La quotidienne

Bio à croquer

Chères toutes et chers tous,

🗞️ Quel est votre jeu de mots préféré paru dans Vert ces derniers jours ? La semaine dernière, c'est Rentrée des crasses qui l’a emporté, avec 49,2% de vos suffrages.

Quel est votre jeu de mots préféré cette semaine ?

🦎 Lézards martiaux

🚧 La pelle et la bête

⛵️ En voilier balader

🎬 Dernière Sundance


Comment rendre les cantines plus écolos ? Ces communes vous servent la réponse sur un plateau.


Plus de bio et moins de déchets : comment Barjac, Tours ou Paris ont réussi à transformer leurs cantines

Service affable. Des cantines scolaires avec au moins 20% de bio, c’est ce qu’impose la loi Égalim depuis 2020. D’une petite commune rurale jusqu'à la capitale, Vert s’est rendu dans des collectivités qui dépassent de loin les objectifs légaux. On vous révèle leurs secrets.

Ce midi de septembre, les écolier·es de Barjac (Gard) goûtent les carottes de Johann Donnat, le maraîcher municipal. Les lasagnes du plat principal sont 100% biologiques. Le dessert aussi : une compote. Dans cette commune rurale de 1 600 âmes, à la frontière du Gard et de l’Ardèche, le restaurant scolaire voulu par la municipalité vise le 100% bio et local sur les tables. Des denrées bios en circuit-court pour près de 250 repas par jour afin de nourrir les écolier·es et personnes âgées livrées à domicile. Dans ce village des Cévennes, ce défi alimente les réflexions des élu·es depuis plus de 20 ans.

À 80 ans, Édouard Chaulet, fils d’agriculteur·ices, est le maire communiste de Barjac depuis 36 ans. Dès son premier mandat, en 1989, il s’est engagé à mettre en place une alimentation durable et sociale. «Dans le village, il y avait deux enfants atteints d’un cancer. Cela nous a fait réfléchir. Moi, je venais d’une famille avec sept enfants, fondée sur une économie vivrière. On mangeait ce que mes parents faisaient pousser dans le jardin, on savait exactement ce qu’on mangeait, et c’est ce modèle que je voulais pour les écoliers», explique-t-il.

Du 100% bio dans l’assiette des écolier·es de Barjac, dans le Gard. © Agathe Beaudouin/Vert

Depuis, la question de la malbouffe dans la restauration collective (crèches, Ehpad, écoles…) et en dehors s’est installée dans le débat public. En France, la loi Égalim du 30 octobre 2018, complétée par la loi Climat et Résilience, définit des obligations en termes de qualité pour les produits qui entrent dans la composition des repas servis en restauration collective. Appliquée depuis 2022, Égalim impose – sans pour autant sanctionner –, au moins 50% de produits durables et de qualité : bénéficiant par exemple du Label Rouge, d’une AOC, AOP ou IGP. Cette loi demande aussi 20% de produits bios sur les tables des restaurants collectifs publics.

👉 Cliquez ici pour lire la suite de cet article d’Agathe Beaudouin et découvrir ce que les villes de Tours et Paris ont mis en place pour verdir les assiettes de leurs cantines municipales.

· Jeudi, l’observatoire européen Copernicus a annoncé avoir enregistré des émissions de carbone inédites depuis le début des relevés il y a 23 ans, dans l’Union européenne et au Royaume-Uni, à cause des incendies de cet été. Ceux-ci ont libéré 12,9 mégatonnes de carbone depuis janvier – le précédent record (en 2003 et 2017) était de 11,4 mégatonnes. Les fumées des feux de forêts pourraient causer 1,4 million de morts dans le monde chaque année d’ici à la fin du siècle (six fois plus qu’aujourd’hui), selon une étude parue jeudi dans Nature.

· Jeudi encore, à Bruxelles (Belgique), les membres de l’Union européenne (UE) ne se sont pas accordés sur un plan climat à fournir d’ici à la conférence mondiale (COP30) sur le climat de novembre. En signant l’Accord de Paris de 2015, l’UE s’était engagée à publier d’ici à février 2025 ce document censé lister des mesures pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES). Seul un vague objectif est ressorti des négociations de jeudi : réduire les émissions de GES de 66,25% à 72,5% d’ici à 2035 par rapport à 1990. - Libération

· La société coopérative spécialisée dans les produits issus de l’agriculture biologique Biocoop veut ouvrir 160 nouveaux magasins d’ici à 2029, a-t-elle annoncé jeudi. Après avoir connu un boom pendant la pandémie de Covid-19, puis une forte chute des ventes à partir de 2021, la filière bio a repris des couleurs en 2024 (+0,8%). - Le Monde

«Avec leurs chansons, la grève, c’est chouette !» : au cœur du cortège parisien avec les ambianceurs de manifs

Fête du bruit. Entre 500 000 et un million de personnes ont défilé partout en France à l'appel de l'intersyndicale (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, FSU, Solidaires), jeudi. Techno, danses, klaxons… à Paris, la musique et la bonne ambiance étaient à l'honneur pour défendre les droits sociaux et l'écologie. Platines et grosses enceintes sur un camion de SUD-Rail, le collectif de techno-activistes Planète Boum Boum a repris du service. «C’est super important de montrer plein d’émotions, c’est ce qui nous connecte aux autres et nous rend plus forts», glisse auprès de Vert Lucie Chhieng, membre du groupe. Plus loin, un syndicaliste de la CGT, debout sur un camion, harangue ses camarades sur Charger du Triangle des Bermudes.

👉 Cliquez ici pour lire la suite de ce reportage d'Esteban Grépinet au sein d'un cortège parisien festif et déterminé.

«DJ de manif» et membre de Planète Boum Boum, RemremX a enflammé le cortège parisien. © Esteban Grépinet/Vert

Projet pétrolier géant en Tanzanie et en Ouganda : TotalEnergies contraint par la justice à plus de transparence

À cran Total. C’est une victoire d’étape pour les ONG et les 26 personnes qui poursuivent TotalEnergies depuis 2023. Jeudi, le tribunal de Paris a ordonné au groupe pétrolier de leur remettre des documents réclamés depuis des mois, jugés essentiels pour mesurer l’ampleur du préjudice causé par son mégaprojet en Ouganda et en Tanzanie. Au cœur du litige : Tilenga, un forage de 419 puits qui empiète sur le parc naturel des Murchison Falls (en Ouganda), et Eacop, un oléoduc chauffé qui traverse la Tanzanie et doit acheminer le pétrole extrait 1 500 kilomètres plus loin. En plus d’être climaticide, ce projet menace d’exproprier partiellement ou totalement plus de 100 000 personnes. Les plaignant·es veulent accéder aux formulaires qui détaillent compensations et aides alimentaires reçues par les riverain·es impacté·es, ainsi qu’aux études ayant servi à fixer ces indemnisations, qu’elles et ils jugent largement sous-évaluées.

👉 Cliquez ici pour en savoir plus sur ce projet.

«Je ne suis pas une libellule», petite critique de la raison naturaliste

Ruisseau dans l'inconnu. Au fil de ses prospections le long des zones humides, l'entomologiste Gwenaël David raconte l'emprise rampante du capitalisme sur les espaces naturels. Les descriptions passionnantes d'insectes aquatiques se doublent d'un questionnement plus politique sur le rôle ambigu des naturalistes dans la gestion de l'environnement. Un récit poétique et politique.

👉 Cliquez ici pour lire la suite de cette chronique littéraire d'Esteban Grépinet.

«Je ne suis pas une libellule», de Gwenaël David, Cause perdue édition, août 2025, 80 pages, 12 euros.

+ Agathe Beaudouin, Rémy Calland, Zoé Moreau et Antoine Poncet ont contribué à ce numéro.