octobre. Mieux encore, Chelonia mydas réalise un véritable bond au classement, passant de la catégorie «en danger» d’extinction (établie en 2004) à celle de «préoccupation mineure».

👉 Cliquez ici pour lire la suite de ce décryptage d’Esteban Grépinet, et  pour découvrir une analyse complète de la dernière liste rouge mondiale des espèces menacées.

· Les émissions de gaz à effet de serre de la France devraient baisser de 0,8% en 2025, a estimé ce vendredi le Citepa (l’association chargée par le ministère de l’écologie d’établir le bilan carbone du pays). Une estimation jugée «très en deçà» du rythme nécessaire pour atteindre les objectifs climatiques d’ici à 2030, fixés par l’exécutif à environ -5% par an. Si ce chiffre se confirme, la France devra multiplier par six ses efforts de décarbonation pour maintenir sa trajectoire climat sur les rails. - Mediapart

· Samedi, le groupement d’associations le «Mouvement associatif» – qui revendique 700 000 organisations membres –, appelle à une mobilisation massive pour dénoncer la baisse des subventions de l’État et le contexte budgétaire incertain. Organisations écologistes, de défense des droits des femmes, ou encore d’accès au sport… Des rassemblements sont prévus à Paris et partout en France, dans le but d’interpeller les pouvoirs publics. - Vert (AFP)

· Ce vendredi, les salarié·es du grand magasin BHV Paris appellent à la grève contre l’installation d’une boutique du géant de l’ultra-fast fashion Shein. Le 1er octobre, la firme avait annoncé l’ouverture dès novembre de son premier local physique au monde, au BHV. Cette implantation pérenne «menace à court terme la survie du grand magasin», s'alarme l'intersyndicale. Les sociétés Aime, Culture Vintage ou Talm ont annoncé quitter le magasin à cause de l’arrivée de cette enseigne polluante. - France info (AFP)

Les souriceaux mâles nés d’un père sportif ont une meilleure condition physique que les autres

Souriceau à la perche. «Des souris mâles entraînées à courir sur un tapis roulant [avant de se reproduire] transmettent leur bonne condition physique à leur progéniture mâle», ont découvert des scientifiques de l’université de Nankin (Chine) dans une étude publiée lundi et repérée par Courrier internationalCelle-ci visait à comprendre si l’activité physique d’un père avait un effet positif sur la forme de ses futurs petits. Elle rappelle que les parents ne transmettent pas seulement leurs gênes à leurs enfants : les traits peuvent être transmis à la génération suivante «non pas par l'ADN des gènes, mais par des fragments du cousin chimique de l'ADN, l'ARN, emballés dans les spermatozoïdes et délivrés à l'embryon»explique la revue Science, dans un article sur cette nouvelle étude chinoise. Des recherches récentes avaient identifié les microARN (de tout petits morceaux d’ARN) présents dans les spermatozoïdes comme un moyen de transmission de l'information épigénétique – qui n’est pas transportée par les gênes. Pour les scientifiques de Nankin, c’est par ce biais que les souriceaux mâles ont acquis une bonne condition physique.

Les scientifiques ont fait faire du tapis roulant à des souris. © Pxhere

Le Chenu manquant. Interrogé par BFMTV mercredi soir sur les points qui pourraient unir la droite et le Rassemblement national, le vice-président du RN et de l’Assemblée nationale Sébastien Chenu a répondu que, pour lui, cette union est moins compliquée que celle entre «un vieux communiste pro-nucléaire et un écolo complètement végan, taré, qui mange des moustiques et qui fait la guerre au nucléaire». Ce n’est pas la première fois que le député du Nord caricature les écologistes : en mai dernier, interrogé par France 2 sur la polémique autour du comté, que les écolos voulaient soi-disant interdire (notre article), il s’était lâché : «Les écolos sont des dingues, ils veulent punir, interdire […] emmerder les Français du matin au soir.» Vert

Dans «Adopte ta rivière», Erik Orsenna livre un plaidoyer poétique pour les droits de la nature, à hauteur d’enfant

Élèves et vous. L’académicien Erik Orsenna nous offre un conte à l’écriture enlevée, drôle et poétique, «pour alerter en émerveillant». En ce début d’année scolaire, les élèves de Mme Locquirec ont un grand projet pour leur école de Plouëc, en Bretagne : celui d’adopter une rivière. Ce petit cours d’eau a déjà un nom, Trieux, mais les enfants vont lui donner une âme… Dans Adopte ta rivière, les phrases dansent, s’entrechoquent, s’envolent et atterrissent dans un ballet flottant qui ne craint pas les mots, même lorsqu’ils semblent un peu compliqués.

👉 Cliquez ici pour lire cette chronique de Rémy Calland.

«Adopte ta rivière», d’Eric Orsenna, illustrations de Delphine Balme, éditions L’Iconoclaste, août 2025, 114 pages, 14,90 euros. 

+ Rémy Calland, Margot Desmons, Zoé Moreau et Antoine Poncet ont contribué à ce numéro.