L'étude

Quels cépages cultiver dans un monde en surchauffe ?

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Vin du monde. L’Inrae et l’université de Bordeaux ont établi le classement des cépages les plus susceptibles de résister aux sécheresses à répétition, dans une étude parue cette année. Tour d’horizon à l’heure des vendanges.

Les auteur·rices de l’étude ont évalué la résistance au stress hydrique de l’appareil vasculaire des vignes des 30 cépages les plus communs dans le monde. Autrement dit, jusqu’à quel point chacun de ces plantes peut aspirer de l’air à la place de l’eau avant que ses vaisseaux ne soient plus fonctionnels – phénomène appelé «embolie gazeuse».

Parmi les vins français, trois cépages sont en haut de la liste : le Pinot noir, le Cabernet-Sauvignon et le Merlot. «Pour la région bordelaise, il n’y a pas d’urgence à changer de cépages, du moins sous ce critère-ci, estime Sylvain Delzon, chercheur en écophysiologie à l’Inrae et fin connaisseur de vin. Dans cette région, les années sèches ont été les meilleurs millésimes. La production était certes moins importante, mais la qualité était supérieure». Le Syrah, vin des Côtes du Rhône, et le Sylvaner alsacien figurent dans le premier tiers du classement.

© Juliette Mullineaux/Vert

En bas de la liste, le Chardonnay, la Clairette et l’Ugni blanc font triste mine. Or, la région viticole de Poitou-Charentes cultive en grande majorité de l’Ugni blanc. Sylvain Delzon recommande de diversifier les cépages. En cas de sécheresse, les variétés ne réagiront pas toutes de la même manière, ce qui limitera les pertes. La diversité biologique permet aussi une meilleure résistance aux maladies.

Paradoxe à souligner : les hybrides – les variétés génétiquement modifiées pour faire face aux maladies – sont les moins résistants à la sécheresse. Le chercheur l’assure : «Il faut que le choix des cépages soit multifactoriel, non pas uniquement sur la résistance au réchauffement climatique ou aux maladies».

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