1️⃣ Vincent Bolloré fait basculer Prisma Media
En 2021, Vincent Bolloré avait racheté le groupe Prisma Media (Capital, Ça m’intéresse, Femme Actuelle, GEO, Télé-Loisirs, Simone, Voici, etc.), sans (trop) se soucier de la ligne de ces titres. Mais le milliardaire d’extrême droite vient de nommer des fidèles, dont Serge Nedjar, déjà patron de CNews, à la tête du groupe. Et ces médias sont en train de basculer.
👉 Dans le mensuel Capital, une enquête sur la marque de cigarettes Philip Morris a été modifiée parce qu’elle portait sur un client du géant de la pub Havas, propriété de… Bolloré, a révélé le site Les Jours, pour qui «Les cavaliers de l’apocalypse Bolloré fondent sur Prisma».
👉 Dans Femme actuelle, c’est une interview titrée «Le Christ doit coacher nos vies» qui aurait été imposée à la rédaction.
👉 La pression est mise sur les salarié·es pour qu’elles et ils fassent la publicité des autres médias du groupe Bolloré (Europe 1, le JDD, CNews, etc.). Un plan de licenciements est en cours.

2️⃣ Rodolphe Saadé rachète Brut
En septembre, Rodolphe Saadé, patron de l’armateur CMA CGM, a mis la main sur le média vidéo Brut et ses millions de followers.
Y a-t-il un lien ? Depuis des semaines, le média multiplie les collaborations (des publicités déguisées en journalisme) avec des dizaines de marques : McDonald’s, Aéroports de Paris, TotalEnergies, PMU, Eiffage, Audi, LVMH et… CMA CGM. 
Rodolphe Saadé est connu pour intervenir sur la ligne de ses médias : il avait mis à pied le directeur de La Provence après une Une qu’il avait jugée trop défavorable à Emmanuel Macron.
 
3️⃣ Rodolphe Saadé (encore) : Motion de défiance à La Tribune
En 2023, c’est sur le journal économique La Tribune que Saadé mettait la main, promettant le développement du média. Or, en cette rentrée, c’est l’inverse : un plan d’économies a été décrété, avec une baisse des effectifs et des moyens.
Les journalistes ont massivement voté une motion de défiance contre leur direction, dénonçant «plusieurs coups portés à [leur] indépendance», et faisant «le constat d’un dangereux affaiblissement de la qualité éditoriale», a rapporté Le Monde.

4️⃣ Le Parisien et Bernard Arnault
Voilà des semaines que Bernard Arnault, patron de LVMH et propriétaire du Parisien, entretient le flou autour d’une possible revente de son média à Vincent Bolloré, et refuse de dire ce qu’il en est aux centaines de salarié·es.
Le basculement de ce titre historique serait une catastrophe pour notre démocratie.
 
5️⃣ Pierre-Edouard Stérin se paye Valeurs actuelles
L’autre milliardaire réactionnaire, qui veut gagner la bataille culturelle et unir droite et extrême droite avec son projet Périclès à 150 millions d’euros, est en passe d’acheter l’hebdomadaire Valeurs actuelles, avec deux autres investisseurs.
Cette année, il a aussi mis la main sur deux médias très suivis sur les réseaux sociaux : Cerfia et Explore media, qui cumulent une dizaine de millions d’abonné·es.
Alors que la démocratie vacille, il existe UN contre-pouvoir qui fonctionne contre vents et marées grâce à vous : la presse indépendante.
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- 							Dans les coulisses de Sud Radio, championne de la désinformation climatique : «Ils ont pris ce créneau parce que ça attirait des auditeurs»Radio active. Chez Sud Radio, une fausse information est prononcée toutes les 40 minutes d’émission consacrée au climat. Pour cause : le présentateur André Bercoff accueille régulièrement des invité·es aux propos controversés sur l’écologie. Mais notre enquête montre que la moitié de la désinformation de Sud Radio vient aussi d’ailleurs.
 
					