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Une « marche pour le futur » pour rappeler l’urgence climatique et sociale à la veille du premier tour

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Sans se défil­er. Pour que le cli­mat et la jus­tice sociale soient au cœur des débats, et con­tre « le décourage­ment » et « la paralysie », des « march­es pour le futur » sont organ­isées partout en France ce same­di 9 avril

De Troyes (Aube), à Bourg-en-Bresse (Ain), en pas­sant part Alençon (Orne) ou Agen (Lot-et-Garonne), les habitant·es des grandes villes seront loin d’être les seul·es à réclamer un futur plus radieux puisque près de 80 événe­ments sont déjà annon­cés à tra­vers le pays (la carte est à retrou­ver ici). Plus de 300 organ­i­sa­tions ont d’ailleurs rejoint l’ap­pel à man­i­fester, par­mi lesquelles Green­peace, Attac, mais aus­si la Fon­da­tion Abbé Pierre, le Comité Adama, le col­lec­tif #NousToutes ou encore l’assem­blée des Gilets jaunes. 

 « Les ques­tions cli­ma­tiques sont tou­jours des ques­tions sociales », jus­ti­fie Gabriel Maz­zoli­ni, porte-parole des Amis de la Terre, qui juge « impor­tant de mon­tr­er que l’écologie n’est pas portée que par les class­es moyennes des grandes villes ». Présen­tée comme « totale­ment inédite » lors d’une récente con­férence de presse, cette mobil­i­sa­tion fait suite à la marche « Look Up » du 12 mars, qui avait réu­ni plusieurs dizaines de mil­liers de per­son­nes au sein de 135 rassem­ble­ments (notre reportage à Paris). 

Vue sur le cortège parisien de la marche Look up, le 12 mars dernier. © Basile Mes­ré-Bar­jon / Alter­nat­i­ba

À la veille du pre­mier tour, et sans don­ner de con­signes, les instances organ­isatri­ces enten­dent aus­si appel­er à un vote mas­sif pour l’élec­tion prési­den­tielle… et pré­par­ent d’ores et déjà le rap­port de force entre la rue et le pou­voir poli­tique du prochain quin­quen­nat. « Cinq années d’attentes sup­plé­men­taires ne sont pas accept­a­bles », con­state le Réseau action cli­mat, qui fédère une trentaine d’associations. Celui-ci réclame que « les cinq prochaines années soient celles du cli­mat, de la jus­tice sociale, de l’é­gal­ité et de la paix ». Le 9 avril « sera le point de départ d’une dynamique plus large à lancer », promet aus­si Youcef Brakni, pour le comité « La Vérité Pour Adama » con­tre les vio­lences poli­cières. « Les vio­lences sont imbriquées et touchent prin­ci­pale­ment les mêmes groupes vul­nérables, notam­ment les femmes, encore plus les femmes racisées ou pré­caires », explique égale­ment Pauline Baron, du col­lec­tif fémin­iste #NousToutes. 

Porte-parole du mou­ve­ment Alter­nat­i­ba, Élodie Nace rap­pelle que le con­sen­sus sur l’ur­gence d’a­gir dépasse les seules ONG. Selon le dernier volet du rap­port du Giec (con­sacré aux solu­tions – notre décryptage), « la fenêtre d’action pour réduire les courbes [d’émis­sions de gaz à effet de serre, NDLR] est passée à trois ans et non plus dix comme on le pen­sait avant. Ce qui rend l’action poli­tique encore plus cru­ciale ». « Un monde à +2 degrés ou +3 degrés est un monde en guerre », com­plète Gabriel Maz­zoli­ni. 

À Paris, le ren­dez-vous est fixé à 14 heures sur la place de la Bastille et un con­cert réu­ni­ra plusieurs artistes sur celle de la République à l’is­sue de la marche. Les infor­ma­tions au sujet des autres rassem­ble­ments sont à retrou­ver ici.