La quotidienne

Lobby ne fait pas le moine

Chères toutes et chers tous,

🗞️ Reporters sans frontières fête ses 40 ans ce samedi 15 novembre à la Gaîté Lyrique à Paris (3ème). Pour l’occasion, l’ONG organise un festival gratuit avec une riche programmation, dont une table ronde sur le thème «Dire la crise écologique» – Loup Espargilière, rédacteur en chef de Vert, en sera l’un des invité·es. 👉 Découvrez le programme ici.


Alors que la COP30 s’est ouverte au Brésil, l’agro-industrie y voit un terreau fertile.


«Les lobbyistes ont leur sommet» : l’«Agrizone», une vitrine décriée des géants de l’agroindustrie à deux pas de la COP30

Céréales killers. À quelques encablures du sommet onusien et de ses zones d’exposition officielles, le gouvernement brésilien a installé une «Agrizone», sponsorisée par les grands noms de l’agrobusiness. Les organisations de la société civile enragent de cette collusion affichée et dénoncent les multiples ravages de l’agriculture industrielle.

Depuis l’ouverture lundi du sommet mondial (COP30) sur le climat, plusieurs milliers de visiteur·ices naviguent entre les traditionnelles zones bleue (réservée aux négociations climat) et verte (consacrée aux solutions de la société civile) installées dans le Parque da Cidade de Belém (Brésil).

Nouveauté de cette année : une «Agrizone», installée à 1,5 kilomètre du site officiel, dans les murs de la Société brésilienne de recherche agricole (Embrapa). Elle vise à «présenter le rôle de l’agriculture dans la lutte contre la crise climatique»explique le ministère brésilien de l’agriculture et de l’élevage. Les navettes gratuites mises en place pour la COP permettent d’y faire un saut en quelques minutes.

Une manifestation a eu lieu lundi pour dénoncer l'installation de l’Agrizone. © Anne-Claire Poirier/Vert

L’Agrizone est une vitrine donnée à l’agriculture industrielle et aux grands noms de l’agro-industrie. Elle compte parmi ses sponsors «diamants» (les plus généreux) le numéro un de l’agrochimie Bayer (propriétaire du géant des produits chimiques Monsanto), la firme française du sucre Tereos ou encore Nestlé. Les États-Unis, qui boycottent les négociations climatiques, sont également sponsors à travers l’Institut interaméricain de coopération pour l’agriculture (IICA).

Au programme, des conférences sur la «génomique et l’adaptation climatique», un «Forest Lab de l’open innovation pour la forêt amazonienne» ou encore des «stratégies climato-intelligentes pour une industrie mondiale de l’alimentation animale». Rien sur l’agriculture biologique, vivrière ou sur l’agroforesterie.

👉 Cliquez ici pour lire la suite de ce reportage d’Anne-Claire Poirier, envoyée spéciale à Belém (Brésil).

· Entre dimanche et lundi, un deuxième typhon s’est abattu sur les Philippines, quelques jours après le passage de Kalmaegi. Ce premier typhon avait balayé les îles du centre du pays le 6 novembre, faisant au moins 232 morts selon les derniers chiffres. Le typhon Fung-Wong a tué au moins 18 personnes et entraîné l’évacuation d’1,4 million d’autres. Il a depuis été rétrogradé en violente tempête tropicale, alors qu’il commence à déverser de la pluie sur l’île voisine de Taïwan, qu’il doit atteindre mercredi. - Le Monde

· Lundi, le géant pétrolier Shell a annoncé se retirer de deux projet d’éoliennes en mer du Nord, au large de l’Écosse. Cet abandon fait suite à un «recentrage déjà annoncé de la stratégie énergétique de Shell», a indiqué un porte-parole de la firme. Ces dernières années, Shell fait machine arrière sur ses engagements climatiques. Le groupe avait déjà annoncé se recentrer sur les hydrocarbures. Les deux projets vont tout de même voir le jour : Shell a cédé ses parts à l’un de ses partenaires, ScottishPower. - Le Marin (AFP)

· Une nouvelle espèce d’abeille à cornes vient d’être découverte en Australie, a annoncé ce mardi l’Université Curtin (Perth)Baptisée «Lucifer» – de son nom complet megachile hackeriapis lucifer –, elle a été repérée dans le vaste État d’Australie-Occidentale par la biologiste Kit Prendergast. «C’est le premier nouveau membre de ce groupe d’abeilles [les hackeriapis, NDLR] à être décrit depuis plus de 20 ans, ce qui montre combien de vie nous avons encore à découvrir», a déclaré la chercheuse dans un communiqué. - Vert (AFP)

Megachile hackeriapis lucifer, une nouvelle abeille à cornes repérée en Australie. © Capture d’écran Instagram/Bee.babette_performer

Atxu Marima, membre d’une communauté autochtone au Brésil et coupé des siens : «Je travaille à protéger la terre de mon peuple»

Amazone à défendre. Au Brésil, plus d’une centaine de peuples autochtones vivent sans contact avec la société majoritaire, par choix. «Quand mon peuple refuse de voir d’autres personnes, cela ne veut pas dire qu’il ne connait pas le reste de la société, mais qu’il rejette le contact avec elle.» Atxu Marima est membre de la communauté autochtone Hi-Merimã, qui vit isolée dans l’ouest de la forêt amazonienne, au Brésil. Il a été séparé de son peuple à l’âge de 7 ans : un contact forcé avec des non-autochtones a contaminé puis tué sa famille. Depuis, il ne peut plus établir de contact avec sa communauté, au risque de les rendre malades. En septembre dernier, il s’est rendu à Paris pour raconter son engagement : protéger les terres de son peuple.

👉 Cliquez ici pour lire la suite de ce témoignage rare recueilli par Mathilde Picard.

Atxu Marima dans les locaux de l’ONG Survival International. ©Mathilde Picard/Vert

Fairphone, téléphone reconditionné… Comment choisir un smartphone éthique ?

On se jette, allô ? Éco-conception, réparabilité, reconditionnement… Vert vous aide à faire le tri pour choisir le smartphone le moins problématique, écologiquement et socialement. Ces bijoux technologiques ont des impacts environnementaux considérables, dont plus des trois quarts sont liés à leur fabrication. Alors, vers quel modèle se tourner pour un achat écoresponsable ? «Dans le monde de la téléphonie, Fairphone est clairement au-dessus du lot», assure Frédéric Bordage. D’autres marques s’engagent sur la voie de l’écoresponsabilité, comme la société allemande Shift, qui mise sur la réparabilité totale de ses appareils, entièrement démontables. Les téléphones reconditionnés constituent aussi une option écologique et économique indéniable.

👉 Cliquez ici pour lire la suite de ce décryptage de Raphaëlle Vivent et découvrir le test du Faiphone 6 effectué par nos partenaires de Que Choisir.

«Notre futur dépend… d’un bon gros caca» : la chronique de Ta mère nature

Mer d’alors. Déjections, fientes, bouses : autant de moteurs de la vie sur Terre. Dans sa nouvelle chronique pour Vert, Ophélie Damblé (Ta mère nature pour les intimes) partage de précieuses – et utiles – anecdotes sur les déjections de nos amis les animaux.

© Vert

+ Rémy Calland, Ophélie Damblé, Lilou Hiver, Zoé Moreau, Mathilde Picard, Antoine Poncet et Raphaëlle Vivent ont contribué à ce numéro.