La quotidienne

Entreprises à partie

Chères toutes et chers tous,

🎥 Quel est votre film préféré sur l’écologie? Vert s’apprête à décerner la palme verte du cinéma ! Pour ce faire, dites-nous quel est votre fiction préférée, avec de l’écologie soit au cœur du récit ou bien en toile de fond, en répondant simplement à ce mail.

📅 Save the date ! Mardi 13 juin prochain à 19h, nous organisons une grande soirée sur l’indépendance des médias au Point éphémère (Paris 19è). Avec d’illustres médias aînés, nous nous demanderons comment devenir un géant tout en restant indépendant. Venez cogiter avec nous ! Programme et inscriptions à venir.


Désormais, les grandes boîtes se font clasher à chaque fois qu'elles tentent de greenwasher.


Des étudiants de HEC interrompent une table ronde avec TotalEnergies pour organiser leur «festival du greenwashing»

Le green était presque parfait. Ce mardi, un petit groupe d’étudiant·es a interrompu un événement sur le climat pour dénoncer les liens entre la célèbre école de commerce et certaines grandes entreprises polluantes.

«Nous expliquer comment sauver la planète en invitant Shell, TotalEnergies ou la Société générale, il fallait oser !», a lancé un étudiant en faisant irruption au milieu d'une table ronde sur la transition énergétique, à laquelle participaient notamment la scientifique et autrice du Giec Yamina Saheb, et Carole Le Gall, vice-présidente de TotalEnergies chargée de soutenabilité et de climat.

Sous le regard médusé de certain·es invité·es, les étudiant·es ont déroulé pendant plusieurs minutes leur cérémonie du «tant attendu festival du greenwashing de Jouy-en-Josas» (la ville où l’école est installée). Parmi les nommés : le pétrolier Shell - son directeur du changement climatique était dans la salle - et la Société générale. C’est finalement TotalEnergies qui l’a emporté.

Les étudiant·es de HEC décernent le prix du festival du greenwashing de Jouy-en-Josas à TotalEnergies.

«Faire la lumière» sur les liens entre HEC et les grandes entreprises

«Il est impossible d’éviter la question des stratégies de transformation des entreprises gazières et pétrolières ou des secteurs les plus polluants. Les inviter n’est ni de la complaisance, ni du greenwashing, ni un soutien implicite à leurs stratégies», s’est défendue la direction de HEC, interrogée par Vert.

«Dans un événement qui s’appelle les ”Climate days”, on trouvait ça particulièrement absurde qu’HEC invite Shell, la CMA CGM, Total ou la Société générale», raconte Aude Viala, étudiante qui a participé à l’action. Si «ces entreprises n’ont pas payé pour être présentes ce jour-là, certaines contribuent par ailleurs au financement de l’école», dit-elle à Vert. Toutes, sauf Shell, figurent en effet parmi les soutiens de l’école.

Parmi les griefs des étudiant·es : les chaires d’enseignement soutenues par certaines grandes entreprises, dont celle de la BNP Paribas sur la finance d’entreprise ou celle de la Société générale consacrée à l’énergie et la finance. Cette dernière est d’ailleurs dirigée par l’animateur de la table ronde de ce mardi, Jean-Michel Gauthier.

Devant la centaine de personnes présentes cet après-midi, elle a lancé cet appel : «face à l'hypocrisie et à la faiblesse des enseignements que vous recevez sur l'environnement aujourd'hui, osez demander plus, osez questionner le futur rouage que l'on veut que vous soyez. Car nous méritons tellement mieux que de travailler pour ceux qui travaillent à compromettre notre futur».

Lisez la suite de cet article, où la scientifique Yamina Saheb commente la stratégie de TotalEnergies, sur vert.eco

· Mardi, le ministre de l’économie, Bruno Le Maire a rejeté l’idée d’augmenter les impôts pour les plus riches contribuables ou la dette publique pour financer la transition écologique. C’est pourtant ce que recommandait un rapport piloté par l’économiste Jean Pisani-Ferry et remis, la veille, à la Première ministre. Celui-ci estimait à près de 70 milliards d’euros par an le coût du chantier de la décarbonation de l’économie. - Le Monde

· Mardi encore, une centaine d'élu·es du Congrès américain et du Parlement européen ont demandé de retirer la présidence de la 28ème conférence mondiale (COP28) sur le climat à Sultan Al-Jaber, à la tête d’une grande entreprise pétrolière. Dans une lettre ouverte, elles et ils exigent des mesures pour limiter l’influence des lobbies du sommet qui se tiendra en novembre prochain à Dubaï. - FranceInfo
 

· Mardi toujours, l’interdiction de certains vols intérieurs est entrée en vigueur. Seules les lignes substituables par un trajet en train de moins de 2h30, sans correspondance, et permettant plus de huit heures de présence sur place dans une même journée, sont prohibées. Résultat : trois trajets au départ d’Orly (vers Lyon, Bordeaux et Nantes), déjà abandonnés par Air France depuis trois ans, sont aujourd’hui concernés. - Le Parisien

· Ce mercredi, Laurence Marandola, éleveuse de lamas dans l’Ariège, devrait devenir la nouvelle porte-parole de la Confédération paysanne. Elle serait la première femme à prendre la tête du syndicat agricole, qui milite pour une paysannerie respectueuse de l’environnement. Son portrait est à lire dans Reporterre.

Eva Sadoun et Jean Moreau du Mouvement Impact : «Nous avons montré qu’il y avait de l’espace pour des propositions radicales dans le monde économique»

Ce mercredi 24 mai, le Mouvement Impact France, qui représente les acteurs de l’économie sociale et solidaire et de nombreuses entreprises engagées, renouvelle sa coprésidence. Après trois ans à la tête de l’association, Eva Sadoun, cofondatrice de la plateforme d’investissement Lita et Jean Moreau, cofondateur de Phénix, une start-up qui oeuvre à la réduction du gaspillage alimentaire, font le bilan de leur mandat dans Vert.

A quoi ressemblait le mouvement Impact quand vous en avez pris la tête il y a trois ans ?

 

Jean Moreau : Historiquement, c’était un mouvement très médico-social qui s’appelait le Mouvement des entrepreneurs sociaux. C’était low tech. Nous avons réussi à lui rajouter une jambe environnementale et nous avons essayé de le digitaliser en fusionnant avec Tech for good. Nous avons aussi tenté de le rendre plus sexy et plus désirable en touchant des entreprises de l’économie plus traditionnelles comme les B Corp [une certification basée sur des critères environnementaux et sociétaux], les entreprises à mission et les réseaux tech.

Aujourd’hui, on essaie d’être un interlocuteur constructif, de dire au gouvernement ce que nous pensons et de maintenir le dialogue. Notre position se situe quelque part entre les cymbales des ONG qui tapent fort et les syndicats patronaux. La représentation syndicale avait sa pluralité, mais le patronat était monochrome. Nous sommes un peu la CFDT du patronat.

Eva Sadoun et Jean Moreau © DR

Quel bilan faites-vous de ces trois années à la tête du mouvement Impact ?

Eva Sadoun : Ce mandat a prouvé qu’il y avait de l’espace pour des propositions radicales dans le monde économique, par exemple celles de la Convention citoyenne pour le climat. Nous avons montré que des dirigeants ont envie de régulation, de transformation et de changement et qu’ils gagent qu’un autre modèle économique est possible. Notre rôle est de permettre à des réseaux de se coaliser pour représenter une voix patronale alternative et rendre le Medef anachronique.

La suite de cet entretien où il est question des défis rencontrés et de la vision des deux dirigeants est à lire sur vert.eco

A quel point l’air est-il pollué dans le métro parisien ?

Métro, boulot, pulmo. Les journalistes de la série documentaire Vert de rage de France 5 ont enquêté pendant huit mois sur la présence de particules fines dans le métro parisien. Dévoilée mardi, leur enquête a révélé que l’air du métro était deux fois plus pollué que l’extérieur avec des valeurs deux fois supérieures, en moyenne, aux seuils fixés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Le site de France info en a fait une carte interactive qui permet d’identifier les stations les plus polluées.

© France info

+ Loup Espargilière, Alban Leduc et Sanaga ont contribué à ce numéro.