La quotidienne

Plastique de langage

Chères toutes et chers tous,

📅 Save the date ! Le 13 juin prochain à 19h30, nous organisons une grande soirée sur l’indépendance des médias au Point éphémère (Paris 10è). Avec nos confrères et consœurs de Contexte, Streetpress ou Mediapart, nous parlerons modèles économiques des médias et nous demanderons si on peut devenir un géant tout en restant indépendant. Venez cogiter avec nous ! Inscrivez-vous vite ici pendant qu’il reste des places !


Les États se réunissent pour réduire la pollution plastique ; espérons qu’ils prennent enfin des mesures drastiques.


Que peut-on espérer du projet de traité sur la pollution plastique ?

Cette semaine, à Paris, se tient la deuxième session de négociations pour élaborer un traité international destiné à mettre fin à la pollution plastique. Les États-Unis et la Chine risquent de peser pour obtenir le texte le moins contraignant possible.

Aujourd’hui, près de 350 millions de tonnes de déchets plastiques sont générées chaque année à l’échelle du globe. Pire, la quantité de déchets en plastique produite devrait tripler d’ici 2060 pour atteindre le milliard de tonnes par an. De quoi faire réagir les Nations Unies qui ont créé en mars 2022 un premier Comité intergouvernemental de négociation dédié à l’élimination de cette pollution.

Les États sont invités par l’ONU à prendre en compte l’ensemble du cycle de vie des matières plastiques, de l’extraction des combustibles fossiles à la gestion des déchets. Réunies au siège de l’Unesco à Paris du 29 mai au 2 juin, les 175 parties prenantes (États et ONG) doivent rédiger un projet d’accord juridiquement contraignant, c’est-à-dire qui s’impose aux pays signataires. «Les plastiques à usage unique, qui représentent près de 40 % de la production plastique, pourraient notamment être interdits d’ici 2040», explique à Vert Lucien Chabason, expert des questions environnementales à l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri).

Sans l'action forte des États, les déchets plastiques devraient atteindre un milliard de tonnes par an à horizon 2060.

Des milliers de polymères et additifs dangereux pour la santé en raison de leurs effets cancérigènes pourraient faire l’objet de futures interdictions. Les microplastiques, présents dans les cosmétiques et les fertilisants, sont par ailleurs dans le viseur des négociateur·rices. Outre la production à la source, des mesures devraient être prises pour instaurer une meilleure gestion des déchets, via notamment l’amélioration du recyclage ou la conception de matériaux biodégradables.

Après un premier brouillon qui devrait voir le jour d’ici à vendredi, la prochaine session de négociation est prévue l’hiver prochain à Nairobi, au Kenya. Les parties prenantes ont jusqu’à 2025 pour s’accorder sur un texte définitif.

· «Non, ce n’est pas du flan !», a assuré le ministre des transports Clément Beaune en réponse au tollé provoqué la semaine dernière par la publication du décret d’application qui met fin aux vols intérieurs pour lesquels il existe une alternative en train de moins de 2h30 et qui concerne en réalité trois petites lignes aériennes (Vert). Le ministre a assuré que la liste des alternatives ferroviaires serait revue tous les six mois, et que d’autres lignes seraient fermées à l’avenir. - Le Parisien

·  La toute première usine de production de batteries pour voitures électriques en France ouvre ses portes ce mardi près de Lens (Pas-de-Calais). Alors que la Chine a pris une avance considérable dans le domaine, la «gigafactory» de l’entreprise Automotive Cell Company (ACC), détenue par TotalEnergies, Stellantis et Mercedez-Benz, veut rattraper le retard européen. Près de 800 000 batteries devraient être produites par an d’ici 2030, générant au passage la création de 2000 emplois. - Le Télégramme

· Ce mardi, deux activistes d’Alternatiba Paris vont porter plainte à l'IGPN (la police des polices) suite aux violences subies lors de l'Assemblée générale de TotalEnergies, vendredi dernier (notre reportage). Elles accusent les dépositaires de l’ordre public de violence avec armes en réunion, atteinte à la liberté de manifester et non-assistance à personne en danger.
 

· La quasi-totalité de la France métropolitaine est actuellement en alerte rouge pour les pollens de graminées, qui génèrent des réactions allergiques chez de nombreuses personnes, a prévenu le Réseau national de surveillance aérobiologique, lundi. Chaque année, de plus en plus de personnes sont concernées par ces allergies et parfois de manière plus sévère, a constaté sur France info l’allergologue Sophie Silcret-Grieu.

Don’t Look Up

Le Vertival. Le Festival de Cannes a annoncé ses lauréat·es, mais les organisateur·rices ont oublié de décerner la palme verte. Qu’à cela ne tienne, Vert s’en est chargé ! La semaine dernière, nous vous avons demandé de nous envoyer vos noms de films préférés sur l’écologie. Vous avez ensuite voté parmi les sept longs-métrages les plus souvent revenus. C’est le film Don’t Look Up, de Adam McKay, qui remporte finalement la palme verte du Vertival de Cannes avec 773 votes sur les 2691 enregistrés. Princesse Mononoké (651 votes) et Wall-E (524 votes) viennent compléter le podium. Retrouvez la sélection réalisée par notre prestigieux jury, avec les choix du réalisateur et écrivain Cyril Dion, de la paléoclimatologue Valérie Masson-Delmotte, ou encore de l’humoriste Guillaume Meurice, sur vert.eco

Par où commencer pour réduire son empreinte plastique ?

Plastique et tac. Téléphones, emballages, vêtements… le plastique est partout autour de nous. Néfaste pour l’environnement et la santé, il est urgent de s’en passer. Mais alors par où commencer ?


Changer de banque

«La première chose à faire pour réduire son empreinte plastique, c’est de changer de banque.» À contre-courant des nombreuses incitations aux petits gestes, Manon Richert, de l’association Zero Waste France, préfère rappeler la responsabilité de l’industrie pétrochimique qui mise sur le plastique pour assurer son avenir. Pour éviter de financer de nouveaux projets d’extraction fossile et continuer à produire toujours plus de plastique, mieux vaut alors privilégier les banques qui refusent de soutenir les investissements liés au pétrole (notre guide sur les banques éthiques).


Les emballages et le bâtiment à cibler en priorité

Du point de vue de nos usages, les emballages alimentaires sont les premiers consommateurs de plastique avec près de 45% du total de la matière consommée en France. 

La consommation de matières plastiques par secteur en France en 2017. © Atlas du plastique 2020

Moins visible, le plastique est aussi présent dans nos logements. De l’isolation à la tuyauterie, en passant par les sols ou la décoration intérieure, le secteur de la construction est le deuxième plus gros poste de consommation. 
 

Résister, réduire, remplacer et réparer

Enfin, pour se désintoxiquer du plastique, l’autrice du manuel «Réduire son empreinte plastique» Hélène Seingier-Barros conseille de suivre la méthode des «4R». D’abord, résister aux incitations à consommer du plastique superflu en refusant les goodies (des objets gratuits aux couleurs d’une marque), sacs ou emballages. Une façon d’inciter les entreprises ou commerçant·es à ne plus en proposer à leurs client·es. En plus de réduire la consommation de produits plastiques, il est également conseillé de remplacer ses anciens objets par des matériaux plus durables, comme le verre ou l’inox. Enfin, réparer et partager permet d’éviter la mise en circulation de nouveaux objets à base de plastique.

Comment les militants écologistes sont-ils devenus des «criminels» aux yeux de l’État ?

Des assignations à résidence lors de la COP21 en 2015 à la récente tentative de dissolution des Soulèvements de la Terre : plus les alertes sur l’urgence climatique se multiplient, plus l’État tente de les réprimer. Dans un long format diffusé sur Blast, la journaliste Paloma Moritz tente d’expliquer ce paradoxe en retraçant la criminalisation des mouvements écologistes français.

© Blast

+ Alban Leduc, Justine Prados et Juliette Quef ont contribué à ce numéro.