Désordres de grandeur

Transition énergétique : l’ampleur du défi résumée en un graphique

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De l’âne au coke. La consommation d’énergie mondiale suit une courbe exponentielle depuis la révolution industrielle. Aussi, le nécessaire passage des fossiles aux alternatives décarbonées pour préserver le climat est une gageure inédite.

Alors que le secteur de l’énergie est responsable à lui seul de 75 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, les scientifiques du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) ont rappelé récemment la nécessité de passer rapidement des fossiles à des sources décarbonées (renouvelables ou nucléaire). En effet, pour maintenir la hausse des températures à 1,5 °C (par rapport à l’ère préindustrielle), il faudrait infléchir définitivement la courbe des émissions mondiales avant 2025 et les faire diminuer de moitié d’ici à 2030 (par rapport à 1990).

Or, ce graphique de Visual capitalist révèle l’ampleur de la tâche à accomplir, tant la soif d’énergie semble insatiable. En un siècle à peine, la consommation a été multipliée par dix. La courbe ascendante n’a souffert que quelques accrocs ‒ lors du choc pétrolier de 1973, la crise économique de 2008 ou encore la pandémie de Covid en 2020 ‒ systématiquement compensés par des rebonds visibles. Ainsi, la pandémie de Covid a fait chuter les émissions de CO2 liées à l’énergie de 5 % en 2020, pour exploser de 6 % l’année suivante, comme s’en est émue l’Agence internationale de l’énergie (AIE).

© Visual capitalist / traduction par Vert

Malgré le déploiement rapide et continu des énergies renouvelables depuis le début des années 2000, celles-ci ne parviennent pas véritablement à remplacer les énergies fossiles. Elles viennent plutôt s’y ajouter. En effet, la part des renouvelables dans le mix énergétique mondial est passé de 6,6 à 11,2 % en 20 ans, mais celle des énergies fossiles est restée stable, à environ 78 % du total. Seuls la biomasse et le nucléaire ont vu leur part diminuer ces vingt dernières années, de 10,2 à 6,7 % pour la première et de 6 à 4 % pour le second. Une évolution qui fait dire à l’historien Jean-Baptiste Fressoz que la transition énergétique n’a (encore) jamais existé (Info Durable).

Les années récentes montrent toutefois une inflexion notable. Depuis plusieurs années, le rythme de déploiement des énergies renouvelables surpasse celui de toutes les autres. Ainsi, en 2021, 81 % des nouvelles capacités de production étaient renouvelables selon l’AIE (Agence internationale de l’énergie), un record. Toutefois, pour se mettre sur la voie de la neutralité carbone en 2050 (l’équilibre entre les émissions de CO2 et leur élimination/absorption), il faudrait doubler le rythme d’installation, dit aussi l’AIE.

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