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Sur quoi planche le Giec dans le deuxième volume de son rapport ?

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Impact de sang. Au cours des deux prochaines semaines, les sci­en­tifiques du Groupe d’expert·es inter­gou­verne­men­tal sur l’évo­lu­tion du cli­mat (Giec) planchent sur la ver­sion finale du deux­ième vol­ume de leur six­ième rap­port, qui portera sur les con­séquences du change­ment cli­ma­tique et la façon de s’y adapter.

En août dernier, le pre­mier volet du six­ième rap­port d’é­val­u­a­tion du Giec met­tait à jour les prévi­sions sci­en­tifiques sur le change­ment cli­ma­tique pour les prochaines décen­nies, en présen­tant cinq scé­nar­ios pos­si­bles (Vert). Au tour, désor­mais, des expert·es du deux­ième groupe de faire le point sur les don­nées con­cer­nant les impacts sur l’ensemble du vivant et l’adap­ta­tion à la crise cli­ma­tique. 

Depuis lun­di et jusqu’au 25 févri­er, les sci­en­tifiques du groupe 2 se retrou­vent en ligne pour met­tre le point final à leur rap­port et s’ac­corder sur son « résumé à l’in­ten­tion des décideurs », une syn­thèse plus digeste de leurs résul­tats. Chaque ligne de ce dernier doit être approu­vée par les représentant·es des 195 États mem­bres de l’ONU afin d’aboutir à un con­sen­sus. Pour rap­pel, les sci­en­tifiques du Giec ne mènent pas d’é­tudes, mais réalisent bénév­ole­ment le tra­vail de syn­thèse des don­nées sci­en­tifiques, tech­niques et socio-économiques les plus récentes (Vert). Le groupe 2 tra­vaille depuis 2019 à la rédac­tion de ce rap­port, qui paraî­tra le 28 févri­er, avant le troisième et dernier volet por­tant sur les solu­tions pour atténuer ce dérè­gle­ment, atten­du en avril.

San­té, sécu­rité ali­men­taire, habi­ta­tions, pénuries d’eau, déplace­ments de pop­u­la­tions, bio­di­ver­sité, extrême pau­vreté, océans et lit­toral… Ce deux­ième tome abor­dera les très nom­breux impacts du change­ment cli­ma­tique à l’échelle mon­di­ale et régionale. Une ver­sion prélim­i­naire du texte qui avait fuité en juin dernier était alar­mante : « La vie sur Terre peut se remet­tre d’un change­ment majeur, pas l’hu­man­ité » (Le Monde). Le change­ment cli­ma­tique pour­rait par exem­ple faire bas­culer jusqu’à 130 mil­lions de per­son­nes dans la pau­vreté extrême d’ici dix ans (Banque mon­di­ale). Le Giec avait peu goûté cette avant-pre­mière non désirée, alors que de longues dis­cus­sions étaient encore prévues (Mar­i­anne).

Une grande atten­tion sera portée à l’adap­ta­tion au change­ment cli­ma­tique, c’est-à-dire aux solu­tions pour y faire face. Ce « n’est pas sim­ple­ment une liste de cours­es de ce qui pour­rait être fait, mais égale­ment une éval­u­a­tion de l’ef­fi­cac­ité et de la fais­abil­ité » des mesures, a expliqué Debra Roberts, co-prési­dente du groupe 2. Il y a toute­fois « des lim­ites à l’adap­ta­tion », a aver­ti le cli­ma­to­logue français Lau­rent Bopp, un des auteurs du rap­port : « Dans cer­taines zones, si les tem­péra­tures dépassent des niveaux très élevés, la vie humaine n’est plus pos­si­ble. Si dans cer­taines zones côtières, le niveau des mers monte de plus d’un mètre, la pro­tec­tion avec des digues n’est plus pos­si­ble non plus » (AFP).