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Alors qu’à la COP les États projettent de fausses solutions pour le climat, les peuples autochtones débarquent pour montrer la voie.

Forêts en bourse, agrocarburants ou marchés carbone : la COP30 ou le sacre des «fausses solutions» ?
Belém à mourir. Quelques jours après le début du 30ème sommet mondial (COP30) sur le climat, la tournure des discussions inquiète alors que l’hôte brésilien promeut des solutions jugées inefficaces voire dangereuses, avec la bénédiction des pays riches.
Les choses avaient pourtant bien commencé lorsque, au lancement politique de la COP30 (deux jours avant l’ouverture officielle des négociations lundi), le président brésilien Lula avait appelé à une sortie «juste» et «ordonnée» des énergies fossiles, responsables de près de 80% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Mais, quelques jours plus tard, «c’est déjà la douche froide», commente Fanny Petitbon, experte des négociations climatiques pour 350.org. De fait, les initiatives lancées jusqu’ici par le Brésil sont très loin de faire consensus.

Première d’entre elles : le lancement d’un fonds «innovant» pour lutter contre la déforestation des forêts tropicales, ces précieux puits de carbone et de biodiversité. Sur le papier, le Tropical forest forever facility (TFFF, pour les intimes) a le «potentiel pour aider à la protection de plus d’un milliard d’hectares de forêts tropicales dans plus de 70 pays en développement», fanfaronne la présidence brésilienne de la COP.
Mais le fonctionnement de cet «outil financier» a de quoi gêner : «L’objectif est de collecter 25 milliards de dollars [21 milliards d’euros] auprès des États et 100 milliards de dollars [86 milliards d’euros] supplémentaires auprès d’investisseurs privés, décrit Clément Hélary, chargé de campagne Forêts de Greenpeace. Cet argent sera ensuite placé sur les marchés financiers pour que les profits générés soient ensuite reversés aux pays forestiers, mais seulement après avoir d’abord rémunéré les investisseurs privés.»
👉 Cliquez ici pour lire la suite de cet article d’Anne-Claire Poirier et découvrir les autres fausses solutions actuellement en discussion à la COP.

· Ce jeudi, les 27 ministres des finances européen·nes se réunissent à Bruxelles pour tenter de réviser la Directive sur la taxation de l’énergie (ou «ETD»). Le texte qui doit être discuté maintient des exonérations fiscales pour l’aviation et le transport maritime, deux secteurs pourtant très polluants. S’il était adopté, «cela constituerait l’un des plus grands cadeaux aux combustibles fossiles en Europe», a dénoncé l’ONG de protection des océans Bloom. - Vert
· Les émissions de CO2 dues spécifiquement aux énergies fossiles devraient établir un nouveau record en 2025, révèle le 20ème bilan du consortium de scientifiques Global Carbon Project, ce jeudi (le rapport). Elles représenteront 38,1 milliards de tonnes de CO2 sur les 42,2 milliards de tonnes émises au total sur l’année. Au rythme actuel des émissions, le réchauffement mondial pourrait dépasser +1,7 °C dans 12 ans (par rapport à l’ère préindustrielle, vers 1850) et +2°C dans 25 ans. - Le Monde
· Mercredi, après s’être entretenu avec des agriculteur·ices en colère à Toulouse, Emmanuel Macron a assuré que le projet d’accord commercial entre l’UE et les pays sud-américains du Mercosur allait recueillir «un non très ferme de la France». Cet accord, qui suscite l’ire du monde agricole (notre article), «ne protège pas les intérêts de nos agriculteurs», a déclaré la ministre de l'agriculture, rapportant les propos du chef de l'État. - France info


Plus de 200 bateaux en provenance de toute l’Amérique du Sud ont paradé pour l’ouverture du contre-sommet de la COP30
Bateau ou tard. En parallèle de l’officielle conférence mondiale (COP30) sur le climat, Belém (Brésil) accueille depuis mercredi un important «sommet des peuples», qui réunit plus de 1200 organisations de la société civile. Pour marquer le lancement de quatre jours de conférences et de fête autour des solutions portées par les peuples, une manifestation fluviale a réuni plus de 200 bateaux embarquant 5 000 personnes de soixante pays sur le fleuve Rio Guama. Parmi la flottille, la «Caravane de la réponse» a transporté plus de 300 personnes (leaders paysans, autochtones et militant·es) depuis la ville brésilienne de Sinop dans le Mato Grosso – un territoire particulièrement concerné par la déforestation liée au soja.

: À Belém, un village autochtone éphémère pour peser sur la COP30 ; La France et neuf autres États signent la première déclaration contre la désinformation climatique.

Évadée d’un zoo anglais, la femelle flamant des Caraïbes Frankie retrouvée en Bretagne
À l’eau de flamant rose. Échappée d’un zoo anglais il y a une dizaine de jours, Frankie, une femelle flamant des Caraïbes de quatre mois, a été retrouvée mercredi… sur les côtes bretonnes. Blessée, cette représentante de cette espèce proche du flamant rose a traversé la Manche et parcouru plus de 160 kilomètres depuis le sud-ouest de l’Angleterre. «Les flamants sont capables de parcourir une telle distance, mais nous sommes toujours émerveillés de voir qu’elle a voyagé si loin et soulagés de la voir en si bonne forme», confie la réserve naturelle Paradise Park où se trouvait Frankie. Si le zoo est quasiment sûr qu’il s’agit bien du flamant disparu, il attend toutefois d’autres photos pour le certifier. Le directeur de Paradise Park espère que Frankie rejoindra des flamboyances – des troupeaux de flamants roses – en Camargue, dans le sud de la France, avant qu’une solution soit trouvée pour la ramener en Angleterre. - Le Parisien


«On ne peut rien faire, mais on ne peut pas ne rien faire» : dans «À l’air libre», des experts questionnent les enjeux de la COP30
À COP et à cris. Il y a 10 ans, lors de la COP21, les pays s’accordaient sur l’objectif de limiter à 1,5°C le réchauffement de la planète par rapport à l’ère préindustrielle. Aujourd’hui, à l’heure de la COP30, ce cap est désormais inéluctable. Alors qu’attendre de ce grand sommet ? Dans l’émission «À l’air libre» de Mediapart, Sébastien Dutreuil, Jean-Baptiste Fressoz, Laurence Marty et Jason Temaui Man échangent sur les leçons à tirer des derniers sommets et sur les actions à entreprendre.

+ Rémy Calland, Esteban Grépinet, Lilou Hiver, Zoé Moreau, Théo Mouraby, ont contribué à ce numéro.
